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Commentaire de Mwana Mikombo

sur Balkanisation du Congo : le piège de Kampala


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Mwana Mikombo 11 janvier 2013 15:31

@Musavuli

Mon cher Musavuli, votre article ci-dessus met bien à nu les enjeux et les manoeuvres qui se passent sous la table des négociations prévues ce weekend entre le mouvement rebelle M23 et les autorités de la RDC. L’itinéraire aventurier des régimes ougandais de Yoweri Museveni et rwandais de Paul Kagamé, parrains du M23, est rappelé avec assez de pertinence.

Ce qui est ici surtout dénoncé, c’est le processus de balkanisation de la RDC (ex-Zaïre de Mobutu ou Congo Belge). Ce thème de balkanisation du Congo RDC est le chiffon rouge propre à éveiller le « nationalisme » congolais et à le canaliser derrière la bannière de la défense de l’intégrité territoriale de l’ancienne deuxième patrie du roi des belges. Il est tout à fait naturel que ce « nationalisme » congolais, qui lutte pour préserver les frontières de la deuxième patrie du roi des belges, trouve un écho plus que favorable auprès du roi des belges appelé en renforts pour recouvrer sa deuxième patrie, dans l’ambiance chaleureuse des souvenirs de la Conférence de Berlin de 1884-1885.

Ce « nationalisme » africain, gardien des frontières issues de la colonisation, n’est rien d’autre que le métal fondu qui coule dans le creuset récupérateur du colonialisme européen. Ce « nationalisme » africain, qui glorifie et entend perpétuer la balkanisation de l’Afrique au sein des empires coloniaux, est un nationalisme de façade, le nationalisme néocolonial.

Le vrai nationalisme africain, celui de Patrice Lumumba, Kwamé Nkrumah, Modibo Keita, Steve Biko, Sékou Touré, Thomas Sankara, Cheikh Anta Diop, Marcus Garvey..., est le nationalisme qui endosse et pose le principe d’abolition des frontières coloniales et de la fédération des peuples africains sur la base des entités administratives précoloniales, dans le cadre du panafricanisme anticolonial. Dans son carquois, ce nationalisme africain véritable, le panafricanisme anticolonial, doit disposer des moyens de vigilance à l’égard du nationalisme néocolonial.

Parfois aussi, et même c’est la mode, dans le cadre de leurs rivalités, les impérialistes opèrent la conquête des territoires de leurs concurrents par l’intermédiaire des régimes néocoloniaux autochtones chargés de susciter et entretenir des conflits de voisinage. Ces régimes néocoloniaux agissant pour le compte des pays coloniaux leurs commanditaires peuvent alors parfois utiliser quelques accents du panafricanisme. Un exemple de ces caricatures du panafricanisme est précisément l’Alliance Museveni-Kagame-Kabila qui repose sur l’accord de Lemera signé en 1996.


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