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Commentaire de Philippe VERGNES

sur Le match : psychopathes Vs pervers narcissiques


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Philippe VERGNES 26 janvier 2013 12:01

@ emmanuel muller,


Je ne sais comment vous le dire afin que vous ne vous mépreniez pas sur le sens et le but de ma démarche : je suis toujours fasciné lorsque je rencontre la structure de message que je viens de lire, et ce pour plusieurs raisons. Si je vous réponds, c’est uniquement parce que vous avez précédemment fait mention de certaines informations m’indiquant que vous étiez sensibilisé aux travaux de Grégory BATESON, aux conférences de MACY et la cybernétique. Ce qui ne manque pas de susciter ma curiosité.


C’est donc à la partie de vous qui affiche ces connaissances-là que je m’adresse et non à celle qui a pu vous faire dire des âneries si grosses que vous ne semblez même pas en avoir conscience. Présupposant donc que vous avez une certaine idée de ce dont je vais parler, je ne m’exprimerais qu’à demi-mot, car, dans une certaine mesure, vous n’avez pas tout à fait tort lorsque vous dîtes : « parlez du pervers, sers le pervers » (j’y mets quelques bémols cependant, mais ils sont subsidiaires dans ce propos). À vous de faire l’effort de réflexion nécessaire pour comprendre les sous-entendus (et pardon pour les autres, mais il y a de la « friture » sur la ligne).


Vous dîtes : « En fait vous ne parlez pas, vous parlez de ce dont les autres parlent ».


Je reformule cette affirmation : si je ne parle pas, c’est donc que je me tais, mais si je me tais, comment puis-je faire pour parler de ce dont les autres parlent ?


Ou inversement : si je parle de ce dont les autres parlent, c’est que je communique, mais si je communique, par quel miracle puis-je le faire sans parler (qui plus est sur un forum de discussion) ?


À moins que je ne vous surestime, je pense que vous saurez reconnaître et nommer correctement cette structure de communication qui implique beaucoup de choses, mais ce dont elle témoigne avant tout est un symptôme : celui d’un déni qui n’est ni plus ni moins que l’expression d’une position défensive de la psyché. Chez vous, ce repli défensif est très facile à retracer depuis le début de nos échanges. Tel n’est pas le cas chez les prépsychotiques (autre nom donné pour définir l’état des pervers narcissiques) et les malades mentaux.


Ainsi, vous vous êtes montré incapable de lire cet article en réactualisant (réindexant) la définition de psychopathe (ou de psychopathie) telle qu’utilisée ici et qui correspond, comme indiqué maintes fois dans mes posts et dans le texte de cet exposé, à celle employée par le rapport d’audition publique de la HAS. Cette définition est celle que Robert HARE (« Without conscience » & « Snakes in suits ») a développée à la suite des travaux d’Hervey CLECKLEY (« The mask of sanity »). La psychopathie telle qu’ainsi définie n’a strictement plus rien à voir avec l’usage que l’inventeur de ce terme (l’allemand J.-L. KOCH) en faisait à l’époque (1891). Vous avez éludé (abstrait) cette donnée bien qu’un simple « gratouillage sur Wikipédia » vous aurez permis de le constater par vous-même. D’autant plus que j’en donne également un lien dans mon article en évoquant Robert HARE. N’ayant pas fourni cet effort intellectuel, vous vous êtes ensuite permis d’émettre une conclusion que toutes les références précédemment transmises démentent formellement et factuellement. Ce faisant, vous avez fermé les « conduits » de l’information circulante, bloquant par là même le processus d’émergence. En ce sens, vous avez produit le mécanisme pervers que vous dénoncez dans l’un de vos paragraphes.


Nous sommes là au cœur de ce qui me « fascine » : comment une personne peut-elle en arriver à provoquer inconsciemment le phénomène qu’elle dénonce ? Ce qui est étymologiquement le propre de la perversion (qui est en fait une inversion). Et par la suite, comment ce mouvement se propage et se pérennise ? C’est pour moi d’autant plus « extraordinaire » que ce mouvement est amorcé par quelqu’un qui semble connaître ces mécanismes.


Assurément, et je vous le concède sans aucune ironie, vous m’avez été d’une aide précieuse. Certes involontaire, mais aux combien « éclairantes ». Par contre, s’il vous arrivait à tout hasard de mener une réflexion sur la façon dont ces phénomènes ont pu agir sur vous, vous me rendriez un grand service en me l’indiquant, cela pourrait apporter des réponses à mes interrogations sur le sujet.


Cordialement,


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