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Commentaire de easy

sur Autisme : à propos de « Mon combat pour les enfants autistes », de Bernard Golse


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easy easy 8 février 2013 21:52


J’ai écrit

« Notre propre parole (envoyée vers une oreille) nous suffit » 
 
Parler à quelqu’un qui écoute n’est pas parler seul, n’est pas soliloquer.


C’est une des choses les plus extraordinaires qui soient de déballer nos diables à quelqu’un qui nous écoute en comprenant bien ce que nous disons mais qui ne remue pas d’un iota 
 
Quasiment personne n’a vécu ça.
Car l’interlocuteur bouge toujours un cil.


Laissons donc de côté cet idéal

Concrètement comment s’en approcher ?
Comment écouter quelqu’un déballer ses diables sans bouger ?
Il faut être une oreille réactive puisqu’on ne parvient pas à rester coi
Mais il faut alors la bouger un peu tout le temps notre oreille.

Il faut tout le temps remuer un cil, tout de temps faire Hummm
Tout le temps dire un petit mot digressif du genre « Ah oui, comme Dumas » « Ah ! Rousseau avait dit ça aussi » 

Guère plus
 

S’il me semble très difficile d’écouter des diables sans réagir, il me semble tout de même à portée de beaucoup d’entre nous de ne réagir que très peu, à condition d’y être entraîné.

Mais il faut alors que cet entraînement soit institutionnalisé.
Car il n’est pas normal d’entendre des diables sans bondir.
A écouter sans réagir, si on le fait trop souvent, on peut perdre sa saine réactivité. C’est quelque chose de dangereux pour soi d’écouter sans réagir.
C’est l’institutionnalisation de cette manière qui peut nous préserver du danger.


Exemple :
Nous sommes très nombreux à n’avoir jamais été seul face à un trisomique, à un mourant, à un schizophrène, à un autiste, à un tétraplégique....

Des films comme De rouille et d’os, Black, Elephant Man ou Intouchable nous montrent une manière de se comporter. Cette manière vaut ce quelle vaut mais si ça nous arrive d’être face à un tétraplégique, nous allons en grande partie nous inspirer de ce que nous aurons retenu de ces films pour en faire à peu près autant.
Nous ne serons pas totalement perdus et paniqués

Or, dans le domaine de la seule parole, de la seule écoute, le cinéma ne nous montre jamais d’oreille coite. Au contraire, chaque oreille fait des bonds (sauf celle d’Isabelle Huppert peut-être)

Le cinéma nous a énormément montré d’oreilles virant hystériques quand elles entendent certaines choses.
« Comment peux-tu dire une chose pareille ! »

Nous ne savons donc pas écouter en restant calmes, silencieux. 
Nous ne pratiquons que le ping-pong verbal (Ce qui traumatise au moins 10% des Japonais qui viennent découvrir Paris)


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