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Commentaire de Mwana Mikombo

sur Rwanda-RD Congo : Le Rwanda est bien à l'origine des problèmes du Congo


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Mwana Mikombo 18 février 2013 06:56

@Musavuli. Mon cher, dans cette région des grands Lacs, c’est le génocide rwandais qui a entrainé les incursions militaires rwandaises au Congo. Et quand on dit génocide, on ne parle pas de n’importe quel conflit ou guerre. Tout conflit dans un Etat n’est pas nécessairement un génocide. Toute guerre dans un Etat ou entre Etats n’est pas forcément un génocide. Quand on parle, il faut savoir cerner de quoi on parle. Le génocide est une guerre particulière. Il est inutile de s’étaler sur des définitions que l’on peut trouver dans n’importe quel dictionnaire juridique. Le génocide rwandais n’a pas une origine qui recule indéfiniment dans le temps. L’origine du génocide rwandais, c’est la rencontre entre trois choses : l’Etat français chasseur de nouveaux marchés coloniaux et fournisseur des armes, le régime vassal zaïrois entremetteur et l’ancien Etat « ethnocratique » Rwandais aux prises avec une rébellion soutenue par les anglo-Saxons. Ce sont là les données intangibles à l’origine du génocide Rwandais. N’essayons pas de noyer le poisson dans l’eau. Ne versons pas dans la banalisation.

Pour le Congo, il s’agit d’une guerre de représailles du Rwanda contre les milices génocidaires de l’ancien régime rwandais repliées sur le Congo et se servant du territoire congolais pour leurs activités guerrières contre le nouveau régime rwandais. C’est la quasi-totalité de l’armée génocidaire et ses milices qui s’étaient repliées au Congo, y bénéficiant des largesses de l’ancien régime zaïrois et du soutien diplomatique de l’Etat Français. Quand Mobutu et son régime zaïrois furent renversés par Laurent-Désiré Kabila porté par la coalition FPR-Ouganda-Zimbabwé-Burundi-Angola, ce fut un grand soulagement pour le peuple zaïrois redevenu congolais, pour l’Afrique et pour le monde entier. Il eut alors fallu régler définitivement, dans la foulée, le problème des milices génocidaires en les regroupant toutes et en les faisant juger par un tribunal formé par les membres de la coalition libératrice comme ce fut le cas de Nuremberg. Au lieu de cela, les pays de la coalition eux-mêmes manipulés par les puissances coloniales leurs parrains, s’étaient laissés déposséder par l’ONU présidée par le Conseil de Sécurité où siège l’Etat français complice des génocidaires. L’ONU a ainsi torpillé le règlement des conséquences du génocide rwandais. Ainsi, le Tribunal Pénal International (TPIRwanda), simulacre de tribunal émanant de l’ONU, n’avait pas du tout réglé la question des milices génocidaires, ces « broutilles », ni celle des génocidaires exilés, ni celle des commanditaires. Les puissances colonialistes à la tête du TPIR s’étaient ainsi aménagées leur privilège de continuer à déchiqueter à loisir la région des grands Lacs africains. Voilà donc « tout ce qu’on ne dit pas lorsqu’une… institution onusienne, le TPIR, aide le gouvernement rwandais dans sa répression contre les responsables du génocide de 1994 ». Le TPIR n’a pas été ni légitime, ni juste. Il a été une mascarade destinée à jeter la poudre aux yeux des africains, à berner les nègres, un tribunal pour nègres.

Ni les pseudos nationalistes congolais, ni la prétendue Communauté Internationale, ne peuvent se dédouaner en invoquant une sorte de prescription dans le temps ou en laissant prospérer, sur le territoire congolais, les milices génocidaires de l’ancien régime rwandais, sous prétexte « des broutilles ». Il n’y a qu’à se rappeler que jusqu’aujourd’hui, presque 70 ans après, les Nazis sont toujours traqués un à un où qu’ils se trouvent dans le monde. C’est plutôt l’impunité des génocidaires rwandais et de leurs commanditaires qui courent toujours, s’organisant et récidivant au grand jour, c’est cette impunité-là qui hypothèque la paix et la tranquillité dans nos pays, voire dans le monde. François Mitterrand s’enorgueillissait de cette impunité en disant « Dans ces pays-là, un génocide, ce n’est pas trop important » (1). C’est l’écho de ces paroles de négrier que l’on entend lorsqu’on lit : « Il faut que quelqu’un se rende dans le Kivu, regarde les victimes des « porte-flingue de Kigali » (comme vous les désignez) et leur dise qu’elles n’auront jamais droit à la justice et que leurs violeurs, leurs massacreurs, les pilleurs de Goma,... resteront libres, à vie, au nom de la prétendue paix qu’ils sont les premiers à troubler en relançant la guerre pour des broutilles. ». Pourquoi n’y a-t-il qu’en Afrique noire que les « broutilles » doivent prospérer protégées par leurs commanditaires. Aux exactions, sur les congolais, des Rwandais poursuivant les milices génocidaires au Congo, on oppose la justice. Mais, à ces milices génocidaires ainsi qu’aux dignitaires exilés hutus, on offre la qualification de « broutilles », et à leurs commanditaires on offre l’absolution. N’est-ce pas là une « logique du deux poids deux mesures qui condamne les nègres à s’entre-déchirer par des guerres interminables » fomentées par les vautours colonialistes que l’on craint et à qui on fait offre de service ou que l’on appelle au secours ?

(1) Les protagonistes français du génocide rwandais  : Mitterrand ...


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