@Musavuli. Mon cher, dans cette région des grands Lacs, c’est le génocide rwandais qui a entrainé les
incursions militaires rwandaises au Congo. Et quand on dit génocide, on ne
parle pas de n’importe quel conflit ou guerre. Tout conflit dans un Etat n’est
pas nécessairement un génocide. Toute guerre dans un Etat ou entre Etats n’est pas forcément
un génocide. Quand on parle, il faut savoir cerner de quoi on parle. Le
génocide est une guerre particulière. Il est inutile de s’étaler sur des
définitions que l’on peut trouver dans n’importe quel dictionnaire juridique.
Le génocide rwandais n’a pas une origine qui recule indéfiniment dans le temps.
L’origine du génocide rwandais, c’est la rencontre entre trois choses :
l’Etat français chasseur de nouveaux marchés coloniaux et fournisseur des
armes, le régime vassal zaïrois entremetteur et l’ancien Etat « ethnocratique » Rwandais aux prises avec
une rébellion soutenue par les anglo-Saxons. Ce sont là les données intangibles
à l’origine du génocide Rwandais. N’essayons pas de noyer le poisson dans
l’eau. Ne versons pas dans la banalisation.
Pour le Congo, il s’agit d’une guerre
de représailles du Rwanda contre les milices génocidaires de l’ancien régime
rwandais repliées sur le Congo et se servant du territoire congolais pour leurs
activités guerrières contre le nouveau régime rwandais. C’est la quasi-totalité
de l’armée génocidaire et ses milices qui s’étaient repliées au Congo, y
bénéficiant des largesses de l’ancien régime zaïrois et du soutien diplomatique
de l’Etat Français. Quand Mobutu et son régime zaïrois furent renversés par
Laurent-Désiré Kabila porté par la coalition FPR-Ouganda-Zimbabwé-Burundi-Angola,
ce fut un grand soulagement pour le peuple zaïrois redevenu congolais, pour
l’Afrique et pour le monde entier. Il eut alors fallu régler définitivement,
dans la foulée, le problème des milices génocidaires en les regroupant toutes
et en les faisant juger par un tribunal formé par les membres de la coalition
libératrice comme ce fut le cas de Nuremberg. Au lieu de cela, les pays de la
coalition eux-mêmes manipulés par les puissances coloniales leurs parrains,
s’étaient laissés déposséder par l’ONU présidée par le Conseil de Sécurité où
siège l’Etat français complice des génocidaires. L’ONU a ainsi torpillé le règlement des
conséquences du génocide rwandais. Ainsi, le Tribunal Pénal International (TPIRwanda),
simulacre de tribunal émanant de l’ONU, n’avait pas du tout réglé la question
des milices génocidaires, ces « broutilles »,
ni celle des génocidaires exilés, ni celle des commanditaires. Les puissances
colonialistes à la tête du TPIR s’étaient ainsi aménagées leur privilège de
continuer à déchiqueter à loisir la région des grands Lacs africains. Voilà
donc « tout ce qu’on ne dit pas
lorsqu’une… institution onusienne, le TPIR, aide le gouvernement rwandais dans
sa répression contre les responsables du génocide de 1994 ». Le TPIR n’a pas
été ni légitime, ni juste. Il a été une mascarade destinée à jeter la poudre
aux yeux des africains, à berner les nègres, un tribunal pour nègres.
Ni les pseudos nationalistes
congolais, ni la prétendue Communauté Internationale, ne peuvent se dédouaner
en invoquant une sorte de prescription dans le temps ou en laissant prospérer,
sur le territoire congolais, les milices génocidaires de l’ancien régime
rwandais, sous prétexte « des broutilles ».
Il n’y a qu’à se rappeler que jusqu’aujourd’hui, presque 70 ans après, les
Nazis sont toujours traqués un à un où qu’ils se trouvent dans le monde. C’est
plutôt l’impunité des génocidaires rwandais et de leurs commanditaires qui
courent toujours, s’organisant et récidivant au grand jour, c’est cette
impunité-là qui hypothèque la paix et la tranquillité dans nos pays, voire dans
le monde. François Mitterrand s’enorgueillissait de cette impunité en disant « Dans ces pays-là, un génocide, ce n’est pas
trop important » (1). C’est l’écho de ces paroles de négrier que l’on entend
lorsqu’on lit : « Il faut que quelqu’un se rende dans le Kivu, regarde les victimes des « porte-flingue de
Kigali » (comme vous les désignez) et leur dise qu’elles n’auront jamais droit à
la justice et que leurs violeurs, leurs massacreurs, les pilleurs de Goma,...
resteront libres, à vie, au nom de la prétendue paix qu’ils sont les premiers à
troubler en relançant la guerre pour des broutilles. ». Pourquoi n’y a-t-il
qu’en Afrique noire que les « broutilles »
doivent prospérer protégées par leurs commanditaires. Aux exactions, sur les
congolais, des Rwandais poursuivant les milices génocidaires au Congo, on
oppose la justice. Mais, à ces milices génocidaires ainsi qu’aux dignitaires
exilés hutus, on offre la qualification de « broutilles »,
et à leurs commanditaires on offre l’absolution. N’est-ce pas là une « logique du deux poids deux mesures qui
condamne les nègres à s’entre-déchirer par des guerres interminables »
fomentées par les vautours colonialistes que l’on craint et à qui on fait offre
de service ou que l’on appelle au secours ?
(1) Les protagonistes français du génocide
rwandais : Mitterrand ...