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Commentaire de urbanoptic

sur Django Unchained. Tarantino déchaine ... la polémique


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urbanoptic urbanoptic 1er mars 2013 19:35

Je dois dire en tant que « Noir » moi-même, j’ai apprécié ce film et je suis allez le voir pas une seule fois mais 2. J’y ai même au passage invité plusieurs membres de ma famille à me suivre dans ce choix et ils l’ont approuvé. A mon avis, on peut aimer ou pas ce film ! Non pas parce que le mot nègre y ait  cité 38 ou 50 fois, mais tout simplement parce que c’est un bon film d’action dont le héros est un esclave noir qui se bat énergiquement pour sa propre liberté. C’est pour ma part un symbole très fort, même s’il faille le considérer dans son contexte : « une fiction ouest américaine sur fond d’histoire douloureuse vécu pas les esclaves noirs ». Le mot nègre ne m’a pas choqué plus que ça ! J’ai bien compris qu’à une certaine époque pour les esclavagistes généralement racistes, la couleur de peau ne suffisait plus pour justifier leur aversion envers tous ceux issus de la (race) noire : même le fruit de leur propre progéniture un peu trop clair pour prétendre que seule la couleur de peau justifierait le traitement spécifique qui leur était infligé. Bien que ce substantif ait pris une connotation péjorative avec le temps, le qualificatif « nègre » était employé pour tout individu de (race) noire même quand ils n’avaient pas forcément la peau vraiment noire. Pour moi c’est juste un rappel de l’histoire avec un grand H qui évidemment n’est pas flatteuse pour personne : les descendants d’esclaves à cause des humiliations qu’ont subit leurs aïeux. Ceux qui sont soupçonnés indirectement de par leur couleur de peau d’avoir eu dans leur lignée un aïeul raciste et esclavagiste ne sont pas pour autant épargnés par le doute ou le remord. Autrement, faire le rapprochement entre les prétendus insultes racistes proférés en direction d’une (communauté noire) dont personne en France ne veut imaginer l’existence et des petits gâteaux « tête de nègre » ou encore du nègre de l’écrivain me parait exagéré dans la gymnastique de l’esprit. D’un côté, il s’agit d’une légende basée sur des faits historiques indiscutables, de l’autre côté une fantaisie verbale aux fondements plus que douteux : en tout cas, les raisons de l’existence de ces vocables de la langue française n’ont jamais été expliquées clairement. En ce qui concerne mon avis personnel sur cette question épineuse : aussi bien le petit gâteau « tête de nègre » et le « nègre de l’écrivain », ils sont tous deux rattachés à l’histoire tragique de l’esclavage. Qu’on veuille l’admettre ou pas ! Cela dit, Corentin Tarentino ne serait pas plus raciste que Safy Nebbou réalisateur du film « l’autre Dumas » pour ce qui est de mon propre avis. Ce film parle de l’affrontement entre l’écrivain français et son « nègre » littéraire Auguste Maquet. La critique de ce film fut tout aussi virulente quant aux nombreuses irrégularités  tant dans le personnage principal très bien joué par Gérard Depardieu que le doute que fait peser ce film sur le réel talent du prestigieux écrivain Alexandre Dumas dont la dépouille fut inhumée au Panthéon depuis 2002 sous la présidence de Jacques Chirac. Faut-ils encore rappeler que cet honneur ne fait toujours pas l’unanimité parmi les plus grands critiques littéraires français ?


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