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Commentaire de Luc-Laurent Salvador

sur Du pouvoir théocratique à la démocratie, la fausse et la vraie


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Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 5 avril 2013 05:06

Bonjour Loup Rebel,

Pour ma part je pense que ce n’est pas la liberté qui nous fait peur, mais la responsabilité qu’elle implique.

Nous voulons la toute-puissance, la liberté par excellence, celle qui se donne le droit de révoquer le réel et de lui dire non, pour mieux s’adonner au principe de plaisir.

Cette liberté là nous n’en avons pas peur, vu qu’elle n’existe pas, en tout cas, pas pour l’adulte.

C’est un fantasme que l’enfant seul réaliser à leur actuelle, avec tous ces parents qui pensent bien faire en donnant tout à leur enfant.

Notre peur c’est plutôt celle du réel, (désolé, je ne suis pas lacanien smiley, cad, ce moment où la réalité nous rattrape et s’IMPOSE à nous, qui voudrions tant que le monde soit selon notre bon vouloir.

C’est vrai que d’un point de vue girardien, on pourrait bien aller dans votre sens en convenant que le sujet a peur de décider par lui-même et c’est pour cela qu’il cherche sur quel modèle il va pouvoir (mimétiquement) aligner son désir.

Mais là encore la peur n’est pas celle de la liberté (entendue ici comme le fait de faire ce que l’on veut présentement) mais la peur de se tromper et donc d’avoir à assumer (responsabilité) ses choix, cad, assumer une réalité dont, au final, on ne veut pas.

Comme vous le savez bien, toutes les contes de fées sont fait pour éduquer l’enfant quant à ses choix et à la responsabilité qu’ils amènent. D’où la récurrrence du thème des 3 voeux : le premier pour satisfaire l’impulsion irréfléchie, le second pour réparer après avoir pris conscience de son erreur et le troisième pour, enfin, faire le bon choix, ce que l’on veut vraiment et que l’on sait pouvoir assumer de manière responsable.

Donc voilà, pour moi, la peur est celle de la responsabilité, la peur d’être sujet en tant que source causale, et donc responsable, de ses comportements.

Le mouton, l’enfant ne fait que suivre et n’a aucune responsabilité. Quand en plus il croit être libre, c’est le bonheur ... de l’infantile.

L’exigence dont parle Ellul me paraît être là, dans celle d’être homme, adulte, de savoir se confronter au réel sans se raconter d’histoire.

Le religieux n’a pas ici à être bouc émissaire comme j’ai un peu le sentiment qu’il l’est. Même les plus anti-religieux vivent toujours dans une religion ou une autre, celle de la science, celle de la démocratie, et nous en voyons les effets : nous allons à la catastrophe.


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