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Commentaire de citoyen

sur Les travailleurs de France sont contre l'UE


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citoyen citoyen 18 mai 2013 13:10

Sarah,

votre question m’apparait pertinente, et comme vous je déplore que de plus en plus de gens tombent dans le piège.

trivialement l’intérêt de ce qu’on appelle à tort le « patronat » c’est de faire du profit et toujours plus.
la grande crise précédente avait abouti a des systèmes hybrides, dit « sociaux-démocrates » ou « fordistes » avec une nouvelle forme d’impérialisme dit « néocolonial ». A la fin des années 60, les gains de productivité s’effrondrent, le taux d’équipement des ménages est à niveau ne permettant plus la croissance spectaculaire, etc. bref les marges de profit s’amenuisent, le pétrole augmente fortement et les entreprises ont atteint les limites de leurs possibilités d’expansion sur des marchés d’aires d’influence nationale. Une partie du monde est soustraite à loi du marché et mobilise les peuples des pays d’extraction de matières premières pour le Nord capitaliste et soutient leurs velleités d’indépendance.

tout bascule dans les années 70 avec toute la force que l’hégémonie US peut donner à sa stratégie de dérégulation. Mettre à bas tous les moyens de la régulation keynésienne, et passer à une hase de guerre économique aboutissant à la destruction des économies administrées.

l’implacable réussite de cette stratégie fait que l’oligarchie européenne peut jouer sur les deux tableaux : tant que ça tient avec une UE qui assure la concurrence débridée et le libre échange, elle maintient les Etats en situation de compétition et c’est à qui paiera le moins ses salariés, démantèlera le plus d’acquis sociaux, et fera le lus d’enchères our attirer des capitaux. lus le dispositif avance et plus les défenses s’affaiblissent, et ce qui n’était pas à vendre le devient et à pas cher. Par contre si ça craque, eh bien il faut soigner le chauvinisme de façon à ce que ça craque de façon non coopérative entre prolétaires. Exposant ainsi un pays sans grande défense à la loi du plus fort, et les plus fort...ce sont eux..plutôt Hitler que le Front populaire.

De part les effets du libre-échange, ce qui entre et sort de chacun des Etats Européens induit une structure de la production et de la consommation telle que toute tentative prématurée de la jouer en solo revient à revenir très rapidement dans le rang..je ne vois même pas quel genre de dictature arriverait à tenir en respect les masses immenses de mécontents...
et c’est donc tout aussi intérêt de se goinfrer grace à un Etat chauvinisme qui pour la gloriole nationale appelle ses travailleurs à travailler plus, plus longtemps et pour moins cher, cracher encore quelque temps des intérêts de dette publique ou privée et bien sûr des dividendes.

et donc, je ne dis pas que ça va se passer comme ça, mais en tout cas c’est la stratégie que j’emploierais à leur place, mieux vaut jouer sur les deux tableaux, à la fois écrire « le piège marine le pen » pour maintenir la cohésion des plus privilégiés d’entre les prolétaires, pour continuer le chantage en leur faisant peur, et d’autre part être là pour ramasser les fruits du mécontentement des moins privilégiés s’ils choisissent la voie « national-capitaliste »...
De ce fait le temps joue pour eux.

ce quiles intéresse, c’est que le budget de la Sécurité sociale (montant des dépenses), toutes branches confondues, a été en 2010 de 311,5 milliards d’euros pour le régime général et de 427,5 milliards d’euros pour l’ensemble des régimes obligatoires de base, rien qu’en France. je vous laisse imaginer les sommes faramineuses quand on additionne ça dans toute l’Europe. Ceci est pour le moment du salaire socialisé, un budget supérieur à celui de l’Etat en France. Il ne rémunère le capital que lorsqu’il est dépensé dans des cliniques privées ou pour consommer des biens et services privés et enfin lorsque le régime est mis en déficit par la non correspondance des montants de cotisations nécessaire et qu’il faut donc emprunter. La tenaille en place et les stratégies du choc à répétition font avancer la part des régimes assurantiels privés pour la santé (faussement appelés mutuelles), les retraites (double intérêt de la capitalisation, qui arrime le quidam au sort du capitaliste rentier), etc. Mais vous voyez bien que la manne à capter est énooorme ! une extrême droite qui n’aime pas les syndicats, n’aime pas les « charges » et ne veut pas que les immigrés aient les mêmes droits sociaux et veut rembourser les dettes...ma foi ça doit pouvoir trouver un terrain d’entente...


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