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Commentaire de eric

sur C'est un Juif, monsieur le Commissaire


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eric 24 mai 2013 10:09

Un joli texte. Cela rappelle le livre de Paola Messana sur les appartements communautaires a Moscou.
Mais, une page en définitive et en réalité assez glorieuse de notre histoire mais avec un grand non dit.

Un pays occupée
Des français juifs nombreux
Des réfugiés étrangers juifs également nombreux et particulièrement vulnérables.

Résultat ? Le plus faible taux de déportation hors Danemark dans l’Europe occupée
Un nombre de « justes » considérables. http://fr.wikipedia.org/wiki/Juste_parmi_les_nations#Les_Justes_en_France
Seul pays d’Europe occupée a avoir refuse avec succès de livrer les Tziganes a la déportation.

C’est pas de moi, c’est de Weulers, que j’avais été interviewe lors de la sortie de son livre sur la rafle du vel d’hiv. Il me disait que c’était étonnant a quel point peu de gens avaient été rafles compte tenu de leur précarité. Chez, lui, les flics sont venus le matin pour prévenir ses parents de ne pas être la quand ils reviendraient l’après midi, mais il n’y ont pas cru...

Il y a eu des abrutis, des salauds, des vindicatifs. Comme partout.

Mais en ce qui concerne notre pays, il n’y a réellement qu’une question vraiment importante sur le plan politique.
Avec une fonction publique livrée largement a elle même faute de pouvoir politique démocratique sur le terrain, dotée de larges pouvoirs et de moyens considérables compte tenu des urgences de l’heure, les déportations qui ont eu lieu quand même, (un quart de la population), n’ont effectivement été rendues possible que par la discipline des administrations dans la mise en œuvre.
Il y a eu très peu de révocations de fonctionnaires sous Vichy pour refus d’obéissance.
Comme pour tous le monde ? Non !

Un corps social déjà a l’époque tendanciellement a gauche et sur-syndicalise. En principe mieux équipé que le citoyen de base pour au moins freiner et qui plus est potentiellement protégés par l’anonymat propre a toute administration.
Certes, le gouvernement de Vichy a anticipe et est allé au delà des exigences de l’occupant en matière d’antisémitisme. Mais la mise en œuvre a dépendu de ce qui était déjà a l’époque le cœur sociologique de la gauche organisée. La ou elle était la plus forte, la plus structurée.
Quelques aperçus dans http://www.histoire-politique.fr/index.php?numero=02&rub=pistes&item=6
L’auteur dit par exemple, je cite"sur les mesures anti-maçonniques appliquées avec moins de zèle que les mesures antijuives pour des raisons difficiles à déterminer".....
On voit aussi comment a partir de 43, le régime perdant en popularité, les agents publics parviennent a freiner le STO. Comme quoi, quand ils voulaient, ils pouvaient.
Et il y en a eu. Notre cousin pasteur au Chambon sur lignon était parait il toujours prévenu a l’avance par des policiers quand il y avait une montée au village.

Coup de bol, je suis trop jeune pour avoir connu tous cela et je suis protestant. C’est a dire que par chance historique, ma famille a été dans le bon camp. Des justes en veux tu en voila, et des juifs allemands caches chez nous pendant la guerre. Je n’y suis pour rien évidemment. Pas plus que les gens qui aujourd’hui donnent des brevets de respectabilité ou d’opprobre. Je n’ai jamais entendu les anciens stigmatiser leur pays ou des partis politiques sur la base de ce qui c’est passe dans ces circonstances exceptionnelles.

En revanche, l’abondance de biens pensant qui battent la coulpe des autres, en commençant par le pays tout entier, et en détaillant par tous les gens qui ne pensent pas comme eux, ils sont assez bien répertoriés.

Il est possible que ce ne soit pas entièrement un hasard, si les héritiers de ceux qui ont permis le vichysme concret aient une telle hâte a chercher des responsabilités chez les autres.
Il est possible également qu’il y ait des enseignements contemporains a tirer de l’expérience d’une fonction publique qui a pu démontrer comment en période de crise, elle pouvait être plus intéressée par ses intérêts corporatiste que par quelque principe que ce soit comme le montre très bien l’État actuel de la recherche historique.


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