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Commentaire de François Vieira - EPI Agency

sur Portugal - UE : 36 ans après


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François Vieira - EPI Agency François Vieira - EPI Agency 15 juin 2013 17:24

De François Vieira, à Monsieur le Professeur Hans-Olaf Henkel, suite à son commentaire sur l’article Portugal – UE : 36 ans après.

Monsieur le Professeur,

Permettez-moi, tout d’abord, de vous remercier pour l’attention que Monsieur le Professeur a bien voulut accorder à mon article. Je suis très honoré.

Je vous prie de trouver ci-dessous ma réponse.

Lors de la signature des Traités de Rome le 25 mars 1957, par les six pays Membres fondateurs de la CEE, en toute logique, un élargissement à moyen terme de la dite communauté était à prévoir. Comme l’idée d’une monnaie unique européenne, d’abord l’ECU et ensuite l’Euro.

D’ailleurs, pour mémoire, les premières propositions visant à créer une Union monétaire européenne datent de 1940 ! Les inspirateurs du projet étaient, notamment, Messieurs Paul van Zeeland, politicien belge et Georges Bidault, alors Ministre français des Affaires Étrangères. Donc, bien avant la création de la Communauté européenne.

Après 1957, l’Union ne comptant alors que six États, c’était à prévoir, un élargissement de la Communauté européenne s’avérerait inéluctable. Néanmoins, tout élargissement inopportun était aussi susceptible de poser problème. Par exemple, le Royaume Uni qui a souvent fait preuve de mauvaise foi, car rarement d’accord avec les décisions prises par les autres États de l’Union.

Plus tard, en 2004, le passage de 15 à 25 États. À mon humble avis, parmi les dix nouveaux États, la plupart n’étaient pas suffisamment préparés.

Néanmoins, cette décision d’élargissement de 15 à 25 pourrait s’expliquer par le fait que l’Union européenne se voulait plus forte - vis-à-vis de la Russie pays émergeant de la dictature communiste, de la Chine mais aussi des États-Unis d’Amérique* - probablement en raison de l’entrée en vigueur de l’Euro au premier janvier 1999, adoptée seulement par onze des quinze pays Membres de l’Union.

*Alliés de l’Europe, certes, mais seulement quand ça les arrange.

L’Européen convaincu que je suis, portugais d’origine ayant subi la dictature Salazariste durant 18 années, autodidacte (…), je reste persuadé que la mise en vigueur d’une monnaie unique européenne s’avérait nécessaire et qu’elle doit persévérer dans son cheminement vers une monnaie unique européenne forte.

Par ailleurs, si en 1992 vous étiez un fervent partisan de la monnaie unique c’est que Monsieur le Professeur y croyait fermement. N’est-ce pas ?

Quant à sa suppression, comme Monsieur le Professeur le préconise, sauf votre respect, je ne peux partager cet avis. Car, à mon humble avis, cela entrainerait inéluctablement la faillite des États les plus faibles de la zone Euro. Voire même, une remise en question de la pérennité de l’Union européenne. Si cela devait arriver, les principaux pères fondateurs de l’Union européenne, je pense en particulier à Messieurs Jean Monnet, Robert Schuman, Konrad Adenauer… S’en retourneraient dans leur tombe.

Sans oublier les pionniers, Messieurs Aristide Briand, Richard Nikolaus de Coudenhove-Kalergi et Louis Loucheur, qui, en 1920, avaient lancé l’idée d’une Fédération européenne.

Quant à la sortie éventuelle du Royaume-Uni, puisque le Général De Gaulle n’en voulait pas de son adhésion c’est qu’il avait ses raisons.

En effet, depuis leur entrée officielle dans l’Union, force est de constater, les britanniques ne cessent de faire preuve d’individualisme. Voire même de sectarisme. Ce qui est contraire au principe même de l’Union.

Dès lors, puisque nos voisins britanniques s’obstinent à vouloir faire cavalier seul, « véritable abcès », si l’homogénéité de la politique européenne – y compris la pérennité de l’Euro - en dépend, que le Royaume-Uni se retire.    

Personnellement, je suis persuadé qu’il serait grand temps de revoir les modalités d’adhésion à l’Union. À savoir : une fois admis, les États qui ne souscrivent pas par la suite globalement aux intérêts de l’Union n’ont pas de place en son sein. L’Union européenne n’est pas une vache à lait.

Concernant, votre remarque quant au déploiement de 7000 policiers lors de la visite de Madame Angela Merkel à Athènes, je vous comprends.

Pourtant, j’en suis convaincu, la faute est à imputer davantage aux autorités grecques qu’à la population qui subit au quotidien des mesures draconiennes épouvantables imposées par le Gouvernement hellénique, qui est le seul responsable de la crise économique grecque en raison d’un nombre impressionnant de malversations et autres mensonges.

Alors, selon la formule consacrée, qui sème vent… récolte la tempête ! Évidemment, un tel déploiement policier n’est jamais synonyme de bienvenue lors d’une visite d’État, certes très particulière (…).

Dommage pour la Chancelière Angela Merkel qui n’a rien d’une dame de fer. En réalité, ce que Madame Merkel veut obtenir, à raison d’ailleurs, de la part du Gouvernement grec, ce sont des garanties en vue d’un véritable assainissement de la dette grecque. La Grèce, pourra-t-elle un jour rembourser ? Rien n’est moins sûr. En attendant, en Grèce, les suicides et autres actes de désespoir sont devenus presque quotidiens.

Hélas, quand le ver est dans la pomme… Dur, dur, d’être Ministre grec des Finances !

D’avance merci d’avoir lu ma réponse.

Si un jour prochain, Monsieur le Professeur était de passage à Bruxelles je serais très honoré de vous rencontrer.

Bien à vous,

Pour Euro Presse Image
- Agency

François Vieira

Journaliste & Photographe, accrédité permanent auprès des Institutions européennes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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