De François Vieira, à
Monsieur le Professeur Hans-Olaf
Henkel, suite à son commentaire sur l’article Portugal – UE : 36 ans après.
Monsieur le
Professeur,
Permettez-moi,
tout d’abord, de vous remercier pour l’attention que Monsieur le Professeur a
bien voulut accorder à mon article. Je suis très honoré.
Je vous prie de
trouver ci-dessous ma réponse.
Lors de la signature des
Traités de Rome le 25 mars 1957, par les six pays Membres fondateurs de la CEE,
en toute logique, un élargissement à moyen terme de la dite communauté était à prévoir.
Comme l’idée d’une monnaie unique européenne, d’abord l’ECU et ensuite l’Euro.
D’ailleurs, pour
mémoire, les premières propositions visant à créer une Union monétaire
européenne datent de 1940 ! Les inspirateurs du projet étaient, notamment,
Messieurs Paul van Zeeland, politicien belge et Georges Bidault, alors Ministre
français des Affaires Étrangères. Donc, bien avant la création de la Communauté
européenne.
Après 1957, l’Union ne
comptant alors que six États, c’était à prévoir, un élargissement de la
Communauté européenne s’avérerait inéluctable. Néanmoins, tout élargissement inopportun
était aussi susceptible de poser problème. Par exemple, le Royaume Uni qui a souvent
fait preuve de mauvaise foi, car rarement d’accord avec les décisions prises
par les autres États de l’Union.
Plus tard, en 2004, le
passage de 15 à 25 États. À mon humble avis, parmi les dix nouveaux États, la
plupart n’étaient pas suffisamment préparés.
Néanmoins, cette décision
d’élargissement de 15 à 25 pourrait s’expliquer par le fait que l’Union
européenne se voulait plus forte - vis-à-vis de la Russie pays émergeant de la
dictature communiste, de la Chine mais aussi des États-Unis d’Amérique* - probablement
en raison de l’entrée en vigueur de l’Euro au premier janvier 1999, adoptée seulement
par onze des quinze pays Membres de l’Union.
*Alliés de l’Europe,
certes, mais seulement quand ça les arrange.
L’Européen convaincu
que je suis, portugais d’origine ayant subi la dictature Salazariste durant 18
années, autodidacte (…), je reste persuadé que la mise en vigueur d’une monnaie
unique européenne s’avérait nécessaire et qu’elle doit persévérer dans son
cheminement vers une monnaie unique européenne forte.
Par ailleurs, si en 1992 vous étiez un fervent partisan de
la monnaie unique c’est que Monsieur le Professeur y croyait
fermement. N’est-ce pas ?
Quant à sa suppression,
comme Monsieur le Professeur le préconise, sauf votre respect, je ne peux partager
cet avis. Car, à mon humble avis, cela entrainerait inéluctablement la faillite
des États les plus faibles de la zone Euro. Voire même, une remise en question
de la pérennité de l’Union européenne. Si cela devait arriver, les principaux pères
fondateurs de l’Union européenne, je pense en particulier à Messieurs Jean
Monnet, Robert Schuman, Konrad Adenauer… S’en retourneraient dans leur tombe.
Sans oublier les pionniers,
Messieurs Aristide Briand, Richard Nikolaus de Coudenhove-Kalergi et Louis
Loucheur, qui, en 1920, avaient lancé l’idée d’une Fédération européenne.
Quant à la sortie
éventuelle du Royaume-Uni,
puisque le Général De Gaulle n’en voulait pas de son adhésion c’est qu’il avait
ses raisons.
En effet, depuis
leur entrée officielle dans l’Union, force est de constater, les britanniques ne
cessent de faire preuve d’individualisme. Voire même de sectarisme. Ce qui est contraire
au principe même de l’Union.
Dès lors, puisque
nos voisins britanniques s’obstinent à vouloir faire cavalier seul, « véritable abcès », si l’homogénéité de la politique européenne
– y compris la pérennité de l’Euro - en dépend, que le Royaume-Uni se retire.
Personnellement, je
suis persuadé qu’il serait grand temps de revoir les modalités d’adhésion à l’Union.
À savoir : une fois admis, les États qui ne souscrivent pas par la suite globalement
aux intérêts de l’Union n’ont pas de place en son sein. L’Union européenne n’est
pas une vache à lait.
Concernant, votre
remarque quant au déploiement de 7000 policiers lors de la visite de Madame
Angela Merkel à Athènes, je vous comprends.
Pourtant, j’en
suis convaincu, la faute est à imputer davantage aux autorités grecques qu’à la
population qui subit au quotidien des mesures draconiennes épouvantables imposées
par le Gouvernement hellénique, qui est le seul responsable de la crise
économique grecque en raison d’un nombre impressionnant de malversations et
autres mensonges.
Alors, selon la formule
consacrée, qui sème vent… récolte la tempête ! Évidemment, un tel
déploiement policier n’est jamais synonyme de bienvenue lors d’une visite d’État,
certes très particulière (…).
Dommage pour la Chancelière
Angela Merkel qui n’a rien d’une dame de fer. En réalité, ce que Madame Merkel
veut obtenir, à raison d’ailleurs, de la part du Gouvernement grec, ce sont des
garanties en vue d’un véritable assainissement de la dette grecque. La Grèce,
pourra-t-elle un jour rembourser ? Rien n’est moins sûr. En attendant, en
Grèce, les suicides et autres actes de désespoir sont devenus presque
quotidiens.
Hélas, quand le
ver est dans la pomme… Dur, dur, d’être Ministre grec des Finances !
D’avance merci d’avoir
lu ma réponse.
Si un jour prochain,
Monsieur le Professeur était de passage à Bruxelles je serais très honoré de
vous rencontrer.
Bien à vous,
Pour Euro Presse Image
- Agency
François Vieira
Journaliste &
Photographe, accrédité permanent auprès des Institutions européennes.