Jacques
Attali n’est pas un ennemi de la France. Moi non plus. On lui veut du bien à ce
cher pays. Mais comment traduire aujourd’hui cet état d’esprit qui se veut être
positif ? Là est toute la difficulté.
J.Attali est
un pur produit du système, nickel-chrome plaqué or. Il lui est difficile voire
impossible d’imaginer que la France, avec son génie propre et dans la situation
de crise politique et spirituelle que nous vivons, pourrait définir et mettre en œuvre une
nouvelle voie, un nouveau paradigme comme on dit aujourd’hui. Que le monde entier découvrirait avec
stupéfaction et envie. Mais une telle hypothèse est-elle crédible ? Tout comme Attali, je ne le crois pas, pour
deux raisons principales : aucun intellectuel français d’envergure n’est
porteur d’une dynamique vers une société nouvelle qui ne serait pas fondée sur la primauté de l’argent,
et je ne perçois pas Marine comme une nouvelle Jeanne d’Arc qui nous
délivrerait des Anglo-saxons ; l’élite française, soumise et inféodée aux
maîtres du monde qui lui assurent une sécurité matérielle voire un certain
embonpoint, ne manifeste aucune envie de se distinguer. L’ambiance générale chez nos édiles est plutôt
veule, un peu lâche et un rien corrompue. Notre dernière grande défaite date de
40 (en excluant la décolonisation, qui n’est pas une défaite à proprement
parler), et notre élite n’a aucune envie
d’en connaître une nouvelle sur quelque plan que ce soit. On se soumet donc aux
puissants du moment, dans un esprit qui n’est pas celui de l’Appel du 18 juin,
mais plutôt celui du vote des pleins pouvoirs le 10 juillet 40. On se garde
bien d’affronter la mondialisation voulue par l’Empire (à une ou deux
exceptions culturelles près).
Cette
hypothèse « révolutionnaire » écartée, que reste-t-il ? Il reste à bien gérer l’inscription dans la mondialisation
d’un vieux pays un peu fatigué, le nôtre, au prix d’une montagne de concessions
dont l’effacement de la France sociale de 1945. Il faut en priorité sauver
notre industrie, équilibrer notre balance commerciale. J.Attali surgit ici avec
une palette de bonnes recettes. Mais l’UMPS a trop peur des électeurs, en
particulier des séniors, pour donner suite à quelque idée que ce soit. L’UMPS
gère à la petite semaine les yeux rivés sur les sondages. Nous allons donc
sombrer sous bannière UMPS. Et c’est là que réapparaît l’hypothèse « révolutionnaire »
au terme de ce sinistre processus. À suivre …