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Commentaire de argoul

sur Peut-on réformer en France ?


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argoul (---.---.18.97) 30 mars 2006 09:36

Temps électoral et deux gros partis ne sont pas une exception française ; au contraire, à cet égard nous nous sommes alignés sur le droit commun des autres démocraties développées partenaires. En revanche, la politisation syndicale vient de loin (19ème) et a été accentuée avec la « guerre civile froide » des années 50 à 70 entre communistes et tous les autres (sub-fascistes bien sûr). La CFDT a bien tenté d’en sortir sous Nicole Notat mais elle renoue avec ses vieux démons dans la surenchère gauchiste dès que ses scores aux élections syndicales baissent quelque peu. La CGT s’engage avec précaution dans cette voie (vu le score du PC, le contraire eût été étonnant), quant à FO, le prurit trotskyste la hante depuis toujours, l’entrisme date d’il y a un demi-siècle déjà.

C’est probablement cette politisation qui, non seulement bloque le débat (puisqu’il est question de changer de société à chaque réunion), mais aussi empêche tout essor des adhésions (les Français qui travaillent ne sont pas pour la soviétisation ni pour l’anarchie manipulée par une élite autoproclamée). Le consensus sur les fondements : accepter l’entreprise, l’aménager de l’intérieur, accepter le marché, aménager la concurrence internationale, ne semble donc pas pour demain avec les syndicats actuels.

D’où le rôle encore plus grand de l’Etat-qui-peut-tout, que certains ne sont pas fâchés de voir revenir, mais qui bloque inévitablement tout progrès, puisque le progrès véritable ne peut être qu’à la base, sur le terrain. La solution que la pratique découvre est la décentralisation et la délocalisation. Mais la première recrée des baronnies sans moyens et on en revient à l’Etat central ; la seconde est une réponse de la société privée qui entreprend mais qui n’est pas citoyenne. Le problème est que l’on crée ainsi une société à deux vitesses : ceux qui sont inclus dans l’Etat, qui vivent de l’Etat et glorifient son pouvoir absolutiste / et ceux qui sont exclus de l’Etat, qui doivent se débrouiller pour trouver un travail en n’étant assurés que d’une demi-retraite (moyennes de 25 années de salaire et pas le dernier salaire versé), et qui ont donc tout intérêt à voir s’abattre les privilèges des inclus et brûler le « château ».

A ce rythme, on se prépare des lendemains qui hurlent.


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