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Commentaire de Reinette

sur Sarkozy, Berlusconi, mêmes causes, mêmes effets


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Reinette (---.---.39.84) 20 février 2007 16:50

En 1998 paraissait le livre Journalistes précaires, ahurissante plongée dans les ateliers de confection médiatique coordonnée par Alain Accardo.

...7 ans plus tard (2006), le nombre de précaires munis d’une carte de presse est passé de 5 000 à plus de 6 000, sans compter les innombrables journalistes non encartés qui zigzaguent entre Assedic, débrouille et tafs alimentaires.

La lanterne des citoyens ne s’éclaire quasiment plus qu’à la « lumière » des Lagardère, Dassault, Bouygues ou Rothschild

Depuis fort longtemps, le système capitaliste fonctionne selon une logique contradictoire jusqu’à l’absurde :

Tous les gains en développement qu’il a permis ont toujours été payés de dégâts terribles, tant matériels qu’humains, sur toute la planète. Mais dans les pays dits développés, la redistribution relative des immenses profits du Capital a bénéficié, à la fois économiquement et symboliquement (et continue à bénéficier mais de moins en moins) à des couches intermédiaires qu’il a enchaînées à son char.

La corporation journalistique en fait partie, avec beaucoup d’autres. Le fonctionnement du système repose pour une part décisive sur l’adhésion de ces « classes moyennes », à qui l’époque de la croissance avait laissé croire qu’elles avaient le vent de l’histoire en poupe.

Quand celles-ci auront dans leur grande majorité compris qu’elles travaillent de moins en moins, et même moins que jamais, pour la construction du monde qu’elles fantasment depuis plusieurs générations, celui de la Liberté-Egalité- Fraternité, et de plus en plus pour le règne planétaire du capitalisme multinational, alors peut-être cesseront-elles d’utiliser leur énergie à masquer l’absurdité du système en cherchant à optimiser sa façade et à entraîner les classes populaires dans leur mirage de prospérité et de puissance.

Et peut-être les journalistes cesseront-ils de confondre l’info avec la « com ».

...« peut-être » parce que, malheureusement, l’expérience tend à montrer que lorsqu’il n’est pas à leur avantage immédiat, l’attachement des classes moyennes aux principes démocratiques devient plus problématique, à l’instar de celui de la presse qui, dans sa grande majorité, n’a cessé d’apporter son soutien, enthousiaste ou prudent, à tous les mauvais coups contre la démocratie en Europe et dans le monde.


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