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Commentaire de Emile Mourey

sur Le temple de Gergovie


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Emile Mourey Emile Mourey 21 février 2007 10:23

@ Demian West

D’abord, reconnaissez que je ne cherche pas à tromper le lecteur puisque je laisse bien entendre que ma traduction du mot « purpuras » m’est personnelle.

Ensuite, vous me parlez de méthode. Il me semble qu’un ancien militaire est tout aussi habilité qu’un professeur d’université à comprendre les batailles et le langage de César et même la façon de s’exprimer des auteurs antiques. En ce qui me concerne, cela serait bien triste si je n’avais rien retenu de ma formation et du temps où j’étais instructeur des candidats officiers de réserve à l’Ecole d’Etat-Major (méthode de raisonnement tactique, stratégie etc).

Ensuite, vous me parlez du dictionnaire Gaffiot bien connu des latinistes. Loin de moi l’idée de critiquer M. Gaffiot. S’il avait fallu qu’il passe tout le temps que j’ai passé pour approfondir le sens de certains mots, sa vie n’aurait pas suffi. Oui, il m’est arrivé plusieurs fois de corriger le Gaffiot.

Pour en arriver maintenant au mot « purpuras », voici la phrase de Sidoïne : Nec pilae sunt mediae sed columnae, quae architecti peritiores aedificiorum purpuras nuncupavere. Phrase que je traduis littéralement ainsi : les piliers qui sont au milieu ne sont pas seulement des piliers mais des colonnes que les architectes les plus expérimentés des monuments appellent « purpuras ». Dans le contexte de la phrase, ce qui, dans un monument digne de ce nom, est différent d’un simple pilier, ce ne peut être qu’une colonne sculptée donc à chapiteau sculpté.

Deuxièmement, cherchez l’origine du mot purpuras. Bien sûr, cela fait penser au mot pourpre, d’où rouge pourpre, d’où pierre rouge pourpre, d’où porphyre d’Egypte. Mais la signification du mot « phéniciens », n’est-il pas « ceux qui amènent la pourpre », c’est-à-dire cette étonnante et très belle couleur qu’on tire de certains coquillages que l’on écrase ? Ceci dit, je pourrais tout aussi bien vous proposer une autre traduction « colonnes phéniciennes » ce qui signifierait que pour Sidoïne, ce serait les Phéniciens qui auraient apporté en Gaule ce type de colonnes sculptées.

Eh oui, Monsieur Demian, en recherche historique, rien n’est simple.


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