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Commentaire de higgins

sur L'honneur perdu de Maurice Papon


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higgins (---.---.12.31) 21 février 2007 14:30

Tout d’abord, une mise au point : l’abomination que constitue la déportation des populations de confessions juives, tziganes, etc, etc, en France sous l’occupation restera à tout jamais une tâche indélébile dans l’histoire de notre pays.

Je crois qu’il est sain de connaître la vérité, près de 60 ans après les faits, sur la réalité de notre pays en cette période trouble. La grande complexité de cette dernière rend cependant difficile, voire stérile, les jugements à l’emporte-pièce dont notre époque est si friante. Le personnage m’indifférait plutôt, on sait tous à quoi pousse l’arrivisme, mais Maurice Papon me semble être un bouc émissaire pratique. Après tout, et contrairement à d’autres, je n’ai lu nulle part qu’il ait reçu la décoration maréchaliste par excellence, la francisque, pour services éminent rendus à l’état français. Son procès était certainement nécessaire, mais une peine réelle mais symbolique suffisait. L’homme, on l’a bien vu, n’acceptait pas le principe de cette dernière. Y ajouter de la prison n’apportait rien de plus.

Je serait facilement persuadé que, s’il n’y avait pas eu un Maurice Papon préfet de police en 1961 à Paris, on aurait moins parlé de cas atrocement banal. Saurons-nous jamais combien d’autres Maurice Papon, au rôle peut-être moins visible mais autrement plus nuisible, ont échappé à jamais à la juste condamnation qu’ils méritaient ? La notion de soumission à l’autorité, dont une expérience qui est au centre du film d’Henri Verneuil « I comme Icare » montre combien elle est facile à obtenir, reste le principal paramètre de la période 1940-1945 en France. Qui est capable d’affirmer qu’il aurait eu la clairvoyance de ne pas y succomber ?


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