Le gouvernement
se débrouille pour nous occuper à regarder ailleurs. En ce moment, il y a des
événements graves tels pour les + voyants sur le sol français : dictature qui
s’affiche sans vergogne, la fin des cotisations familiales, la misère sociale mais l’on pourrait
citer les guerres où la France s’enlise ainsi que ce qui se trame dans l’ombre
au niveau européen, l’un se découvrant comme une banquise : le traité
transatlantique.
Tiens et si l’on créait un faux débat cette fois
centré sur la loi Weil ; sujet porteur si on le met habilement en relation avec
l’Espagne ! Et tout à coup, les idéaux des uns et des autres s’opposent de
manière surréaliste... l’armistice a été signé il y a longtemps mais l’on cherche à rejouer une guerre. Déjà hier, l’article plein d’envol de Mr Chalot (et les commentaires à la suite), mettait en état de sidération !
Aujourd’hui, c’est un témoignage de femme qui soit agace soit est censé prouvé que l’avortement doit être interdit...
Avec ou sans base légale, avec ou sans caution morale, l’avortement pratiqué depuis toujours, continuera à être pratiqué dans le futur.
Au lieu de nous
fatiguer pour les uns avec les cathos suppôts de l’archaïsme ou pour les autres
avec l’éternelle problématique « embryon/sujet », posez-vous une seule
question ! (certains, rares, l’on fait ... il faut le reconnaître)
Est-ce que nous
les femmes avons un problème avec la loi Weil ? En gros, est-ce que la
notion de « situation de détresse », empêche des femmes d’avorter aujourd’hui
?
Il faut donc répondre le + simplement possible :
Si certaines se
refusent à « utiliser » ce droit à l’avortement, c’est parce qu’elles
le peuvent, le veulent ! Et non spécialement parce qu’elles sont cathos ou demeurées...
Si d’autres ont
recours à l’IVG, c’est parce qu’elles ne peuvent faire autrement, en bref qu’il leur semble qu’elles n’ont pas d’autre choix ! Et non parce
qu’elles sont immorales ou inconscientes...De toute façon, c’est une situation d’échec pour la
femme. Aucune ne part se faire avorter en sautillant. L’extrême minorité qui
fait plus d’une IVG, a de sérieux problèmes par ailleurs et mériterait une
prise en charge car c’est un appel au secours en fait, un symptôme, un cas à part.
Faire un choix n’est pas toujours facile... mais si c’est le bon, elles sont toujours soulagées après l’IVG. Dans le cas contraire, la dépression révèle plutôt le regret d’un désir d’enfant qui ne pouvait aboutir à cause d’un contexte précis... Ce sont les conditions de vie qui sont pleurées, elles ne remettent pas en cause le droit d’avorter.
Dans tous les cas
de figure, jamais aucun professionnel ne dira : "oui là c’est bon, vous
avez droit à vous faire avorter« ou au contraire : »euh non, là il
n’y a pas de détresse, repartez chez vous avec le polichinelle dans le
tiroir" !
La réalité c’est
que la situation de détresse, c’est la femme qui est seule juge dans les faits,
là sur le terrain ! Il n’y a donc pas à défendre le droit à l’avortement ou à
l’élargir (? ??), il existe bel et bien sans restriction hormis le fait qu’il faut bien s’entendre sur une date limite. Et chacune en fait ce qu’elle veut et n’a pas à être culpabilisée !
Alors, je vous le
dis : pourquoi un faux débat ?
Le taux d’avortement s’est stabilisé depuis très longtemps. Le gouvernement pense peut être qu’à défaut de « croissance économique », il peut booster les chiffres à propos de l’IVG.
« Ils » font surtout d’une
pierre deux coup puisqu’ils tentent de modifier notre système de
valeurs en voulant faire croire que l’IVG n’est pas une situation de détresse. Avons-nous le droit encore de réfléchir, voire même de souffrir d’une décision qui s’avérait pénible après coup ? La promesse d’un enfant peut être vécue de façon heureuse, c’est la chance d’un grand nombre de femmes. J’en fais partie mais comme les autres, je sais que l’histoire des amies, des proches montre parfois que l’IVG est la seule solution y compris quand la femme qui y a recours, a un sentiment mitigé sur le principe de l’avortement. Ce sont les aléas de la vie qui nous font grandir, mûrir... Pire c’est parfois une IVG qui va permettre à la femme (voire au couple) de déterminer ce qu’elle veut vraiment... une étape parfois douloureuse mais nécessaire pour certaines. Malheureusement la tendance est plutôt à nous déresponsabiliser, à nous traiter comme des enfants, à nous dicter ce qui est juste ou non, à tout mettre au même niveau, à nous enlever tout repère ! Si rien de ce que l’on fait n’a d’importance y compris sur notre propre corps, il ne faut pas s’étonner de la banalisation de la violence.
D’autre part, s’« ils » parlent de supprimer un terme dans la loi, ils ne donneront pas pour autant
plus de moyens financiers aux services en charge. Ils s’en moquent de l’efficacité,
ce qu’ils recherchent surtout, c’est qu’on perde notre temps à nous affronter les uns
et les autres...
Diviser pour mieux régner !