à Jelena,
Déjà, le « communisme » est vu comme l’idéologie imposée par une puissance étrangère et on oublie d’ailleurs souvent de dire que beaucoup de fascistes roumains sont entrés en masse au parti uniquement pour échapper à l’épuration d’après-guerre. Et c’est aussi le cas ailleurs...et puis la question des territoires volés par l’URSS, ça n’a jamais passé : Bessarabie, notamment...
Ensuite, le niveau d’éducation, certes. Mais dès le XIXe, les gouvernements nationalistes encouragent l’éducation. Le prince A. Cuza impose l’enseignement obligatoire, encourage le sentiment nationaliste face aux puissances étrangères, met fin au servage des Tziganes, etc.
Si on parle d’éduc. communiste ici, il faut aussi alors parler de russification de tous les domaines, la culture roumaine traditionnelle (les auteurs classiques, nationalistes etc.) est « vue » comme fasciste, réactionnaire. L’enfermement d’intellectuels (phénomène Pitesti).
La place des savants comme Eliade dans la culture de « l’homme nouveau roumain » par exemple, est prise par des sous-écrivaillons sans intérêt qui font l’éloge de l’URSS.
Mais c’est vrai, Ceausescu met un peu un frein à ça, réhabilite certains figures historiques roumaines et encourage l’apprentissage du français notamment et surtout des sciences exactes. Beaucoup d’ingénieurs sont formés.
Mais à côté de ça, c’est toute une civilisation rurale, des communautés aux solidarités profondes qui est méprisée. Un exemple : le paysan qui vit sur et grâce à sa terre depuis des générations obligé d’aller bosser à l’usine à 20km de chez lui pour aller fabriquer des pièces de tracteur et autres machines agricoles dont il ne verra jamais la couleur dans son village.
Et toutes sortes d’absurdités qui vont avec. Destruction d’1/6 de la capitale à cause de la mégalomanie de N. C., systématisation, destruction des villages, des édifices religieux etc.
Le capitalisme sait séduire par de multiples moyens, pas le « réalisme socialiste »...la clé est là.
Et pour beaucoup, il faut de toutes façons renvoyer ces deux systèmes dos-à-dos.