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Commentaire de urbanoptic

sur L'OCDE et les séniors


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urbanoptic urbanoptic 16 mars 2014 10:11

En lisant votre article très intéressant à plus d’un titre je réalise que notre pays qui pourtant a des ressources formidables, ne profite malheureusement pas vraiment de cet atout incontestable qui lui permettrait de favoriser son essor sur l’échiquier européen, voire international. La France se targue à renfort de clichés d’avoir un taux de natalité plus que flatteur comparé à ses voisins européens mais en même temps, semble dans l’embarras dès qu’il s’agit de tracer un avenir supportable pour sa jeunesse. C’est quand même navrant !!! Dire que ceux qui ont eu la chance dans le passé de pouvoir bâtir leurs projets à un âge plutôt précoce et sans trop de difficulté serait abusif je vous l’accorde. Mais que devrions-nous dire de cette jeunesse aujourd’hui, en quête d’un premier emploi, qui rencontre le chômage dès ses premiers rapports avec le monde du travail. Que dire encore de ces chômeurs  juvéniles, « contraints » à vivre peut-être très longtemps chez leurs parents sans aucune autre alternative que celle de la rue et de l’assistance pour survivre ? Comme je l’ai déjà dit à maintes reprises ici et en dehors de cet espace de communication, ce sont d’abord les jeunes qui vont permettre aux entreprises d’augmenter leur capital grâce à leurs nombreux besoins en matériels et en services pour démarrer dans la vie. Cela ne signifie pas non plus de licencier les travailleurs très âgés qui souhaitent prolonger leur vie professionnelle aussi longtemps qu’ils le peuvent, Non !!! On devrait simplement laisser le choix à chacun de continuer ou de s’arrêter. Mais de toute façon dans le cas ou l’emploi se fait rare, alors priorité aux jeunes ! Je crois en la théorie de Keynes selon laquelle : c’est la demande qui détermine l’offre et non le contraire comme le prétendrait les classiques libéraux qui malgré les décennies d’expériences décevantes, persistent encore à nous entrainer dans les crises interminables depuis plus de 80 ans. Cela devient franchement de plus en plus insupportable pour cette jeunesse !!! Pour donner un exemple assez fidèle à cette thèse :  Il me parait très facile d’imaginer que si par exemple un commerçant me proposait un produit, quel qu’il soit ; dans la longue liste de son catalogue de distribution, eh bien si je n’ai pas un sous en banque et si je suis raisonnable, je ne pourrais pas me l’offrir. S’il me propose de l’acheter à crédit sans s’assurer en amont que je pourrai un jour lui rembourser, alors c’est à ses risques et périls un point c’est tout ! Pour poursuivre mon raisonnement (…) A mon avis un jeune a forcément plus de besoins qu’un senior qui dans le passé a certainement pensé à s’équiper en matériels : (propriété privée ou location, automobile, articles ménagers et autres conforts mobiliers ou électroniques…). Alors donnons à ces jeunes les moyens de pouvoir faire fonctionner le commerce. Tout ça, ça se fabrique ! Ce qui sous-entend un besoin en personnels non négligeables dans une société ou la jeunesse prospèrerait. Non ? Bref, admettons que pour la personne plus âgée, il existerait encore des besoins non satisfaits pendant « toute » sa jeunesse, il est rare qu’à plus de 50 ans elle s’engage dans un crédit à long terme pour concrétiser « ses rêves inassouvis ». Il y a bien entendu la question de la longévité qui est à prendre en compte du côté des éventuels créanciers, mais pas seulement. Désormais plus fréquemment, la fragilité financière de plus en plus évidente des successeurs englués dans les dettes à cause du chômage ou de l’instabilité professionnelle. En fragilisant ces jeunes, les entreprises se fragilisent elles-mêmes. Je ne veux même pas m’étaler sur notre système de cotisation des retraites basée sur la solidarité intergénérationnelle. Ce système très bien conçu au départ pour une société dans laquelle le roulement des actifs était fluide, est grippé aujourd’hui et a tendance à produire des retraités appauvris et mélancoliques à cause du manque de moyen financier pour occuper leur nouveau temps libre. Des personnes âgées qui s’accrochent à l’emploi parce qu’ils ne peuvent faire autrement ou parce qu’ils s’ennuient. Autrefois l’âge de la retraite était synonyme de voyage, découverte, repos et détente. Aujourd’hui il serait plutôt associé à pauvreté, isolement, peur et difficultés. Bref tout n’est pas rose pour le senior d’aujourd’hui qui paye en bout de ligne l’addition d’une panne de roulement des générations, certes ! Le problème est complexe c’est indubitable et il me faudrait des pages et des pages d’écriture pour parler encore de l’inexistence d’évolution de carrière dans la plupart des entreprises françaises depuis 3 décennies. Cela a une répercussion évidente sur le revenu du futur retraité qui n’a pas évolué professionnellement par absence de carrière et qui verront leur pension de retraite forcément amoindrie par cette triste constance. C’est vrai que dans l’urgence nous n’avons plus tellement le choix. Il va falloir très certainement travailler de plus en plus longtemps pour combler l’énorme déficit creusé par un budget social de plus en plus croissant. Ces jeunes de plus en plus nombreux sans emplois et sans avenir auront toujours d’énormes besoins et ce sera à ceux qui ont déjà un emploi à leur garantir un minimum vital pour préserver la paix sociale le plus longtemps possible. Faut-il encore préciser ici que l’exclusion en général ne concerne pas uniquement les seniors ? Il faut bien le dire, nous Français presque par nature nous avons un réel problème d’acceptation de la différence quelle qu’elle soit ! Alors la discrimination, nous la retrouvons à tous les niveaux et dans toutes les catégories de la société : rejet des « vieux par les jeune », « des jeunes par les vieux », des femmes, des étrangers, des handicapés, des vies ratées, des cathos, des musulmans, des homos, de certaines modes, de certains accents même quand ils sont nationaux. Nous devrions d’abord nous poser la question de cette tendance nationale aux rejets qui nous divise sans cesse et affaibli notre pays plus qu’elle ne lui serve. Notre difficulté à vivre ensemble avec nos forces et nos faiblesses.


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