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Commentaire de picpetrolier

sur Témoignage : Les lacunes de la sécurité industrielle en France


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picpetrolier picpetrolier 23 mars 2014 17:33

Bonjour,

Votre discours chargé de naïveté me laisse perplexe...

  1. "il y a 2 siècles que l’on pompe du pétrole, avec pour résultat une élévation du niveau de vie sans précédant dans l’histoire de l’humanité.« 

On rappelle qu’on ne fait pas que le pomper ce pétrole mais qu’on le brule également. Pour simplifier voici l’équation bilan d’une réaction de combustion d’un composé carboné :

(attention, il faut réfléchir un peu..) :

 CXH(2X+2) + X O2 (Oxygène de l’air) –> X CO2 + (X+1) H2O (+ Energie)


 Finalement : L’oxygène de l’air (qui nous sert à respirer) est transformé en CO2 (gaz toxique et à effet de serre)…

(+ monoxyde de carbone (CO) + oxydes d’azote (NOx) et dioxyde de soufre (SO2) en quantités importantes ainsi qu’une multitudes de composés aux propriétés »sympas« présents dans le pétrole et qui ne »brulent« pas. il sont donc rejetés tels quels comme HS, H2S, Cl2 et j’en passe...)

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Voir : Évolution de la teneur en CO2 atmosphérique depuis les années 1980 (site .gov) —> On ne parle ici que du CO2...
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On rejette de plus en plus à l’atmosphère (réouvertures des mines et centrales à charbon, puits moins rentable à faibles EROI etc...). Les conséquences en questions, nous commençons déjà à les voir apparaitre (un jour ou l’autre votre télé l’admettra, ne vous inquiétez pas...). Dommage que les arbres (qui sont eux de moins en moins nombreux malheureusement) ne puissent pas régénérer notre atmosphère aussi rapidement qu’on la pollue... (Mon avenir serait moins sombre, mais tant pis je vais devoir faire avec...)

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  1.  »les réserves de pêche affectées par les sulfates ? c’est nouveau, ça vient de sortir.S’il y a une menace sur nos réserves de pêche, c’est avant tout par la surpêche, point barre« 

J’aime beaucoup le point barre. Il semble assez représentatif du personnage. Retour aux composés vus précédemment et présents dans le pétrole. C’est un fait : le pétrole n’est pas »pur« , et encore moins les extra-lourds des gisements offshore profond tels que ceux exploités par BP...

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  1.  »ou les récoltes américaines par les pluies acides.« 

idem que précédemment :

 SO2 + H2O (catalyse par NOx, voir avant...) —> H2SO4

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  1.  »Figurez-vous que le pétrole se dégrade naturellement.Depuis le temps que l’on a des accidents de ce genre, si l’on suivait vos raisonnements, on serait tous morts.« 

Oulala !!! Connaissez vous LAVOISIER : »Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme«  ?

En science on appelle ça faire un bilan... En l’occurrence, le bilan ici c’est qu’on dilue ces composés dans notre atmosphère, sols et mers (qu’on sature en saloperies donc). Votre vision très »court termiste« vous empêche de comprendre le lien entre un peu hier, un peu plus aujourd’hui et encore plus demain...

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  1.  »Pour Deepwater, le processus a été même plus rapide du fait des eaux plus chaudes.On se baigne sur les plages salopées par le Torrez canyon, et personne ne semble se plaindre.« 

—> Ne vous inquiétez pas, beaucoup se plaignent, même si on fait en sorte que vous ne l’entendiez pas.

Et puis de quoi parlez-vous enfin ?? L’eau chaude dégrade le pétrole alors ? Je ne savait pas que l’eau était un composé si réactif, merci de votre contribution à la science...

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  1.  »Vous n’y connaissez décidément rien, et vous régurgitez les daubes habituelles de la mouvance.« 

 »Les daubes habituelles« ... Et bien commencez à vous habituer à ces daubes, car vous allez en entendre parler de plus en plus...

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  1. A propos du pic de production pétrolière : »Cela est vrai pour le gaz, pas pour le pétrole. Concernant les puits conventionnels, quand on cesse son exploitation (pour des questions de rentabilité), il y a encore dans le sol, de 50 à 70 % de pétrole extractible,« 

Que voulez-vous dire quand vous parlez de »cesser« son exploitation ? On arrête définitivement l’exploitation d’un puits quand le EROI (taux de retour énergétique) est proche de 1 (1 baril consommé pour 1 baril produit...arf !), pas avant. La seule rentabilité recherchée ici est la rentabilité énergétique (Le pétrole fait l’argent, pas l’inverse) Très peu de puits ne sont plus en exploitation aujourd’hui.

Si vous voulez des réponses, je vous invite à voir le cour de JM JANCOVICI (polytechnicien et expert en énergie) à ses élevés des Mines Paris (en vidéo)

Et oui, nous autres des grandes écoles somment prévenus dès le berceaux, même si certains ont tendance à dormir pendant les cours...

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  1. A propos des sables bitumineux du canada qui ont un EROI de 2:1 (On brule 1 baril de pétrole sur place pour en extraire 2) : »Et où est le problème ? sinon celui de la rentabilité ? le fait est que l’on a du pétrole disponible.« 

Votre manque de recul me fait sourire. Le problème c’est qu’on rejette énormément de saloperies pour quelques barils de plus. Ces gisements sont connus depuis très longtemps des pétroliers (>50 ans). Si on ne les exploite qu’aujourd’hui, il est facile d’en déduire que ça deviens difficile de produire assez sur les puits »conventionnels« , bien plus »propres« , pour répondre à la demande mondiale...

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  1.  »Contrairement à vous, je crois (et j’en ai l’expérience) que les installations sont étudiées dans un esprit de sécurité dès la conception. Les procédures sont établies au vu du retour d’expérience, et la sécurité est un soucis( avant tout de rentabilité de l’investissement, un accident coûte très cher)« 

Comme j’aime le mot »croire« , il ressemble tellement à »apprendre« . Personnellement, mon crédo c’est »comprendre« . Du coup forcement je ne prend pas tout au pied de la lettre, heureusement. On appelle ça le sens de l’analyse.

Le discours sur la sécurité que vous tenez est relativement vrai pour les installations neuves mais pas pour les anciennes (>15 ans, avant les normes dans les années 2000) qui représentent les 3/4 du parc industriel français (quand même !). Quoi qu’il en soit le risque zéro n’existe pas.

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  1.  »Et même en cas d’accident suite à un élément extérieur, celui-ci est souvent mal maitrisé par les personnels, peu entrainés ,ou mal « drillés » sur les procédures. C’est un vrai problème, et la catastrophe de Fuku l’a démontré, le personnel ne savait pas quelle mesure d’urgence appliquer.« 

Plus que d’entrainés, il faudrait éventuellement »former" les gens à résister aux radiations ! La plupart des opérateurs de Fuku sont morts après leur intervention héroïque, et ce malgré les combinaisons appropriées (le pire c’est qu’ils le savaient...).

Je continue à renouveler mon offre de chercher à vous renseigner un peu plus par vous même, et à développer votre sens de l’analyse. J’espère malgré tout que vous vous coucherez moins bête ce soir.

Cordialement,


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