Quelques liens en plus pour approfondir la question.
http://blogs.mediapart.fr/blog/pierre-antoine/240314/le-caractere-aristocratique-des-elections
« Il ne suffirait ainsi de remplacer les gens actuellement au pouvoir pour que le système disparaisse. Or, ce n’est pas une question de personnes, mais une question d’institutions : ce sont les institutions qui prédéterminent les caractères les plus courants des personnes désignées pour gouverner (comme le dit Bernard Manin, « Parce que l’élection est un choix, elle comporte ainsi une dynamique interne qui fait obstacle à la désignation de citoyens semblables aux autres », in « Principe du Gouvernement représentatif » op. cit., p. 182). Évidemment, cela ne signifie pas que tous les élus sont dépourvus de vertu, mais que ceux qui sont vertueux ne peuvent être élus que de manière marginale, parce que l’élection est une compétition dans laquelle la vertu réelle n’est pas un atout (puisqu’elle n’est pas déterminable ; et la vertu peut se feindre), mais plutôt un handicap (pour être élu, il faut être prêt à jouer les jeux d’appareils, les trahisons et reniements). C’est en cela que l’élection n’est pas démocratique : il faut un titre particulier pour gouverner. La démocratie, elle, est « le pouvoir propre à ceux qui n’ont pas plus de titre à gouverner qu’à être gouvernés » (Jacques Rancière, « La haine de la démocratie », Éd. La Fabrique, 2005, p. 54). »
http://www.internetactu.net/2014/03/18/ce-que-linternet-na-pas-reussi-34-distribuer-lautorite
"Peut-être alors, comme le dit Paul Ariès dans son dernier livre, Nos
rêves ne tiennent pas dans les urnes, il nous faut nous défaire de
l’imaginaire de la sujétion. “L’appauvrissement des uns constitue la
condition même de l’enrichissement des autres, les dirigeants n’ont pas
simplement plus de pouvoir que les dirigés, ils existent de par leur
dépossession : dans une entreprise, le manager ne peut se penser et se
vivre comme tout-puissant que si l’équipier est pensé et vécu lui-même,
parallèlement comme impuissant ; de même dans une collectivité, l’élu ne
se vit comme tout-puissant que si l’électeur est pensé comme
impuissant. Le pouvoir des uns a toujours pour corollaire l’impouvoir
des autres.”«
Et aussi, dans le même article
»Pour Thomas Chamorro-Premuzic (@drtcp), professeur de psychologie des
affaires à l’University College de Londres et cofondateur de
Metaprofiling, la principale raison du déséquilibre des genres dans les
fonctions de direction repose sur notre incapacité à distinguer la
confiance de la #compétence,
expliquait-il dans la Harvard Business Review. C’est-à-dire que nous
avons tendance à interpréter les signes de confiance comme des signes de
compétences. Le charisme et le charme sont souvent confondus
avec le potentiel à diriger. De plus, nous avons tendance à élire comme
chef des personnes égocentriques, narcissiques et qui ont une grande
confiance en elles, des traits de personnalités qui seraient
plus fréquents chez les hommes que les femmes. Freud soulignait déjà
combien les disciples remplacent leurs propres tendances narcissiques
par celles de leurs chefs, de sorte que leur amour pour le leader est
une forme déguisée de l’amour-propre, ou un substitut à leur incapacité à
s’aimer eux-mêmes."