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Commentaire de Bubble

sur Au bord du monde


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Bubble Bubble 3 avril 2014 17:01

Bonjour Monsieur Nabum,

"Chacun se promet de ne plus jamais fuir le regard de celui qui est à terre, de lui dire un mot en passant, de le considérer comme frère devant l’humanité.« 

Vous n’habitez pas à Paris, mais cette résolution, vous ne pourriez pas la tenir dans notre capitale. Pour avoir été 5 ans étudiant à Paris, on croise au moins une dizaine de sans abris à chaque fois qu’on met le nez dehors. J’ajoute les mendiants menteurs qui droguent leur bébé pour qu’il se tienne tranquille et attendrissent l’homme du métro, ou bien ceux qui demandent leur chemin à Montparnasse et au moindre effort pour répondre, vous mettent un bouquin dans les mains et vous déclarent sans honte, »bravo vous avez gagné (le droit de payer le livre)", ou encore ceux qui vous attrapent le poignet dans un fil à Notre Dame pour vous faire un bracelet minute avec deux perles et vont insister bien fort et à plusieurs pour vous le faire payer, ou le paquet de moignons encore en vie déposé à Arts et Métiers par on ne sait qui le matin et qui vous fend le cœur, avant que vous compreniez que ce n’est pas l’infirme qui touchera votre pièce. Les associations humanitaires aussi, dans leur action certainement respectable, mais de sortie en k-way multicolore sur tous les tronçons des artères de la ville dès qu’il fait beau et qui vous passent à grands coups de speechs publicitaires l’envie d’avoir l’air ouvert aux autres.

Sourire et croiser le regard à Paris, ce n’est pas être humain, c’est montrer qu’on est une bonne poire, et il y a beaucoup de monde pour essayer d’en profiter. Rien de plus normal que les passants apprennent à ne plus voir et à ne plus entendre.


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