• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de bakerstreet

sur La bande dessinée, quel avenir ?


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

bakerstreet bakerstreet 24 avril 2014 08:53

Vous savez de quoi apparemment vous parlez, et ne peut pas porter de jugement sur toute cette partie technique. Mon avis ne vaut que ce qu’il vaut, le témoignage lambda disons, d’un plutôt ancien lecteur de BD. 


Il y a eut un moment où la BD m’est tombée des mains. Peut-être est ce l’effet de l’âge, ( j’ai 59 ans), à la qualité de ce que je trouvais, un peu prétentieux et souvent sans talent. Ceci n’engage que moi, mais à partir du moment que le festival d’Angoulême a existé, qu’on a commencé à considérer la BD comme un art, celle ci a perdu de son insolence. Un peu comme le rock quelque part....

J’ai appris à lire dans les BD ; les vulgaires BD qu’on trouvait dans les tourniquets des buralistes dans les années 60 ( Tartine, Vigor, Akim, vous voyez le mauvais genre)...Pourtant il y avait parmi ces gens qui dessinaient à toute vitesse sur du mauvais papier de vrais génies.....J’ai grandi avec le journal Pilote, qui n’était qu’au début des années 60 l’équivalent de Spirou, un journal pour gamins de 10 ans, et qui s’est lentement bonifié avec l’apport de toute cette génération ( Cabu, Gotlieb, Bretecher, Mandrika, Fred,Druillet, et j’en passe) témoins d’une France qui bougeait et grandissait à toute vitesse, vers son adolescence, pas la quarantaine... 

Finalement il est arrivé à la BD ce qu’il est arrivé à la gôche 20 ans plus tard, l’embourgeoisement, la culture bobo.

Le numérique, non merci. Pas plus que pour les romans je ne m’y mettrais. Un livre, depuis 2000 ans, c’est de la substance, un toucher, une odeur, un contact. Impossible de m’amputer de cette dimension, même avec le prétexte du modernisme braqué sur la temple. D’ailleurs, on le sait bien, les sciences cognitives nous le révèlent, la lecture n’est pas la même, en diagonale plus rapide, amnésique du début de la page quand on est à la fin...

Je regrette mon bon vieux tourniquet du buraliste, et les quelques sorties en albums,une consécration à l’époque, réservée aux meilleurs. Je suis assez dubitatif devant la qualité, ou du moins le manque de certaines publications. . Édifiant, malgré le luxe de l’édition, la qualité du papier, et souvent même la qualité graphique : 
De très bons dessinateurs parfois, mais trop bons dessinateurs, qui se regardent dessiner, oubliant le lecteur. N’est pas Schuiten qui veut !

La quintessence de la BD, c’est par exemple pour moi les peanuts : Un monde minimaliste, un coup de crayon rapide, quelques cases, des déclinaisons sur 50 ans de création, appliqué à un monde de quelques gamins, et de leur chien, une exploration de l’enfance, de la névrose et du rêves, avec une humour rédempteur. 
A chacun ses peanuts au fond. L’essentiel est de les trouver. 

On ne s’en laissera pas plus que l’art du piano bien tempéré de Bach, même si les autres vous disent que c’est toujours pareil.

Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès