Quand au CNR, tant vanté par le PRCF, il faut aussi rappeler ce qu’il fut à l’époque où la classe ouvrière sortait en armes de la Résistance et où la bourgeoisie qui craignait une tentative du pouvoir du PCF était disposée à céder sur certaines revendications non essentielles à sa domination....
Le programme du CNR c’est que c’est un programme de
compromis, disons même de compromission avec la bourgeoisie, imposé
au PCF par Staline à l’issue de la guerre. Ce qui fait par exemple
que les soulèvements algériens de Sétif et Guelma, entre autres,
n’ont pas été soutenus par le PCF au contraire... et que l’immonde répression menée par les forces
coloniales du CNR sont passées dans l’histoire dans le silence
général, du moins en Métropole...
Au plan intérieur dès 1944, Benoît Frachon lance
« la grande bataille de la production ». L’heure est au consensus
productiviste : la grève disparaît de l’ordre du jour de la
CGT, c’est même comme l’écrit Gaston Monmousseau « l’arme
des trusts ». En septembre 1944, la CGT propose l’unité
organique à la CFTC (qui refuse.) Le PCF ne tarde pas à afficher
son soutien à la politique gouvernementale... le 21 juillet 1945 Thorez
affirme, sans rire, à Waziers devant les gueules noires :
« Produire, c’est aujourd’hui la forme la plus élevée du
devoir de classe »...
Ce que beaucoup voient comme une trahison de la
classe ouvrière sortie en armes de la Résistance !
Évidemment fricoter avec la bourgeoisie derrière son étendard
tricolore nécessite de l’aider dans sa tâche de répression des
velléités d’indépendance des colonisés. Ainsi à propos des
massacres de l’armée française en Algérie de 1945 :
« dans les
colonnes de L’Humanité, le parti stalinien déclarait que « les
auteurs des troubles étaient d’inspiration et de méthode
hitlériennes ». Il parlera aussi « de provocation
fomentée par les grands trusts et par les fonctionnaires vichystes
encore en place ».
Le 21 mai 1945, le Parti communiste demande
encore dans L’Humanité au gouvernement de « punir comme
ils le méritent les chefs pseudo-nationalistes ». Le
porte-parole du PCF, Etienne Fajon, déclare encore à la tribune de
l’Assemblée nationale le 11 juillet : « Les tueries
de Guelma et de Sétif sont la manifestation d’un complot fasciste
qui a trouvé des agents dans les milieux nationalistes. »
Alors que de Gaulle avait demandé que soient prises « toutes
les mesures nécessaires pour réprimer les agissements d’une
minorité d’agitateurs », le bureau politique du PCF
publiait le 12 mai un communiqué déclarant : « Il
faut tout de suite châtier impitoyablement et rapidement les
organisateurs de la révolte et les hommes de main qui ont dirigé
l’émeute », au nom de la défense « de la
République française, métropole et territoires d’outre-mer, une
et indivisible ». Dans un tract signé par cinq membres du
comité central et distribué sur le sol algérien, il appelle à une
chasse aux sorcières, et lance de véritables appels au meurtre et
aux pogroms en exigeant que soient « passés par les armes
les instigateurs de la révolte et les hommes de main qui ont dirigé
l’émeute. Il ne s’agit pas de vengeance ni de représailles. Il
s’agit de mesures de justice. Il s’agit de mesures de sécurité
pour le pays. » (Didier Idjadi, Le PCF en Algérie, 2009.)
C’est ce type de gouvernement que vous nous proposez vous du PRCF qui soutenez toujours le cinglé de Corée du Nord ?