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Commentaire de Philippe VERGNES

sur La manipulation de l'opinion publique selon son inventeur


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Philippe VERGNES 4 septembre 2014 11:59

Bonjour Eric,

Je n’ai jamais caché mon inculture philosophique et même si je tente de combler cette lacune, mon temps libre n’est pas extensible. Je me concentre donc prioritairement sur les découvertes actuelles en sciences humaines et ce domaine est déjà si large qu’il regroupe tout un ensemble de disciplines déjà suffisamment complexes pour rendre difficile la tâche d’en extraire un fil conducteur pertinent.

Avec le temps, on s’en sort, mais cela demande déjà un immense travail d’analyse, de synthèse et de recoupement que curieusement, peu de professionnels font.

« Et que dit Aristote ? Qu’il y a une spécificité humaine qui est l’animalité politique, et que, subsumée à cela, la nature humaine est éminemment diverse et variée, que les caractères sont pluriels, à la fois en germe et à construire, en puissance et ne se réalisant qu’au sein d’une communauté politique. À mes yeux, le problème du caractère des êtres, de leur nature propre, de leur façon de réagir face au réel, de leur propension à l’amitié, à la justice, au courage, à la sagacité, à la tempérance, etc., tout ceci découle en dernier ressort de la manière dont ils articulent vie éthique ET vie politique, à la manière dont ils pensent la réalisation de soi ET la pérennité de la communauté. »

Cela rejoint totalement mon article en trois parties sur l’empathie, la conscience morale et la psychopathie, car l’éthique (que je ne distingue pas ici de la morale pour facilité le propos) est bien au cœur du développement de l’être humain et de la société. Cependant, je n’ai jamais eu beaucoup d’affinités avec les descriptions nosographiques même si j’use de termes qui s’y rapportent ce n’est que par nécessité. Dans La République, Platon distingue cinq types d’hommes auxquels correspondent cinq formes de gouvernement et il s’applique à en décrire les différentes genèses.

J’ignore ce qu’en dit Aristote, mais ses considérations, probablement valables qu’il développait, ne saurait s’appliquer désormais au monde d’aujourd’hui. C’est là où la psychologie contemporaine entre en ligne de compte, car elle permet d’affiner certaines approches philosophiques en affirmant ou en infirmant certains présupposés.

Tel est notamment l’infirmation qu’apportent les sciences humaines au sujet de l’idéologie qui a encore majoritairement cours aujourd’hui prétendant que l’homme naît méchant et qu’il convient donc de le brimer pour « l’attendrir » et le conformer à la vie en société. Si l’on retrace l’historique de cette idéologie, on s’aperçoit très vite de toutes les conséquences désastreuses qu’elle a pu engendrer partout dans le monde depuis des millénaires.

Et ce n’est pas rien.

Même Freud c’est royalement fourvoyé avec son idée de « surmoi » inculqué par le père. Toutefois, cela n’a pas toujours été le cas et il nous a mis sur la voie, car « surmoi » il y a, mais il plonge ses racines bien avant la naissance et le rôle du père n’est pas uniquement celui qu’on lui a attribué. Mais pour admettre cela, j’ai bien peur qu’il faille encore beaucoup de temps. Or, du temps, c’est bien ce qui semble manquer à l’heure actuelle, mais j’espère bien me tromper.

Bonne journée,

P.S. : J’ai rédigé une autre série d’articles dans la ligne de la précédente et dont le titre évocateur est plus que jamais d’actualité. J’attendais depuis le début de l’été l’autorisation d’utiliser certaines sources. C’est aujourd’hui fait, j’ai donc proposé mon premier billet à la modération ce matin : Pathologie du pouvoir : Psychologie des leaders psychopathes - Question de narcissisme (partie 1/3). Nous sommes-là en plein dans le sujet de fond de l’article sous lequel nous intervenons !


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