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Commentaire de soi même

sur L'OMC en crise. Les BRICS maîtres du jeu ?


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soi même 11 octobre 2014 20:46


par exemple cette réflexion pourra te montré qu’il y a aucun liens avec tes suppositions malveillances :

 

Une des causes généralement méconnue à la base des déséquilibres majeurs de l’organisme économique

 

Les causes de la croissance sans fin des valeurs financières illusoires que le monde a connue ces dernières années, sont multiples et complexes.

 

Une des causes les plus profondes à la base de cette tragédie sociale et économique, souvent inconnue des économistes, concerne la problématique de l’accumulation excessives de capitaux non «  consommés » au sein de l’organisme économique[5]. Je ne ferai qu’effleurer ce concept dans cet essai.

 

Dans tout organisme vivant, coexistent nécessairement, dans un équilibre relatif, à la fois des processus « constructeurs » et des « processus déconstructeurs » de substances organiques. Par exemple, on trouve dans l’organisme humain, des tissus ou organes produisant continuellement des globules rouges et d’autres les détruisant constamment ; il en est de même au niveau du tissu osseux, dont des éléments sont en permanence produits et d’autres détruits. Le métabolisme de tout organisme vivant est constitué du processus de l’anabolisme (élaboration, construction et renouvellement des tissus) et de celui du catabolisme (déconstruction et dégradation des tissus de l’organisme). S’il se produit un excès d’un processus constructeur (par exemple un excès de production de globules rouges) ou un excès du processus destructeur de substance organique, apparaît la maladie au sein d’un organisme vivant. Un déséquilibre trop marqué en faveur d’un processus d’accumulation-construction ou de dégradation-déconstruction, peut conduire à la mort de l’organisme. Les deux types de déséquilibres peuvent coexister au sein d’un même organisme : à la fois un excès de processus d’élaboration d’un certain type de substance organique, et un excès d’un processus de dégradation d’un autre type de substance organique.

 

L’organisme économique étant un organisme vivant et non pas une machine, il est soumis aux mêmes lois nécessaires s’appliquant à tout organisme vivant : aux processus permanents de création de capitaux (ou de toute autre valeur économique d’ailleurs) correspondent nécessairement, au sein de cet organisme, des processus continuels de consommation-destruction de capitaux dans un relatif équilibre d’ensemble. En particulier, l’accumulation de capitaux non productifs au sein de l’organisme social (c’est-à-dire des capitaux non mis en œuvre et non consommés, par exemple pour créer des moyens de production permettant d’augmenter la production de biens et de services, ou pour financer la vie de l’esprit (l’éducation, la santé, etc.)) doit nécessairement produire des états de déséquilibres économiques plus ou moins graves. Ceci est notamment le cas lorsque des capitaux sont fixés dans des biens fonciers sans en augmenter la productivité[6].

Discerner les différentes qualités d’argent et les gérer de manière différenciée : une nécessité

 

Si l’on veut éviter à l’avenir la reproduction de catastrophes humaines et financières comme à Chypre, il sera aussi nécessaire d’élaborer des concepts et des méthodes de travail permettant d’appréhender les différentes qualités de l’argent et de sa circulation effective au sein de l’organisme social. Alors, il sera possible d’agir finement au sein de la vie économique pour en rétablir la santé.

 

Dans deux articles antérieurs, nous avons déjà insisté sur l’appréhension à la fois subtile et exacte des processus économiques réels que permettent les associations économiques[9]. Il s’agit de groupements de producteurs, distributeurs et consommateurs actifs dans les diverses branches de l’économie. C’est à de telles associations, notamment, que devrait aussi échoir la responsabilité de déterminer à quelles personnes doivent être accordés des prêts, ainsi que leurs modalités pratiques (durée, montant…) et leurs finalités, sur base notamment aussi des facultés-capacités individuelles des emprunteurs mises au service de besoins collectifs, et pas seulement selon les seuls critères actuels des banques, fondés principalement sur les capacités financières des emprunteurs. Il s’agit d’orienter les flux de capitaux, notamment en vue de la création et du maintien de moyens de productions répondant à des besoins réels, tels qu’ils peuvent être pleinement perçus au sein d’associations économiques ainsi constituées. Il deviendrait dès lors de plus en plus impossible que ne se constitue et ne s’amplifie une économie virtuelle fondée sur la circulation de valeurs économiques fictives, rongeant et absorbant de l’intérieur toutes les forces vives de l’organisme social, telle une gigantesque et monstrueuse tumeur cancéreuse.

 

Une autre piste de recherche permettant de différencier plusieurs « qualités d’argent » et de les gérer de manière spécifique selon leur nature, consiste à appréhender les concepts « d’argent d’achat » (ou de consommation), « d’argent de prêt », et « d’argent de contribution » (« ou de don »), ainsi que la notion « d’argent vieillissant »[10] (un argent qui perd sa valeur après une certaine période (date de péremption) ; cette notion n’est pas à confondre avec le concept de monnaie fondante de Silvio Gesell[11]).

 

Argent d’achat, de prêt, de don et argent vieillissant font partie intégrante en permanence de la vie économique réelle, mais ces concepts étant inconnus du public, ils ne peuvent être mis en oeuvre pour discerner qualitativement les divers flux d’argent y correspondant, et encore moins pour les gérer concrètement chacun selon leurs particularités. Tout est confondu et mélangé dans la façon actuelle de gérer des flux d’argent de nature complètement différente.

 

Nous n’avons fait que mentionner l’existence de cette piste visant à différencier les diverses qualités de l’argent sans la fonder et la présenter ici. De longs développements seraient nécessaires, incluant aussi la question de la production et de la destruction de la monnaie[12].

 

La croissance sans fin de dettes et de capitaux (non consommés, donc non « détruits » par une « consommation » ad hoc) est une absolue impossibilité. Tenter néanmoins de réaliser une telle accumulation absurde engendre nécessairement des processus morbides au sein de l’organisme social global, pouvant conduire à sa destruction.

 

En comprenant et en maîtrisant de mieux en mieux les concepts relatifs aux diverses qualités de l’argent, il deviendra possible, par le biais des associations économiques de producteurs, distributeurs et consommateurs, de trouver le chemin permettant d’organiser un processus conscient et permanent d’orientation, d’utilisation et de consommation des capitaux (et donc de réduction des dettes y afférentes), tel qu’il doit nécessairement se réaliser au sein de l’organisme social, si nous voulons en assurer l’équilibre interne et la santé.


http://www.tri-articulation.info/theme/cerner-la-nature-de-l-argent-un-des-enjeux-majeurs-de-la-catastrophe-chypriote



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