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Commentaire de Allexandre

sur Auschwitz 70e anniversaire de la libération sans les libérateurs [27/01/15]


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Allexandre 29 janvier 2015 19:14

Les crimes contre l’humanité perpétrés par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale ont été jugés à Nuremberg et condamnés sans appel. Les 12 millions de personnes mortes dans les camps sont autant d’horreur et de honte à la notion même d’humanité. La très grande majorité d’entre nous est d’accord avec ce verdict, même si hélas ! il y en a eu d’autres depuis.

Je suis cependant stupéfait et scandalisé par la façon dont on commémore ces faits. Je ne parle évidemment pas des génocides contre le peuple Herrero au début du XX ème siècle, contre les Arméniens en 1915, contre les Congolais à la même époque,les Sino-Coréens pendant la Seconde Guerre mondiale (voir Procès de Tokyo), ou encore les Rwandais en 1994. Je ne parlerai que du génocide nazi. L’Histoire nous apprend qu’une douzaine de millions d’hommes, femmes, enfants et vieillards sont morts dans des conditions atroces dans les camps nazis. Une atrocité et une inhumanité que notre esprit ne peut même pas se représenter. Parmi eux, il y avait des juifs, des Tziganes, des Slaves, des communistes, des homosexuels, des Noirs. Et pourtant ce sujet reste uniquement attaché aux juifs. Toutes les commémorations ne font état que des 5,5 à 6 millions de juifs exterminés. Il me paraît logique qu’on le fasse, mais il me paraît indigne qu’on ne parle quasiment jamais de tous les autres, c’est-à-dire la moitié des exterminés. Le cinéma, la littérature, la télévision nous font depuis plusieurs décennies une sorte de « bourrage de crâne » sur cette mémoire génocidaire, mais très sélective. Des Tziganes, des Slaves, des communistes, et de tous les autres, silence radio. D’ailleurs le terme utilisé dans 90% des cas est le terme de « Shoah », terme hébreu voulant dire « catastrophe ». Mais il ne concerne que les juifs et exclue d’office tous les autres. N’est-ce pas là une deuxième mort qui leur est infligée ? Des personnes dont on ne parle jamais, auxquels on ne rend jamais hommage, parce que tout l’espace et toute la mémoire est, et doit être, occupé par la seule communauté juive. Même à l’école, il aura fallu attendre 2012 pour que les manuels d’histoire osent évoquer les Tziganes. Ce qui, soit dit en passant, a provoqué une réclamation du CRIF. 

Comment comprendre et croire que les juifs qui sont morts dans les camps pourraient être d’accord avec cette ignominie ? Pas un réalisateur juif, pas un metteur en scène juif, pas un scénariste juif pour parler d’autre chose que des leurs. La barbarie nazie n’a-t-elle pas été la même pour tous ceux qui ont dû endurer l’innomable ? Mais évidemment, quand on commémore, comme ces derniers jours, c’est toujours Auschwitz, apparemment le seul camp d’extermination nazi. Comme par hasard, celui qui a vu la mort presque exclusivement d’une population juive. Et les autres camps, où sont-ils passés ? Et les autres populations, qu’en est-il ? Et nos politiques valident cela sans broncher, terrorisés qu’ils sont d’être assimilés à des antisémites s’ils ne se plient aux desiderata du pouvoir sioniste. Ce matracage mémoriel exclusif ne peut qu’aller à l’encontre de l’effet recherché. Que les jeunes générations n’oublient pas, oui. Mais alors qu’on leur apprenne tout avec la même égalité. Pas de préséance pour les uns ou les autres ; le nazisme fut une monstruosité pour tous ceux qui en ont été victimes. TOUS !!!










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