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Commentaire de bakerstreet

sur Livre Inter


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bakerstreet bakerstreet 5 mars 2015 13:27

J’ai du faire acte de candidature il y a une dizaine d’années, par deux fois, bien que je ne sois pas belge. 

Une lettre du poltibureau d’inter a chaque fois m’est revenue pour me dire que j’étais soi disant dans la dernière sélection, et qu’il s’en était fallu d’un pouce, et qu’il me fallait ainsi persévérer. 

A vrai dire je m’en foutais. C’était juste pour le fun l’essai, un prétexte une fois de plus pour écrire de façon compulsive. Celui qui ne s’attend à rien si ce n’est que la qualité du jeu, n’est jamais déçu du résultat.

Je vous souhaite donc meilleure chance afin d’appartenir à ce patchwork qui je le devine fait bombance de livres et de petits plats le soir, tout en s’invectivant pour défendre ou non les 50 nuances des grey ou toute autre couleur moins merdouille, gonflant l’imaginaire, comme les pieds d’un académicien dans ses pantoufles. 

Je ne suis pas né sur les bords de Loire, mais sur celles de l’Eure, rivière sympatrique et tortillarde, faisant des arabesques entre les vaches et les pommiers, comme sa grande sœur, la Seine. 
Plus tard, déménagement, sur le bord d’une autre rivière,la Risle, insignifiante mais grandiose, selon l’heure du jour, de l’âge, ou des crues.

 D’une rivière à l’autre, elles installent une certaine intelligence du territoire et de la pensée en nous. Celle d’un passage immobile, les rives statiques et les eaux mouvantes structurent à la fois la passion du mouvement et de l’immobilité. Le livre étant justement l’apothéose de ce style de nageur coulé. 
On en revient à lui. 
On ne quitte pas ainsi cette rivière. 

Qu’aurait donné Mark Twain sans le Mississippi, ou l’inverse ?
Et Vialatte ?
Avez vous lu « les fruits du Congo », ce livre magnifique ? 
Et puis « Le chant du monde », de Giono, avec ces perceptives fluviales si vastes qu’on se croirait en pleine Californie, ou Alaska, à la période de la ruée vers l’or ?

Il faudrait peut être faire une anthologie des chants de rivières qui murmurent à l’oreille des écrivains. Je pense encore à « sur le fleuve amour » de Joseph Delteuil, immense auteur qu’on commence à oublier. 

Peut être que j’en ferais un article si ne suis pas trop feignant, si j’arrête de regarder les eaux du courant où l’on dit qu’un homme ne se baigne jamais deux fois dans les mêmes eaux

Ce n’est pas hasard, d’une rivière à l’autre, je suis remonté maintenant comme un saumon vers la rivière du Blavet, en Bretagne, où vivaient mes ancêtres, et où mon père, à failli se noyer,plus haut en amont, très exactement dans la rigole d’Hilvern, en apprenant à nager.

C’était à l’époque où il n’allait pas à l’école, pour garder les vaches
. Il apprendra plus ou moins à lire tout seul, à déchiffrer le français. 
Mais je me suis égaré je ne sais dans quelle bras de rivière dormante. 

Je me souvient encore de ces radeaux qu’on faisait à dix, onze ans, et dont la lente dérive nous transportait...
L’oreille en coin, les sens à l’affût....


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