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Commentaire de Massada

sur Le génocide du Rwanda a été un des massacres les plus atroces du 20ème siècle : le Gouvernement Français doit répondre de ses responsabilités


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Massada Massada 28 mai 2015 07:52

Génocide rwandais : trois Tutsi accusent les Français de viols


Assises dans un canapé, les yeux dans le vide, c’est avec beaucoup de réserve que trois femmes tutsi témoignent du calvaire qu’elles ont vécu dans deux camps de réfugiés rwandais en 1994.

Mais lorsqu’il s’agit d’évoquer la responsabilité des militaires français, qui étaient en charge de ces camps, leur ton est résolu. Olive (leurs prénoms ont été changés) tonne :

« Pas un seul militaire français n’est parti de ces camps sans avoir violé au moins une femme. »

Elles n’hésitent pas sur l’identité de leurs bourreaux : selon elles, ce sont des militaires français de l’opération Turquoise qui les ont violées. Olive, Diane et Françoise ont porté plainte en 2009 devant le tribunal aux armées de Paris (TAP), chargé de juger les actes des militaires en mission à l’étranger.

Mais lundi, coup de théâtre : leur audition, qui devait débuter ce mardi, est reportée de trois mois car le juge d’instruction chargé du dossier est indisponible pour raison de santé. L’instruction s’annonce ardue, mais les plaignantes sont déterminées à ce qu’elle aboutisse.

En juin 1994, cela fait trois mois que le génocide a commencé dans ce petit pays d’Afrique centrale. La France décide d’envoyer 2 500 hommes, officiellement chargés de mettre fin aux massacres et de protéger les civils des affrontements entre les forces du Front patriotique rwandais (FPR) et du gouvernement intérimaire rwandais.

Mais selon ces trois Tutsi, le rôle des militaires français est loin d’avoir été si noble. A l’unisson, elles les accusent de viols collectifs, systématiques et quotidiens. Olive :

« Les militaires agissaient au vu et au su de tous. Ils rentraient dans les tentes pour prendre des jeunes filles. Puis, ils nous amenaient dans leur quartier militaire, où ils annonçaient à leurs collègues que nous arrivions.

On était violées parfois par plus de dix militaires, avec une telle violence. Comme des animaux. Chaque soir, ils venaient chercher des filles, c’était comme un repas. »

Françoise, qui était réfugiée dans un autre camp, décrit une situation un peu différente :

« Les militaires semblaient se cacher de certaines chefs, ils tentaient d’être discrets. Après avoir été violées par un ou plusieurs militaires dans la nuit, il nous arrivait de craquer et de partager notre histoire avec d’autres femmes. Et là, on se rendait compte qu’on avait subi le même sort. »

Selon elle, les premiers à commettre les viols ont convaincu leurs camarades car le temps passant, le nombre de filles violées a augmenté. Toutes trois affirment qu’aucun militaire n’a jamais pris leur défense.

http://rue89.nouvelobs.com/2011/06/28/genocide-rwandais-trois-tutsi-accusent-les-francais-de-viols-211240


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