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Commentaire de Baltha

sur La mondialisation néolibérale détruit l'économie


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Baltha 21 juin 2015 01:02

Vos propositions de « correction » du système capitaliste partent de deux pré-supposés indémontrables :


- le système est réformable
- il pourrait apparaître une volonté -politique ou interne au système - de le réformer, en gros, si je vous ai bien suivi, par la mise en place de contre-pouvoirs.

Tobbin, conseiller fiancier de J-F Kennedy, avait pointé du doigt l’accroissement continu de la volatilité des marchés. Aujourd’hui, malgré ces mises en garde, l’équivalent du PIB MONDIAL change de mains au moins 3 fois par semaine sur les marchés boursiers. Ce ne sont même plus les investisseurs, que vous aimeriez voir investir, à juste titre, dans des secteurs au service de l’Homme, qui dirigent ce processus, ce sont des ordinateurs fonctionnant désormais en roue libre et qu’aucun spéculateur, bénéficiare de ce système et tenant le monde entre ses mains, ne désire tirer la prise. 

Dans les années ’70, sur 100 $ de richesse produite, 70 étaient affectés à la rémunération du travail et à l’investissement et 30 à la rémunération du capital.
Avant la crise de 2007, le rapport était inversé avec une richesse ayant doublé entre temps.
Si on résoud l’équation, le secteur rémunération du travail + investissement serait passé de 70 à 60 points alors que la rémunération du capital serait passé de 30 à 140 points.
Ca c’était avant la crise, qui aurait du inciter les tenants de ce système à apporter un correctif à cette dérive mortifère. Au contraire, ce processus s’est accéléré en mettant en place des politiques économiques tendant dans un futur proche à un ratio 20 / 80.

La politique de l’UE a pour finalité de soutenir ce système, justement en profitant de sa structure supranationale pour supprimer tout contre-pouvoir qui serait de nature à modifier le système.
Et jusqu’à nier la réalité du vote démocratique grecque, qui selon elle ne doit avoir aucune incidence sur l’organisation de l’économie et des choix de société de ce peuple.
Tous les partis politiques ultra-libéraux de France y sont allé de leurs sirènes pour condamner ce vote « recherche de solution », PS, UMP, etc. et surtout l’ultime défenseur du système qu’est le FN, M. Le Pen ayant très vite réagi au scrutin grec avec son cri du cœur : « La Grèce doit payer sa dette ! ».

Hormis quelques pays, sud-américains pour la plupart, qui recherchent une sortie de secours pour leur peuple respectif, il n’existe aucune volonté politique susceptible de mettre en place une réforme en profondeur de ce système malade à l’agonie. Donc l’ONU comme contre-pouvoir…

Rappelons quand même que notre humanité s’est dressée sur ses pattes arrières avec cette idée fixe : créer des civilisations dont le moteur est le triptyque : assurer la sécurité collective du groupe, la sécurité individuelle et la transmission du savoir. Tous nos ancêtres, en tout temps, se sont évertué à créer des outils de progrès, de défense, à perpétuer tout ceci auprès de leurs enfants, à désigner un chaman guérisseur.

Dans le monde moderne, c’est devenu globalemennt les services de santé, la sécurité civile, l’enseignement.

C’est précisément ces trois secteurs que le capitalisme s’acharne à vouloir détruire coûte que coûte et au plus vite pour justement ne pas avoir à réformer son système devenu incontrôlable. De façon forcée, en méprisant, contre-carrant et détruisant le plus possible tout contre-pouvoir. Confier des solutions de survie de l’humanité à des contre-pouvoir, ce n’est même pas envisageable et pas trop leur idée non plus.

En tentant de détruire au plus vite le triptyque civilisationnel sécurité collective / sécurité individuelle / transmission des savoirs, le capitalisme à l’agonie ne crée même plus une crise de société, même plus une crise de civilisation, mais impose par la violence économique, politique, sociale, un déni de notre humanité-même. Nous en sommes là.

Et pour conclure, on ne peut ignorer que notre monde est fini et que la croissance à ses limites : surpopulation et épuisement des ressources naturelles.



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