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Commentaire de Fernand Tristan Isolda

sur QUO VADIS/où vas-tu, Allemagne souveraine ?


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Fernand Tristan Isolda Fernand Tristan Isolda 27 juin 2015 12:09

@agent ananas

Bonjour, 

Admettons un instant l’hypothèse, déjà mise en avant par plusieurs commentateurs, d’un axe Berlin-Moscou-Pékin correspondant à cette « poussée vers l’Est » que vous évoquez. 
Elle suppose, pour être réalisée, une volonté allemande, qui ne peut évidemment pas être dite explicitement comme telle, de détruire l’’U.E..
Mais, qu’est-ce que vouloir détruire l’U.E. sinon vouloir déclarer mortes les valeurs politiques et morales qui ont permis la naissance d’une Union définie comme : 1) idéalement libre, juste et pacifique de tous les peuples de l’Europe ; et 2) pouvant offrir au monde entier le modèle et la matrice d’une humanité enfin une et indivisible.
Or, il ne viendrait à l’idée de personne d’affirmer que cet Idéal européen (et universaliste) a disparu de la pensée allemande, même s’il a été relégué parmi les minorités politiques et intellectuelles (cf. les philosophes comme Habermas et le parti de « la Gauche », « die Linke » avec une Sahra Wagenknecht analysant brillamment l’alternative « Freiheit statt Kapitalismus » , Liberté à la place du Capitalisme).
D’autre part, dans les faits, l’ancrage de l’Allemagne dans l’OTAN demeure, qui fait que, conformément aux souhaits des USA, elle impose des « sanctions » à la Russie alors même que celles-ci pénalisent en retour certains de ses secteurs économiques. Son supposé « eurasianisme » est donc bien loin d’être prouvé, du moins aussi longtemps qu’elle traite la Russie comme un ennemi. « politique ».
Certes, il reste l’idée assez spéculative que l’explosion de la zone-Euro, souhaitée depuis bien avant la crise grecque par des analystes influents comme Hans Werner SINN, puisse conduire à terme à une fin de l’U.E. comme telle. Mais, étant donnée la puissance du lien franco-allemand, on voit mal comment l’Allemagne pourait convaincre la France da la suivre dans une aventure eurasienne qui signifierait à coup sûr la mort non seulement de l’U.E. mais de nos trois valeurs (christo-) républicaines..
C’est pourquoi je diis et répète que l’on doit certes craindre une Allemagne prépondérante qui place l’Intérêt et le calcul économiques bien au-dessus de la Valeur et de lla vision politiques. Mais non sans souligner que seule une formidable RUPTURE (tant morale qu’idéologique et politique), rendue elle-même possible par de formidables mensonge ou mauvaise foi de l’Allemagne comme par une formidable trahison de la France à propos de leurs buts européens respectifs, pourrait conduire à la naissance effective d’un tel axe Berlin-Moscou-Pékin.
Reste qu’il nous faut bien clarifier tous les non-dits et tous les silences où se terrent forcément la mauvaise foi, le mensonge et la trahison à propos de notre idéal européen.
NE PAS SE TAIRE, faire parler les peuples eux-mêmes, ouvrir une large délibération sur les principes et les fins dernières de l’Europe, revenir aussi à la question d’une Constitution de l’U.E., et pour tout cela créer les nouveaux médias et réseaux sociaux permettant, régions par régions, une « révolution culturelle en matière de dialogue social » et politique (slogan de J. Chirac en 1995), voilà, comme je m’efforce de le faire savoir au plus grand nombre, la seule « planche de salut » pour l’Europe. J’affirme ainsi le Dialogue contre et face à la Violence qui vient.

Pour l’heure, et pour conclure par une image, je dirais qu’il en va de la « famille » européenne comme il en va de celle que nous présente le programme court de France 2 curieusement appelé « Parents, mode d’emploi » : l’amour filial, parental, fraternel ou sororal, comme l’« autorité » (c’est à dire, selon l’étymologie latine, la « croissance ») de l’union familiale elle-même, y sont constamment battus en brèche et ridiculisés par l’égoïsme narcissique, le refus d’obéir, la mauvaise foi et le mensonge de chacun des membres de la supposée « famille ». C’est censé faire rire, mais c’est à pleurer quand on voit jusqu’à quel point la mauvaise monnaie morale peut remplacer la bonne...




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