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Commentaire de CN46400

sur Le rapport Khrouchtchev


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CN46400 CN46400 19 septembre 2015 19:59

 La présentation du sujet qui est faite dans cet article est un peu biaisée, il ne s’agit pas d’une version inconnue du fameux rapport mais simplement d’une nouvelle édition, présentée par l’historien trotskiste J J Marie, par ailleurs biographe de Staline et d’un exellent Lénine.


  Par contre l’article de Chalot est sommaire, ce qui est normal, mais parsemé de quelques inexactitudes répandues systématiquement depuis 56 par tous les anticommunistes, et ils sont toujours légion, bien que l’URSS ait disparue depuis 25 ans maintenant.

 Par exemple, si les crimes de Staline sont nombreux et variés, la pseudo-famine en Ukraine de 32-33 est une invention polono-vaticanesque (http://www.historiographie.info/holodomor08.pdf Mme Lacroix-Riz) qui n’apporte rien de plus au casier, déjà suffisamment chargé de Staline. Par contre, cette pseudo famine qu’il aurait décidée froidement vise à faire de lui un « génocidaire » comparable à Hitler. Comme si cette comparaison était indispensable pour condamner le régime de Staline. Au passage, étant d’origine paysanne, j’affirme qu’il était impossible d’affamer des paysans, au 20°siècles, dans une région aussi fertile que l’Ukraine. En France entre 40 et 44 les nazis ont affamés les villes mais jamais les campagnes... 

 Par contre, avec le recul il faut constater que le rapport de Kroutchev n’est, en fait qu’une manip politique courante sous toutes les latitudes, visant à se constituer une virginité politique en chargeant un dirigeant disparu. Mais à aucun moment, Kroutchev, qui naviguait déjà dans les hautes sphère du pouvoir stalinien dans les années 30 ne porte le fer sur la cause profonde de la déviance stalinienne. Très prolixe sur le« culte de la personalité » , il fait l’impasse sur l’abandon de la NEP pour le « socialisme dans un seul pays » qui impliquait l’autarcie, l’exode rural forcé, le travail gratuit donc forcé, payé, faute de capital disponible, par des doses répétées de terreur.

 En 27, surfant sur les inégalités inhérentes à la NEP, Staline a proposé la construction illico du « socialisme », un espèce de « paradis » qui attirera tous les peuples de la terre. Cette proposition a un immense avantage, elle permet le rêve, elle a un immense défaut, elle n’a rien à voir avec le marxisme. Les communistes de l’époque sont jeunes, prompts à l’enthousiasme. Dépassés, aucun des dirigeant anciens, Trotski en tête, ne prend, franchement, le contrepied de l’abandon de la NEP.

 Et en 56 Kroutchev, plutôt que de poser les vrais problèmes, empile les anecdotes sur le culte et les comportements personnels de Staline pour enfoncer le dictateur qu’il a pourtant servi pendant deux bonnes décennies.

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