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Commentaire de Christian Labrune

sur Désacraliser la violence religieuse


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Christian Labrune Christian Labrune 22 novembre 2015 00:20

Pierre,

Vous avez tout à fait raison de dénoncer la violence dans les textes dits sacrés, surtout après ce qu’on vient de voir en France, mais je ne sais pas si cela sert à quelque chose de regretter que les religions ne tiennent pas compte de ces sortes de critiques. Si vous retirez la violence de la religion, qu’est-ce qui reste ? La figure du Christ peut paraître relativement pacifiante, mais l’image que nous voyons partout en Occident, au point même de ne plus la voir du tout tant elle serait insoutenable, c’est quand même celle d’un cadavre crucifié. Pour un bouddhiste, par exemple, c’est carrément immonde. A mon avis, lorsqu’il s’agit des religions du Livre et non pas de l’ancien paganisme ou des religions d’extrême orient, lesquelles sont plutôt des lectures poétiques du réel, si on ôte la violence, il ne reste pas grand chose, sinon rien. Le christianisme par exemple, comme les anciens cultes à mystères qui l’ont précédé et beaucoup influencé, suppose une inquiétude, une sorte de tremendus face à la puissance très obscure de la divinité. Cela s’est un peu adouci au moyen-âge avec le développement du culte marial, mais il en est resté quand même quelque chose à certaines périodes, ne serait-ce que dans l’Inquisition espagnole ou dans la persécution des « sorcières » qui se prolongera de la Renaissance au début de la période classique. Wafa Sultan, ancienne musulmane syrienne auteur de « L’islam en question » insiste dès le début de son bouquin sur la trouille irrépressible qu’inspire au musulman ce qu’elle appelle « un dieu de haine ». Et de fait, à moins d’être un pervers sadique, je vois mal qu’on puisse lire à la suite plusieurs sourates du Coran sans être pris d’une irrépressible nausée.

Les religions crèveront, c’est tout ce qu’elles méritent, mais je ne vois guère qu’elles puissent se réformer. Dans nos sociétés sorties du religieux, peu importe ce qu’elles peuvent encore raconter, personne n’écoute, et cela vaut mieux. Au lendemain des atrocités jihadistes à Paris, j’avais écouté l’homélie prononcée par Dédé 23 à Notre-Dame sur la chaîne KTO. J’imaginais ce qu’un Bossuet eût pu dire en pareille circonstance, mais je n’ai rien compris à une rhétorique tout à fait conventionnelle où les citations des écritures s’enfilaient à la suite comme les perles d’un collier à trois euros sur le marché de Belleville. Je pense que personne n’écoutait et, de fait, il n’y avait rien à entendre. Le christianisme est mort, je ne le pleurerai pas.

L’islam est encore bien vivant, mais très précisément parce qu’il tue et terrorise, mais il tuera tant qu’il ne tardera pas à en crever assez vite parce que ces choses-là, comme les haches de pierre, les lampes à huile et les chars à boeufs, sont d’un autre temps et déjà condamnées par l’évolution. La dernière religion du Livre sera aussi la première à disparaître. C’est celle qui inspirera le plus de mépris et le plus grand dégoût.


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