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Commentaire de Nouri

sur « Sans changements radicaux, l'agriculture française va disparaitre » Léon Landini


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Nouri Nouri 29 février 2016 09:12

Si pour l’agriculture les périls s’accumulent (http://www.lcr-lagauche.org/agriculture-les-perils-saccumulent/), voici des mesures qui, combinées, pourraient être efficaces :

1- défendre auprès de la Commission européenne un rétablissement de quotas pour réguler l’offre et la demande, assurer une auto-suffisance alimentaire agricole sur le continent européen sans pour autant favoriser la surproduction ;

2- exiger aussi de Bruxelles un étiquetage la qualité et l’origine des produits et, si c’est complexe (chaîne de production naissance-élevage-abattage-conditionnement) le préciser sur la chaîne ou à l’aide d’un label clair et explicité, avec un % produit en Europe dont tel pays. C’est ce qu’a prôné François Bayrou depuis longtemps et ce que proposent UFC-Que Choisir et la FNSEA qui lancent une pétition pour demander à la Commission européenne un étiquetage obligatoire de l’origine des viandes. Il faut aussi une information sanitaire sur l’alimentation des animaux, savoir s’ils ont été nourris aux céréales issues d’OGM, cultivés avec tels type d’engrais et de pesticides (ou label), avoir aussi la trace carbonne du transport pour favoriser les circuits courts et les produits de saison. Faut-il encore que les labels ne soient pas dégradés. En effet, la certification Bio est actuellement mise en danger par la proposition de révision d’un règlement européen qui fixe le « cahier des charges » de l’agriculture biologique, les conditions de production, de certification et de mise sur le marché, avec le logo bio.

3- éduquer et responsabiliser les consommateurs et mettre à disposition sur internet des sites comparateurs indiquant la qualité et les prix des produits vendus et des sites dénonçant les pratiques non éthiques des entreprises, des marques. Comme I-boycott,cette nouvelle plate-forme internet récemment annoncée et bientôt mise en ligne.

5- En attendant, il faut gérer la période transitoire insupportable pour les agriculteurs qui peut faire bel et bien disparaître notre agriculture française et ruiner des milliers de familles, donner des aides relais aux agriculteurs qui sont obligés de continuer à nourrir leurs animaux et maintenir leur ferme sous peine de faillite, prisonniers d’un endettement énorme qui leur avait été pourtant conseillé pour moderniser leurs exploitation et être plus rentables, en vain. 

6- faire valider par les citoyens ce choix de société : souhaitez-vous privilégier des produits les moins chers possible, qui viennent de l’étranger, et ne plus avoir d’agriculture en France ? Ou préférez-vous soutenir une agriculture française de qualité qui préserve nos emplois agricole et par la même occasion votre santé ? Des sondages existent déjà : 84% des Français jugent les manifestations des agriculteurs justifiées. 66% des Français sont prêts à payer plus pour augmenter le revenu des agriculteurs.

Chaque jour, 50 exploitations agricoles disparaissent, 2 agriculteurs se suicident.

Même dans un environnement libéral soumis à la concurrence, même en respectant nos engagements européens, même sans imposer des prix planchers qui sont jugés discriminatoires où fruits d’ententes anti-concurrentielles, il est possible de sauver notre agriculture paysanne par le pouvoir des citoyens consommaCteurs. C’est ce que je prônais déjà en 2011 dans mon livre La Révolution Humaniste. Bien sûr, ce serait encore mieux si l’Europe s’accordait sur une régulation des quantités produites pour garantir à la fois son autosuffisance alimentaire et éviter les surproductions.

Source : https://blogs.mediapart.fr/marie-anne-kraft/blog/280216/crise-agricole-quelles-solutions


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