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Commentaire de bakerstreet

sur En Afghanistan on préfère les garçons parce que les femmes...


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bakerstreet bakerstreet 8 mars 2016 12:14

@Serge Charbonneau

Je ne parle que de moi et de mes goûts du voyage, qui sont ceux du rythme lent. J’ai beaucoup voyagé en vélo, engin simple et naturel avec lequel les contacts sont plus faciles et sympathiques que le camping car. Surtout au niveau de l’Europe, où les petites routes et les distances ne sont pas les même que celles du canada. Ce qui rend peut être plus intelligible ces pratiques. En tout cas dans les années 70, l’avion restait peu pratiqué en Europe par les jeunes, qui préféraient moyens locaux et train, contrairement à l’Amérique c’est sûr pour ces raisons de distance, tout autant économiques. Philosophiques dirais je aussi pour beaucoup : Le voyage vers l’Asie se faisait par la route comme un rituel l’appropriation, et puis c’était le trajet qui comptait, avec ses étapes, au moins autant que la destination, qui n’existait pas pour beaucoup d’ailleurs. M« enfin, je suis surpris d’avoir à préciser ces choses, Il me semble bien que »on the road« de Kerouac était dans cette philosophie, et qu’il n’y aurait pas eu de livre, si l’écrivain avait voyagé en Boeing plutôt qu’en buick et pratiqué le trimard sur les trains. Quand à mon parallèle avec Daesh, je pense que vous n’avez pas pigé l’humour, a travers cette comparaison désabusée, qui ne s’attache pas au destin d’un jeune type, qui aurait modifié son voyage et sa conception de la vie, selon les époques, mais au parcours de jeunes différents, modulés par des époques différentes, et qui ont fait la une des journaux à des époques oh combien différentes. Epoque hier d’ouverture et de rêves, contre celle de la fermeture et de la mort, plus proche du fachisme et de ses modes d’emploi simplistes, genre « mein kampf » . Là où nous avions Hermann Hesse et Rimbaud dans nos sacs à dos, ils n’ont plus qu’un coran et une caricature de pensée, un chemin tracé vers la mort. Cependant de tous les gens que j’ai croisés, et j’en ai vu de très différents, il y avait parfois de vrais paumés, parfois dans des démarches aussi suicidaires, ayant trait avec les drogues, cherchant à disparaître dans le paysage et y parvenant quelquefois. C’est le seul parallèle que je ferais avec d’autres à l’époque actuelle. Ce n’est pas nouveau, il y a dans le voyage un vertige parfois fatal, qui catalysent les êtres vers la grâce, soit vers le néant. Rimbaud lui même se dépouillera de sa poésie pour devenir un triste trafiquant d’armes. Je me permettrais de citer Ella Maillard quand elle parle de son ami anne marie Swarzenbarth, dans la voie étroite : »« La vie peut s’accomplir sur deux chemins ; l’un est ordinaire, simple et direct, l’autre est pénible, il conduit au delà de la mort, et c’est la voix géniale ! »


Je ne sais pas si je me suis fait mieux comprendre.

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