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Commentaire de Alren

sur URSS / UE : mêmes causes, mêmes effets ?


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Alren Alren 13 mars 2016 17:56

@CN46400

Pour que l’UE disparaisse il faudrait que les bourgeoisies européennes puissent espérer un accroissement substantiel des profits dans cette disparition.

Il faudrait définir la composition actuelle de la ’’bourgeoisie’’. Si l’on entend par là le groupe de ceux qui avaient objectivement intérêt à soutenir le capitalisme pour conserver des privilèges financiers (soit une rente capitaliste en sus ou à la place de leur travail), On peut dire que ce groupe a beaucoup fondu au fil des décennies.

Après la guerre, du fait des pénuries, les commerçants et les agriculteurs avaient un niveau de vie bien supérieur à celui qui aurait été le leur s’ils avaient été salariés. Un vieux boucher m’a confié que sa corporation connaissait ’’l’euphorie’’ après guerre.

Ils en était de même pour beaucoup de petits chefs d’entreprise dans les années de reconstruction et d’expansion de cette époque. Les médecins, notaires, avocats étaient de grands notables vivant dans un luxe certain, marqué par la présence de domestiques à leur domicile.

Aujourd’hui, à quelques exceptions près qui sont propres à l’hétérogénéité de ces groupes sociaux, leur situation est beaucoup moins glorieuse et les idées d’une refonte sociale commence à traverser l’esprit de beaucoup d’entre eux.

Les commerçants ont subi l’apparition des grandes surfaces, combinées à la banalisation de l’automobile, des réfrigérateurs et congélateurs. Malgré les spasmes pilotés par des Poujade et des Nicoud, se sont multipliées les fermetures d’épicerie générale. Aujourd’hui, les magasins de ’’dépannage’’ sont tenus par des immigrés qui acceptent les horaires à rallonge pour un revenu annuel guère supérieur au salaire médian. Beaucoup de petits magasins de vêtements ne procurent guère que l’équivalent d’un salaire moyen à leur propriétaire-vendeuse (dont un bon nombre ne sont que locataires des murs).

Les agriculteurs connaissent la crise que l’on sait, qui va durer.

En refusant de vivre et travailler à la campagne, beaucoup de femmes médecins se retrouvent en excès dans les grandes villes et, en concurrence sévère avec leurs confrères, vivent comme des cadres, sans plus. Même les médecins d’hôpitaux se trouvent désemparés face aux restrictions imposées à l’hôpital public.

Les avocats se voient de plus en plus commis d’office et pour quelques vedettes du barreau, combien sont à la peine dans une concurrence exacerbée avec l’arrivée massive d’avocates ?

Les notaires ont jusqu’à présent résisté à une modification profonde de leur statut malgré les progrès de l’informatique. Mais ce changement est inévitable, à terme.

Devant leurs carnets de commandes vides, les retards de paiement de leurs dus et l’absence d’aide des banques, beaucoup de petits entrepreneurs sont à la peine, voire font faillite.

Au final, la ligne rouge qui sépare exploités et profiteurs du système monte toujours dans la pyramide sociale et le pouvoir d’influence de ces derniers sur les autres diminue, d’autant que la religion, naturellement conservatrice, ne concerne plus qu’une très petite minorité de citoyens dans un pays comme la France.

Leurs journaux, leurs médias sont de plus en plus rejetés. Les bulles spéculatives menacent d’imploser avec des conséquences sociales imprévisibles (les catégories ci-dessus préparent l’essentiel de leurs retraites par capitalisation !). Le chômage ne va pas arrêter de croître avec l’austérité voulue par l’UE.

Bref, tout se conjugue pour qu’un changement profond se mette en route.


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