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Commentaire de Nicolas Ernandez

sur Les Beatles, le groupe qui plongea le monde dans les ténèbres


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Nicolas Cavaliere Nicolas Ernandez 24 mars 2016 10:38

@Shawford
Ah si c’était vain, j’y aurais pas passé une heure !!! Effectivement, je pousse le bouchon, en me focalisant sur les côtés dark, quitte à écrire n’importe quoi - qui pensera sérieusement que « Don’t Pass Me By » est un cri de détresse ? Le manque d’humour chez certains est vraiment dérangeant. Si vous ne pouvez pas rire, vous ne pouvez pas réfléchir.
Difficile de dire exactement quel est le propos de ce texte concernant les Beatles eux-mêmes, même si je pense que la critique n’est pas infondée, plus on avance dans le temps, plus la musique devient triste. Écoutez le medley de fin sur « Abbey Road », c’est faussement enjoué, on sent que c’est la fin d’une période, et pas seulement pour le groupe. C’est une expérience générationnelle, comme lu plus haut dans un post pertinent, les gens ont pris la réalité dans la figure, Vietnam, crise pétrolière, et au lieu de faire front collectivement, la libéralisation des mœurs a détruit la première structure sociale, la famille. Le spectacle derrière s’en ressent, l’idéologie change, Un passage obligé peut-être, mais du point de vue le plus pragmatique possible, en mettant autant en avant l’individu, l’expression et l’assouvissement de ses désirs, en favorisant « change your head » plutôt que « evolve with each other », cette culture populaire, qui était à mon avis en germe dès que les artistes du 19ème ont commencé à idolâtrer l’individu Beethoven, dont la lutte intérieure est compréhensible (quelle est la pire infirmité qui puisse arriver à un musicien que la surdité ?) et qui avait vraiment besoin de se changer la tête et de se sublimer, l’art misérabiliste des Beatles, et en particulier de Lennon, ne se justifie pas. Autant Wagner a su dépasser le poids des secrets de sa famille en donnant des œuvres basées sur le folklore commun, autant Lennon est le précurseur de cette tendance qui pousse à mettre en avant sans cesse l’originalité de son point de vue et de sa souffrance à soi pour se faire mousser, style « ma souffrance est plus forte et poignante que la tienne ». Cette pathologie du dolorisme est un vrai problème, elle sape toute la confiance collective, et je pense qu’il est grand temps de s’en débarrasser, quand on voit que même Batman est atteint de ça...


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