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Commentaire de bakerstreet

sur Vincent Van Gogh, Terrasse de café un soir d'été, à Arles


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bakerstreet bakerstreet 10 mai 2016 16:44

@colere48

Il faudra que je vienne prendre un pot un de ces quatre, avec les lettres de Vincent, à son frère Théo, que si notre auteur avait lues, n’aurait pas écrit ainsi son article : « Vincent Van Gogh n’a pas »représenté« une terrasse de café, il a rendu visible un étonnement joyeux, une secrète espérance, la nuit transfigurée. »...

Pas vraiment le témoignage de Vincent devant ce lieu, où il avait l’impression de pouvoir se perdre :

« C’est un endroit où l’on peut se ruiner, devenir fou, commettre des crimes, dans une atmosphère de fournaise infernale, de souffre pâle, exprimer comme la puissance des ténèbres d’un assommoir »...

Rien à voir donc avec les élucubrations étranges de l’auteur, avec Proust invité pour faire chic, et pourquoi pas madame Verdurin prenant le thé avec Swan, Bergotte, et sa petite bande, tant qu’à faire ? L’auteur nous dit : 

Ce n’est plus de l’interprétation, c’est de la manipulation, pire un mensonge....Le mieux est de se taire, de s’en tenir à la vie de l’artiste, pas de tenter de plonger dans la cause et la justification des couleurs. Il faut rappeler que Vincent est un météorite, qu’il n’a fait aucune école de peinture, que toute son immense production se fait sur huit ans...Il faut le sentir, c’est tout, se défaire des tentatives de compréhension habituelles, liées à la raison, et qui le mettront à l’index pendant longtemps. De même, on sent Rimbaud ou Cendrars. On n’embarque avec eux, en se moquant si les indiens ou les locomotives sont exactes.Mais on ne tente pas de mettre en partition leurs fulgurances, de les accorder avec une science quelconque, au risque de les rendre fades et insipides, dans cet exercice de déminage. 
La maison jaune n’existe plus. Pendant longtemps, ses perspectives faussées furent utilisés, par de mauvais lettrés, pour nous convaincre que le regard de Vincent était fou...Jusqu’au jour où certains informaticiens utilisèrent un logiciel, pour recréer la maison jaune, en se servant de vieilles cartes postales d’époque. 
Et là, bingo, la chambre apparaissait exactement comme dans les études et peintures de Vincent. Mais qu’importe après tout, on peut très bien déformer les perspectives sciemment, Regardez par exemple les huit clos de Hooper : Les wagons, les salles de cinéma...Elles sont toutes faussées, et le plus troublant c’est qu’on ne s’en aperçoit pas au premier regard, celui ci c’est vrai en proie à un malaise indéfinissable...Mais c’est là le but, la ruse, le transfert..... 
En tout cas,sur ce café, Vincent comme il le dit dans ses lettres ne voit en rien un lieu apaisant. Bien au contraire. Et cela ne va pas s’arranger avec l’arrivée de Gauguin, qui rapidement, ne peuvent se voir en couleur. 

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