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Commentaire de Mortarion

sur Le burn out, une maladie du don


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Mortarion 24 mai 2016 12:54

Bonjour,


Quand un docteur m’a diagnostiqué le mien, j’étais au bout du rouleau. Je travaillais comme un fou en mettant ma vie en danger (et par la même tout mon foyer). Pour tenir les cadences internales, je buvais 3-4 L de coca par jour, plus les boissons énergétique, du thé et du café...

Il s’est manifesté sous la forme du « je l’ai au bout de la langue ». Je savais que je savais faire des choses, mais je ne savais plus comment les faire. Et pourtant sous mes yeux j’avais la preuve que je l’avais déjà fait.

Comment est-ce arrivé ?

Au début, je trouvais satisfaisant et naturel d’aider quelqu’un. Puis, je ne pouvais plus supporter de laisser quelqu’un en difficulté si j’étais sûr de pouvoir l’aider. Puis, je pouvais plus laisser quelqu’un en difficulté sans essayer de l’aider...

L’ayant bien compris, mon manager donnait du travail à des collègues qui ne pouvaient le réaliser, pour des tas de raisons (manque de compétence/formation, de temps, énoncé peu clair ou nécessitant des habilitations qu’ils n’avaient pas). J’avais le choix entre me ranger de son côté et les renvoyer pour leur incompétence, ou les aider. Comment renvoyer un senior père d’un enfant handicapé ? Et bim, le piège s’est refermé. Et plus tu en fais et plus on t’en demande. C’est une spirale sans fin et sans échappatoire.

Il a fallut deux ans pour me piéger, il a fallut 8 ans pour que je tombe.
Cela fait 5 ans et je peux dire que je ne m’en suis jamais remis, lorsqu’on l’on franchit les limites de son corps et de son esprit (ce qu’est un burn out), on ne redevient jamais plus le même, et les limites à ne pas franchir ne sont plus aussi haute. 

J’ai du accepter de dire non, j’ai du accepter de laisser des collègues rater et assumer des conséquences fâcheuses pour eux. 

Oui, je le vis mal. Mais à chaque refus que je donne, je revoie mon médécin me dire que mes enfants vont grandir sans père si je continue, et que mon premier devoir est envers eux, pas envers mon travail. Lorsque je me préserve, c’est eux que j’aide. 

Il faut également être conscient qu’aider les gens consiste parfois à les laisser seul, afin de les faire grandir. Donner plus que ce que l’on peut, ce n’est même plus du sacrifice. Car qui poursuivra après nous ?

Oui, j’adhère à la théorie de cet article.




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