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Commentaire de eugene

sur La face cachée d'Aldous Huxley


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eugene eugene 2 août 2016 10:47

@attis
Il y a des gens plus lumineux que d’autres, et Orwell ne m’a semblé jamais être un suppôt du diable, ni dans ses écrits, ses engagements, et sa propre vie. « An old fellow ! ».... 1984 et la ferme des animaux restent des livres immenses, le second pouvant être lu par des enfants, comme un conte philosophique. Je ne sais pas la raison de votre ressentiment à son égard ? Avez vous lu la très bonne biographie de Bernard Schlink ? ...

L’homme possédait beaucoup d’humour et le sens de l’autodérision, mais peut-être est ce aussi votre cas. Entre Orwell et Huxley, un monde de classe de différence. Si les deux fréquentèrent les collèges anglais huppés, Orwell fut simplement boursier et eut à souffrir de ce postulat ; ce qui provoqua chez lui la défense des exclus, et entretint l’esprit de révolte envers la classe dominante, et la capacité à décrypter sa tendance à manipuler, à instrumentaliser, à cliver, dans un bel exercice de gouvernement. Voilà la genèse de « 1984 », et de « la ferme des animaux. Ses souvenirs de collège, à Saint Cyprian, montrent cette capacité à comprendre les mécanismes de l’oppression, et sa très grande résilience. S’il y avait un livre à faire à Orwell, ce serait intéressant à mon avis, d’exploiter ce ressort un peu névrotique qui l’a fait mettre sans cesse en danger, dans des expériences extrêmes, au point de mourir avant 50 ans.
Pas le cas de Zweig, qui se suicida, et suicida aussi sa jeune compagne, si l’on peut dire ainsi, en raison de l’ascendant moral et intellectuel qu’il possédait sur cette jeune secrétaire.
Si Stephen Zweig , dans »Le monde d’hier« , regrette le monde d’avant 14, et ses prétentions progressistes et universelles, il parle de son monde protégé, le Vienne de la belle époque où il vivait sous une cloche de verre. 
Pas le cas d’Orwell, qui, après la révolution soviétique, se demandait ce qu’avaient pu devenir les fis d’aristocrates russes ; Ceux qui lui demandaient dédaigneusement quand il avait 13 ans, combien son père avaient de voitures, et de palais. Ce regard croisé, dichotomique, sur le monde d’avant, entre les perceptions de Zweig, nostalgiques, enfant couvé, et celles d’Orwell, révolté, marginalisé, dépend avant tout de leur expérience propre !
D’une façon générale je cherche ce qui peut sauver les gens, et pour certains auteurs, c’est très difficile à trouver : Rien dans leur oeuvre, ou leur engagement, passé l’effet de mode de leurs écrits opportunistes et maniérés...Les bons auteurs se ramassent à la pelle, et jaunissent comme les feuilles mortes. Il y en a peu de vivaces.. 
Au moins quand leurs écrits possèdent un tant soi peu de la grâce, et provoque débat, questionnement, fascination et engagement, par le fait des bandes de billard à trois boules, malgré le temps passé, on peut dire qu’ils n’ont pas écrit en vain.
 C’est le fait de tous les auteurs dont on parle : Des humains, mais qui comptèrent pour les autres, en raison de leurs engagements et de ces quelques livres qui comptent dans un siècle, et qui continuent à faire référence.
 C’est le cas, aussi, me direz vous, de »Mein Kampf", écrit par un vrai psychopathe indiscutable, et chez qui on retrouve des idées du divin Marquis, en l’occurrence celle du droit des forts de disposer des faibles, que Sade défend en rapport à ce que la nature nous livre en exemple ce fait brut tous les jours. Nous arrivons ici dans les vues de l’ultralibéralisme, et ses sophismes, qui envoie directement le monde en enfer. : Les gueules noires de wigam, et le monde des exclus, qui a changé juste de quai.

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