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Commentaire de jean-jacques rousseau

sur La Trahison Lordon


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jean-jacques rousseau 16 octobre 2016 17:29

@sasapame
Contribution intéressante.
La notion de modernité elle-même est équivoque. Rousseau avait préssenti le paradoxe. Regardez dans cet extrait (tirée du chap. les représentans) : « L’idée de représentants est moderne : elle nous vient du gouvernement féodal dans lequel l’espèce humaine est dégradée. »
Il lie modernité à la féodalité, donc en fait à une société en rupture, peu évoluée culturellement (même si par le droit romain et la culture judéo-chrétienne elle reste ouverte à un idéal d’ordre et de justice qui la dépasse) et sur le plan politique à un niveau proche du clanisme. Bref. On peut souligner (plusieurs fois) qu’il analyse le coeur de ce qu’on appelle aujourd’hui « gouvernance » ou « mondialisme » (par extension) par la mécanique qui rend ce nouvel ordre politique possible, la délégation de souveraineté VIA la représentation nationale. Une analyse conduite d’un trait jusqu’à sa conséquence : la dégradation de l’humanité.
Aujourd’hui en effet - comme dans la loi El Komri - on inverse la hiérarchie des normes et ceci exige une démocratie parlementaire brouillonne, un climat d’exception, un article de motion de censure que des représentants n’auront pas le courage d’exercer (49.3) ! Cette inversion est réclamée depuis longtemps par l’oligarchie française mais aussi l’oligarchie US (convergence de bourgeoisie mondialiste) ; en fait qui voudrait que les législations nationales cèdent le pas aux intérêts directs -exprimés par des accords particuliers, secrets voire illégaux- de leurs firmes commerciales, industrielles, financières, para-militaires, etc. (Je souhaite évoquer ce sujet plus tard.) Cette inversion nécessite bien sur une dégradation culturelle et juridique. Dégradation proche d’un néo-féodalisme, d’une marchandisation des droits et des prérogatives de puissance publique, qui aboutit in fine dans la dégradation de l’espèce humaine...
A contrario l’Etat semble un rempart de la dignité humaine, mais un Etat où les factions oligarchiques et néo-conservatrices serait neutraliées et l’expression de la volonté générale compatible avec la stabilité et la solidarité sociales.
 
La position de Lordon sur ces sujets me dépasse. Je souhaite qu’il parvienne à démontrer une autre cohérence.


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