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Commentaire de Aristoto

sur Ségolène Royal, adepte de la castritude aiguë


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Aristoto Aristoto 10 décembre 2016 20:20

Comme de bien entendu, la deuxième droite rivalisera avec la droite traditionnelle dans l’anti-castrisme le plus caricatural, comme en témoignent les unes et éditoriaux de L’Aberration, de L’Immonde ou de L’Obscène au lendemain de la mort du guérillero en chef de la Sierra Maestra. « Les années Castro sont marquées par d’incessantes violations des droits de l’homme perpétrées par le régime », s’empressait de souligner le quotidien sociétal-libéral cher aux bobos : « dénonciations, détentions arbitraires, longues peines d’emprisonnement, persécution des opposants, fermetures de librairies, chasse aux homosexuels, purges, disgrâces et privations des libertés fondamentales. Tout l’arsenal des régimes totalitaires est mis en œuvre pour éviter les débordements ». Le torche-balle du businessman sioniste Patrick Drahi consentait malgré tout à reconnaître qu’« étranglé par le blocus américain, Cuba a cependant mis en place des politiques d’éducation et de santé performantes ».

L’Obscène, pour sa part, ne se foule pas, avec un intitulé en forme de copié-collé avec le titre du Figaro : « Fidel Castro est mort, une page se tourne à Cuba ». Dans un autre article sur ce « géant qui trompait son monde » — comme L’Obscène trompe ses lecteurs qui, il est vrai, ne demandent que ça —, le biographe-maison assène qu’« en s’envolant vers le paradis des dictateurs communistes, Castro a fermé la dernière page des rêves d’un socialisme à visage humain ». La messe (du mort) est dite ! C’est le même journal qui, à la fin des années 70, nous assurait sans rire qu’avec l’irrésistible ascension de Mitterrand vers le pouvoir, « le socialisme » était « une idée qui fait son chemin ».

De son côté, L’Immonde ne pouvait faire moins que charger Régis Debray, « maître ès renégats », « aîné en reniement », comme le surnommait Guy Hocquenghem, pour achever de brûler l’idole qu’il avait adoré, mais en y mettant des gants. Comme il l’avait déjà fait auparavant avec le Che, trahi par ses bons soins dans sa geôle de Camiri à l’issue de son escapade bolivienne, et décrit après coup comme un fanatique sincère mais extrémiste pour justifier son ralliement aux hiérarques de la Ve république (Mitterrand, Chevènement, Raffarin, de Villepin…) à qui il offrait ses services (de renseignement). Conseiller des Princes et prince des conseillers, le normalien revenu de sa goguette tropicale — il récidivera en allant rendre visite au sous-commandant Marcos dans les Chiapas —, argue d’avoir été proche — trop proche ? — du Lider Maximo pour établir un distinguo qu’il veut subtil entre Fidel, le romantique, et Castro, le cynique, comme il l’a fait plus tard pour François, l’homme d’État lettré et distingué, et Mitterrand, la fripouille politicarde et collabo-résistante que l’on sait.


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