’’Nous nommons communistes tout ce qui s’échelonne entre l’agitateur de 36
et le simple partisan du suffrage universel, de Gaulle et aussi bien
Giraud.’’
L’ennemi est clairement désigné :
c’est le peuple français, haï et craint par l’oligarchie. Haï pour
sa légitime aspiration à la justice sociale. Craint pour l’arme
dont il s’est doté dans son histoire : la souveraineté
nationale.
Face au peuple donc, l’alliance de ’’la
Brute’’ ( le comité des Forges, c’est à dire le capital dans
sa version industrielle ) et du ’’Truand’’ ( Allen Dulles = l’OSS,
future CIA au service de la finance et du complexe
militaro-industriel US ). Il manque ’’le Bon’’, celui qui va fournir
l’indispensable caution idéologique, celui qui va dire ce qui est
bien et ce qui est mal, à savoir l’incontournable partisan de la
’’construction européenne’’.
Dès février 1943, Allen Dulles rentre
en contact avec Henri Frenay, fondateur du mouvement de résistance
Combat et indéfectible partisan du fédéralisme européen. Il lui
propose un marché : de l’argent pour son mouvement en échange
d’une copie de tous les renseignements glanés par Combat et envoyés
aux services de de Gaulle. Frenay accepte et touche rapidement 1 puis
10 millions de francs. Vive réaction de Jean Moulin qui accuse
Frenay d’avoir porté ’’un coup de poignard dans le dos’’ de la
France libre. Frenay l’envoie chier vertement. C’est l’impasse.
Finalement, de Gaulle obtient de Churchill les crédits suffisants pour s’imposer comme chef incontesté
de la résistance. Les américains ( momentanément ) écartés, le
CNR peut être réuni avec les bénéfices qu’on sait pour le peuple français.
Après guerre, Frenay ne cessera, avec Jean Monnet et d’autres,
d’oeuvrer en faveur du fédéralisme européen avec l’appui financier
du ’’comité’’ ( American Comitee for United Europe ) c’est à dire
de la CIA.