Je précise tout d’abord que quand j’évoque nos croyances les plus obscures, je pense autant qu’aux religions aux utopies politiques et sociales qui continuent de sévir en dépit de fiascos avérés.
Ainsi, comparer l’avoir des
plus riches au dénuement des plus pauvres, comme le font OXFAM,
Piketty, Stiglitz et autres champions d’une lutte des classes plus
ou moins déclarée, ayant pourtant fait depuis toujours et partout la
démonstration de sa vaine obstination, c’est omettre que la
richesse des uns est constituée d’actifs dont les autres tirent
leurs revenus, aussi faibles soient-ils. Ce sont ces avoirs – ce
fameux Capital – qui financent les outils de l’économie, le
progrès, l’emploi et la rémunération de tous ceux qui
participent à l’accroissement de la richesse globale de la
société. Ramener ce mécanisme à une comparaison de richesses
individuelle n’a aucun sens, sauf à réduire la légitime
aspiration au bien être des plus démunis, en soif d’un
égalitarisme sommaire et sans issue conduisant à l’exacerbation
d’un sentiment de frustration mortifère.
Richesse et pauvreté
sont des conditions relatives, et en cela l’essence même de toute
inégalité – non limitativement d’ordre matériel
d’ailleurs. La pauvreté existe par la richesse et réciproquement,
instrumentalisée par les uns, combattue par les autres ;
compensée dans une mesure toujours insatisfaisante, que ce soit par
la solidarité ou par par la loi. Avec ou sans capital, la pauvreté
est une fatalité liée à la structure incontournablement pyramidale
de notre société et à notre démographie. Par le sort qui le fait
naître dans une condition plutôt que dans une autre, chacun est, de
sa naissance à sa mort, le riche ou le pauvre de plus pauvre ou de
plus riche que lui,
quelle que soit l’évolution de sa
condition au cours de son existence.
Ce qui n’est pas une
fatalité par contre est la misère profonde dans une société
d’abondance, et le nombre toujours croissant de ceux qui en
souffrent, laissés pour compte du progrès.
À population
constante, un tassement de la pyramide sociale, en réduisant l’écart
entre son sommet et sa base entraîne un élargissement de cette
dernière, (augmentation de la pauvreté), alors que l’accroissement
de cet écart, tel qu’il résulte d’une étirement de la pyramide
vers le haut (enrichissement général), a l’effet inverse. De
même, quand la pyramide sociale se développe en volume, du fait de
l’augmentation de sa population, le supplément d’activité de
celle-ci accroît la richesse globale de la société, avec pour
conséquence d’éloigner son sommet de sa base, et pour effet
l’accroissement de l’écart entre richesse et pauvreté. Ces deux
observations révèlent qu’à une augmentation de l’écart entre
richesse et pauvreté correspond une réduction de la pauvreté et
inversement, sans modifier les inégalités autrement que dans leur
importance. En d’autre termes, l’augmentation de richesse
collective réduit la pauvreté et sa diminution l’augmente. La
Palice n’aurait pas dit mieux mais aurait pu ajouter que le partage
des richesses est une tout autre affaire.
Plutôt que de nous
obstiner, à la manière de la mouche qui se heurte contre la vitre
qu’elle ne voit pas, à la poursuite d’une utopique suppression
des inégalités, nous devons donc être conscients que notre seule
possibilité est de les réduire par une population moindre –
régulation des taux de natalité à l’échelle planétaire, par
l’éducation notamment – et un choix entre plus de riches et
moins de pauvres, ou moins de riches mais
davantage de pauvres.
Pour approfondir cette
réaction, voir http://claudec-abominablepyramidesociale.blogspot.com
Cordialement