Conclusion de Jean-Pierre Petit :
J’ai été à l’origine de cet article. Je me suis par la suite un peu
désintéressé de cette question, parce que je me suis retrouvé simplement
... seul au tribunal de Nîmes, lors du procès en appel où j’ai été
condamné à 5000 euros de dommages et intérêt, dans le procès que m’avait
intenté Giudicelli, ancien sous directeur des applications militaires
du CEA. La cour a écarté mes deux témoignages du dossier et mon avocat
de conclure "le tribunal a instrumenté de manière à obtenir votre
condamnation". Il n’y avait aucun journaliste pour donner écho. Fort
heureusement, mes lecteurs ont contribué au paiement de cette amende.
J’ai gardé les 2000 euros de frais d’avocat pour moi.
Depuis, j’en
ai su plus sur les techniques des essais nucléaires souterrains furtifs,
qui continuent en France, comme ailleurs. Cette fois il n’y a même plus
de signal sismique. Les tirs sont simplement effectué dans des cuves en
acier de 20 mètres de diamètre et de 30 cm d’épaisseur, "
semi-enterrées ". Une technique déjà mise au point par les Soviétiques
dès les années soixante. Une telle cuve, sphérique, est parfaitement
capable d’encaisser sans broncher une explosion d’une kilotonne. Elle
n’est pas en contact avec le sol. Entre la cavité et cette cuve : de
quoi simplement atténuer le bruit, ce qui est aisé. A faible profondeur,
on peut même opérer à proximité d’habitations. L’intérieur de la cuve
est tapissé d’une couche dans laquelle les éléments lourds émis viennent
se loger, ce qui facilite leur récupération et leur analyse. C’est
aussi simple que cela. Et ça se fait maintenant dans plusieurs sites, en
France.
Simple info. Nous sommes saturés d’informations de ce
genre, face auxquelles les citoyens et les élus ne réagissent pas. Sur
ce terrain, j’ai baissé les bras en 2003. Il y a tellement d’autres
choses à dénoncer : on ne sait plus où donner de la plume. C’est égal :
je me revois, seul à ce procès en appel, sans un seul habitant de
Gardanne présent, sans le journaliste Jean-Yves Casgha qui m’avait mis
sur cette piste, puis s’est ensuite courageusement défilé.
Un goût de sable dans la bouche