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Commentaire de laertes

sur Beethoven et la 5e symphonie


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laertes laertes 14 août 2017 17:29

@O Coquinos : j’ai beaucoup aimé votre commentaire et je vais essayer d’y répondre. La musique est une expérience personnelle et personnellement je suis convaincu qu’on peut aussi expliciter , comme n’importe quel art, sa force émotionnelle c’est à dire en donner les raisons et par là même y découvrir de nouvelles émotions.
Quand je dis que Goethe préférait avec raison Mozart , je voulais parler des miennes de raisons.
Saviez-vous que Mozart n’a pas été impressionné par Beethoven ? Je crois savoir pourquoi. Selon moi ils n’habitent pas un même monde musical comme Bach père n’habitait pas le même monde musical que celui de ses fils.
J’aime beaucoup Beethoven , surtout ses sonates que j’estime supérieures à ses symphonies et aux sonates de Mozart. Il est vrai que le mot « supérieur » est toujours délicat à utiliser. J’utiliserai donc ce mot dans le sens de potentialité émotionnelle (que ce soit par la mélodie, son traitement, son architecture harmonique ou autre, sa rythmique, ses contrastes, sa dynamique et les timbres employés).
Bach peut aussi m’ennuyer (il était qqfois trop dépendant de sa foi et des formes du moment) mais désolé, moi qui aime beaucoup Vivaldi il n’y a rien de comparable dans son oeuvre concertante avec certains concertos brandebourgeois ou suites pour orchestre, rien aussi chez Vivaldi qui puisse se comparer aux oeuvres pour clavier (suites, partitas sonates pour orgue etc).
Si je parle tant des variations Golberg c’est parce qu’elles montrent d’une manière éblouissante combien ce compositeur quand il en avait l’occasion était au-dessus (dans le sens que j’ai défini ci-dessus) de tous les autres et surtout de Beethoven. Son oeuvre peut être parfois si fascinante qu’elle semble venir d’un autre monde. Oui, dans ses capacités JS Bach était de loin supérieur à Vivaldi, Schütz, Telemann, Haendel et....Beethoven.
Je ne partage pas votre admiration pour les symphonies de Beethoven dont le contenu mélodique reste très moyen. D’ailleurs si la 9ème est certainement l’une des plus grandes symphonies jamais réalisées ce n’est certainement pas par sa richesse mélodique mais par le traitement que Beethoven en fait. Beethoven est un architecte génial qui n’a pas les ressources mélodiques correspondantes à son génie spécifique.
Vous dites : "Quant à l’impuissance du maître de Bonn, selon l’expression consacrée, en matière d’opéra, s’agissait-il réellement d’impuissance ou de recherche peut-être excessive de la perfection dans un genre prestigieux (et lucratif lorsque le succès était au rendez-vous) qui n’était tout simplement pas le sien« ... oui il recherchait la perfection bien sûr , comme l’anecdote de la »trouvaille« du motif de la 9ème l’indique mais le fait qu’il ne l’ait pas trouvé dans ce domaine précis et encore très prisé me ferait plutôt pencher vers une incapacité.
Beethoven est très fort pour mettre en musique des idéaux (ça ne mange pas de pain et c’est assez abstrait) comme l’a montré »Fidélio« mais il montre toutes ses limites dans l’expression des sentiments portés par un texte.............. Et ce sont VERITABLEMENT selon moi des limites. Et ces limites sont dus à sa faiblesse créatrice en matière mélodique. Et ne venez pas me dire que le mouvement lent de la 7ème ou autre sont d’une grande richesse mélodique car ce n’est pas vrai. Il répète ( ce qu’il sait faire génialement) le motif d’une manière incroyablement originale... mais il crée peu dans ce domaine.
Quant à l’attitude de Bach vis à vis de l’opéra je n’ai pas de réponse car c’est énigmatique. Il ne refusait pas pourtant de faire des oeuvres profanes mais l’opéra à cette époque en dehors de l’Italie était plutôt cantoné dans l’oratorio.

Sur votre deuxième commentaire
Je vous recite : » Vous semblez ne pas vous rendre compte qu’en vous en prenant maintenant et de cette façon à Joseph Haydn, ainsi qu’à Franz Schubert, vous vous discréditez auprès des lecteurs avertis.«   : alors là vous me décevez. Je croyais que vous étiez un esprit indépendant et cultivé. Je me fous du discrédit auprès de lecteurs avertis ou pas. Je connais mes goûts et je suis capable de les soutenir.
Mozart n’a jamais considéré Haydn comme son égal (Vous savez, le même Haydn que Beethoven appelait Papa Haydn ») . Il disait qu’il n’y avait aucun compositeur qui le faisait autant rire que lui (rire non moqueur bien sûr). D’ailleurs c’est Haydn qui écoutant les fabuleux quatuors que Mozart lui avait dédiés dira au père « je tiens votre fils pour le PLUS GRAND COMPOSITEUR de notre époque » Il a dit : « le plus grand ». Et il avait raison !
Réécoutez les quatuors de Haydn : aucun absolument aucun ne peut se comparer aux derniers quatuors de Mozart. Haydn reste un grand compositeur mais comparé à Mozart un nain, un élève.
OUi, j’ai écouté une grande partie de l’oeuvre de Schubert : quatuors, quintettes, lieder (le pire est peut-être wintereise), symphonies, musique religieuse.
Je n’ai jamais dit que ses oeuvres n’étaient pas mélodiques. Au contraire , j’ai écrit qu’il pouvait trouver des mélodies d’une étonnante beauté. J’ai dit qu’au contraire de Beethoven il les traitait avec un manque total de capacité. Oui, je trouve que sa musique est profondément ennuyeuse, répétitive jusqu’à la nausée, engoncée dans un pathos que vous voyez vous comme d’une beauté tragique.
Ne me plaignez pas : Il me reste Mozart, Bach...................et plein d’autres GRANDES oeuvres. Je n’ai que faire d’un Schubert et sa « pseudo tragédie larmoyante ».


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