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Commentaire de JF Lecluse

sur La prescription des crimes sexuels commis sur les enfants


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JF Lecluse (---.---.72.138) 3 juin 2006 01:44

Bonsoir :

Je ne crois pas qu’il faille comparer une justice d’exception à un phénoméne de sacralisation, dans ce cas toute justice de ce type, tel que les crimes contre l’humanité actuellement pris en compte serait un acte de sacralisation de ces victimes.

Je ne crois pas qu’adapter la justice à certains type de crime et de victimes soit en faire une justice d’exception.

Dans le cas de l’imprescriptibilité des crimes sexuels commis sur les enfants, il s’agit de prendre en compte l’état des connaissances et de l’autonomie d’action et de decision que ces victimes ont à l’age où elles sont agressées.

Il s’agit de comprendre la manipulation et l’emprise qu’ont sur elles les adultes agresseurs, et de ce fait le peu de liberté d’action qu’elles ont pour entamer une procédure judiciaire (je ne crois pas par exemple qu’un enfant de 3 ans eduqué au sein d’une famille dysfonctionnelle incestueuse prenne conscience à cet age là qu’il est anormalement victime d’un de ses parents, et qu’il aille de ce pas porter plainte contre son agresseur).

A cela s’ajoute le déni, encore une illustre invention de la part des victimes me direz vous, ou un des ces psycho argument vide de sens.

Et pourtant, pour ma part, victime de mon géniteur à l’âge de 8 ans, j’ai bringueballé tant bien que mal ma « bosse » en solitaire jusqu’à l’age de 40 ans avant de prendre conscience que mon associabilité « notoire » n’était que les conséquences de cet inceste (dur à prouver sans doute me direz vous !).

Pour ma part, et uniquement la mienne, je n’aurais pas tenté de faire nommer le coupable par les tribunaux dés ma sortie du déni, et de plus, la mort l’a mis à l’abri de la justice.

A 40 ans on n’est plus un gamin, et pourtant il m’aurait fallu plus de force pour le faire que je n’en avais.

Mais le problème ne se posait pas car ce crime était prescrit.

Il n’est pas demandé de sacraliser les enfants victimes, et de plus l’imprescriptibilité servirait plus aux adultes qui ont été enfants victimes, il est juste demandé de prendre en compte que l’une des conséquence des crimes de l’inceste et de la pédophilie est justement que les victimes ne sont pas toujours aptes à porter plainte avant la date prescription.

En l’occurrence, les procés de pédophilies (Outreau et autres) qui ont fait couler beaucoup d’encre ne sont pas des cas de crimes prescrits.

Une derniére remarque concernant la sacralisation, croyez moi que la victime adulte de crime de la pédophilie incestueuse qui un jour finit par denoncer au sein même de sa famille le comportement criminel de l’un des siens est trés souvent virtuellement mise au bucher et bannie du clan plutôt que sacralisée.

Pour ce qui est de cette lutte apparemment sectaire concrétisée par cette pétition, elle résulte de la volonté de victimes de l’inceste et de la pédophilie d’avoir accés à la justice.

Elle aurait pu être generalisée à d’autres crimes, nous en laissont la possibilité au législateur, nous nous sommes « contenté » de revendiquer en notre nom pour ce que nous sommes, puisque rien n’est fait en ce sens.

JF Lecluse.


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