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Commentaire de Vincent Benard

sur La promesse de « pouvoir d'achat garanti »


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Vincent Benard Vincent Benard 29 mars 2007 22:34

Article très intéressant !

Pour comprendre pourquoi l’augmentation du SMIC ne peut en aucun cas augmenter durablement le pouvoir d’achat des plus défavorisés, étudions une proposition alternative présentée par Greg Mankiw, un des meilleurs économistes blogueur qui soit, que je résume :

"Imaginez la proposition de loi suivante visant à augmenter le revenu disponible des travailleurs les moins qualifiés :

1.Une subvention additionnelle aux bas salaires que touchent les employés peu qualifiés, financée par... 2.... Une taxe sur la masse salariale des employeurs qui embauchent des travailleurs peu qualifiés.

Vous objecteriez sûrement, car vous avez du bon sens, que :

cette proposition est stupide : en effet, une taxe sur l’embauche des travailleurs peu qualifiés décourage cette embauche, et par conséquent il y aurait très peu de travailleurs qui bénéficieraient de la subvention ! Il vaudrait mieux financer cette solvabilisation des bas salaires par une taxe prélevée sur une assiette plus générale que la masse salariale des entreprises employeuses de main d’oeuvre peu qualifiée".

Vous avez compris ou Greg Mankiw veut en venir :

« la proposition de loi ainsi énoncée paraît stupide, pourtant, elle est mise en oeuvre de façon quasi-similaire par des hausses arbitraires du salaire minimal, qui elles, paraissent sensées aux yeux de leurs promoteurs ».

L’enfer est pavé de bonnes intentions : La hausse par la loi des bas salaires exclut du salariat les moins qualifiés, et ne permet pas à ces personnes de bénéficier de la « subvention aux bas revenus » que constitue ce SMIC arbitrairement élevé. En outre, en leur interdisant l’accès à l’emploi, elle leur interdit d’améliorer leurs qualifications et donc d’espérer s’élever socialement. La hausse du SMIC n’est donc clairement pas une bonne façon d’aborder la question du pouvoir d’achat des plus démunis.

Un dispositif de type impôt négatif permettant une redistribution fiscale directe de revenu vers les moins qualifiés, dégressif de façon à éviter tout effet de seuil, parait un bien meilleur moyen (quoique pas exempt de défauts lui aussi, mais la perfection n’est pas de ce monde) d’augmenter « socialement » le pouvoir d’achat des moins bien lotis, qu’un salaire minimal arbitrairement fixé à des niveaux trop proches du salaire médian, et qui les exclut du marché de l’emploi.


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