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Accueil du site > Culture & Loisirs > Manu Dibango : Une si longue histoire de soul et de saxo

Manu Dibango : Une si longue histoire de soul et de saxo

On le reconnait facilement par sa voix un peu trop pesante sur Africa N°1, une radio africaine sur laquelle il anime une émission hebdomadaire « 40 ans de musique africaine », en collaboration avec Robert Brazza. Lui, c’est Emmanuel N’Djoké Dibango connu sous le nom de Manu Dibango. Il fait partie des dinosaures de la musique africaine et l’un des instrumentistes les plus incontournables de notre siècle.

Né le 12 décembre 1933, Manu Dibango est celui-là même qui, dans les années 70, est devenu le précurseur de la « World Music », à un moment où Soul et Makossa berçaient les jours glorieux des Camerounais. Cela se passait à Yaoundé en 1972, à l’occasion de la Huitième coupe d’Afrique des Nations. Cette année-là, Manu compose "Soul Makossa", un hymne sur un 45 tours qui devint le plus gros tube africain de tous les temps et qui sera par la suite plagié par Michael Jackson.

Jeté dans l’aventure européenne par son père dès l’âge de 16 ans, dans le but de poursuivre ses études en France, Manu se trouve piqué par le virus de la musique. Il apprend en ce moment la mandoline puis le piano. Mais c’est précisément à Reims où il prépare le baccalauréat qu’il découvre le jazz et s’initie au saxophone, à la suite de sa rencontre avec Francis Bebey qui lui parle d’Armstrong et Sidney Bechet, deux figures emblématiques du jazz noir-américain. Les deux jeunes gens forment à cette occasion un petit groupe où chacun s’essaie à la pratique de son instrument favori.

A Reims, il joue les week-end dans les cabarets et boîtes de nuit pour pouvoir subvenir à ses besoins. Fin 1956, différents contrats le mènent en Belgique dans les villes de Bruxelles, Anvers et Charleroi où son jazz prend une couleur africaine au contact du milieu congolais. En 1960, dans l’ambiance des « Soleils des indépendances qui tombent sur l’Afrique comme une nuée de sauterelles », sa rencontre avec le grand Joseph Kabasélé et l’African Jazz va tout déclencher. Embauché comme saxophoniste dans son orchestre, ensemble, ils enregistrent une quarantaine de disques dans un studio à Bruxelles pendant quinze jours et se lancent dans une tournée du côté de Kinshasa. C’est le beau succès !

A cette étape déterminante de sa carrière, il décide de faire cavalier seul : il « invente alors un patchwork tissé de conversations riches et fougueuses entre le jazz et les musiques africaines ». De là nait ce qu’il appelle l’"African soul", un mélange de jazz, de rumba et de rythmes latino. De par sa stature de musicien reconnu, Manu Dibango conquiert l’Europe, les Etats-Unis puis l’Afrique dans sa totalité. Il enchaîne tournées et albums, s’engage dans des combats humanitaires, met son talent et son savoir-faire au service des jeunes artistes et revisite sur les antennes de radio et de télévision le patrimoine de la chanson.
 

A 76 ans, Manu Dibango fait partie des 50 personnalités qui font le Cameroun et des 100 personnalités de la diaspora africaine selon le magazine panafricain Jeune Afrique (no 2536-2537, du 16 au 29 août 2009, p. 41 et Jeune Afrique, n° 2520-2521, du 26 avril au 9 mai 2009, p. 43). Il a dans sa besace plus d’une quarantaine d’albums, 36 ans de Soul Makassa et des centaines de collaborations musicales.

Pour mémoire, le 3 février 2009, l’Afro-européen Manu Dibango décide d’attaquer les maisons de disque de Michael Jackson et Rihanna (Sony BMG, Warner et EMI) pour avoir utilisé sans autorisation le thème de Soul Makossa et sa musique pour le tube Please don’t stop the music.


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2 réactions à cet article    


  • ELCHETORIX 4 novembre 2009 10:35

    Bonjour ATSE , merci pour votre article concernant l’artiste MANU DIBANGO .
    Je peux commenter , car j’ai lu rapidement votre chronique , mais elle m’intéresse beaucoup car j’apprécie sa musique et surtout la manière dont il maîtrise le SAXOPHONE .
    Je reviendrai , donc , lire plus attentivement votre « billet » concernant cet artiste .


    • Halman Halman 4 novembre 2009 13:26

      Tous les étés il vient à Cajarc pour la fête de la musique.

      Même le pont est interdit de circulation le soir du concert par des molosses qui empêchent même de prendre des photos de loin.

      Toute une zone réservée sur des centaines de mètres, grillagée, pour entrer il faut payer un billet à prix d’or, des dizaines de vendeurs de vrais fausses babioles africaines qui s’installent partout en vendant des fausses babiolles à des prix épouvantables.

      Le pré au milieu de la ville saccagé par des tentes, campings cars, barbecues et même de gens qui y font leurs besoins.

      Vous faites votre barbecue dans votre jardin, des baba cool viennent chier devant vous derriere votre grillage. Et ça vous regarde mauvais en plus.

      Vous sortez faire vos courses, des nana donnent le sein à des marmots dans la superette et vous regardent comme si vous étiez un assassin.

      Et au bout de trois jours de boucan parait il musical 24/24, quand tout ce petit monde s’en va, il ne reste plus qu’aux bénévoles à passer plusieurs jours à tout nettoyer partout, des déchets aux canettes et toilettes sauvages dans toute la ville et les alentours.

      Et on voit réapparaitre les lézards, papillons, oiseaux que l’on voyait faire demi tour en plein vol dès qu’ils arrivaient sur la ville, le boum boum permanent inondant la vallée les assourdissant, eux aussi.

      Les commerçants ambulants qui peuvent re rentrer dans Cajarc, chaque rue, ruelle, n’étant plus remplie de voitures et de foule.

      Ils appellent cela la fête de la musique.

      On vient dans ces petits patelins charmants pour le calme et la tranquilité, mais non, on se fait rattraper par ces hordes de bruyants exités qui se veulent coooools....

      Quel calme quand ils repartent, quel tranquilité, on peut retourner se promener sur les bords du Lot avec la famille en dégustant une bonne glace, tranquilles, coooools....

      Quand la coolitude devient un buziness à la mode envahissant, avec des billets d’entrées à des prix impossibles, le faux pretexte de la fête de la musique.

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ATSE N’CHO

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