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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Aimer les « Tintin », aimer l’Occident

Aimer les « Tintin », aimer l’Occident

 Il y a en Occident, beaucoup d'adultes qui se souviennent avoir lu dans leur enfance, ces bandes dessinées racontant Les aventures de Tintin. Pour beaucoup, cela a été l'une des principales lectures de leur enfance, ou l'une des seules. Et certains même, vers l'âge de 7 ans, ont appris à lire seuls, en complément des cours de l'école primaire, avec les Tintin. Beaucoup d'adultes ont conservé des albums, ou ont même la série complète, et ils les relisent de temps en temps. La série complète comporte 24 albums, parus entre 1930 et 1986, traduits en 53 langues. 200 millions d'albums ont été vendus depuis la parution du premier. Quelqu'un qui avait 7 ans en 1930, a fêté son 77ème anniversaire en l'an 2000, et ceux qui avaient 7 ans en 1945, 1968 et 1989, sont aujourd'hui des septuagénaires, quinquagénaires, et trentenaires, qui auront 77 ans en 2015, 2038, et 2069.


 Tintin commence ses aventures comme reporter originaire de Belgique, et se rend d'abord Au pays des Soviets, puis Au Congo. Quand en 1930, le personnage de Tintin apparaît pour la première fois dans un album, l'auteur de cet album est un jeune Belge de 23 ans. Un jeune lecteur, qui ouvre un album de Tintin pour la première fois, a environ 7 ans, et si on est dans les années 1930, l'Occident où vit sûrement ce jeune lecteur a des colonies en Afrique et en Asie (la Belgique a une colonie au Congo), et il a face à lui la Russie soviétique et ses pays satellites. Tintin, les albums où vit ce personnage, les lecteurs qui lisent ces albums, la société occidentale dans laquelle vivent souvent ces lecteurs, tous ont au départ des traits qui les rapprochent de l'enfance, et vont suivre des évolutions parallèles, au cours desquelles ils vont devenir plus adultes.

 Le personnage de Tintin qui au départ n'avait vu que sa Belgique natale, va voyager dans le monde entier, sur les 5 continents, dans toutes sortes de civilisations, et il va même aller sur la Lune (dans un album paru en 1954, soit 15 ans avant le vrai premier pas de Neil Armstrong sur la Lune). Seul au départ avec son chien (un peu comme un enfant avec sa peluche), et remplissant à lui seul son tout petit monde de cases dessinées (comme un enfant), il va peu à peu rencontrer des gens, et s'inscrire peu à peu dans un grand tissu d'amitiés. Candide, il va se confronter à toutes sortes de personnages cyniques ou simplement malicieux ou bizarres ; sans histoire, il va se remplir des souvenirs de toutes ses expériences.

 Les premiers albums de Tintin sont assez enfantins, et seraient surement oubliés aujourd'hui, s'ils n'avaient pas été suivis par les autres albums. Les histoires sont de simples succession d'actions, sans fortes charges affectives, interactions humaines ou caractères humains, sans beaucoup de perspectives, beaux paysages ou beaux visages, sans beaucoup de lien les unes avec les autres, et avec un presque unique personnage. Les dessins sont plutôt grossiers, simples, et en noir et blanc. L'humour est très enfantin. Les albums sont remplis de préjugés sur les étrangers : ceux d'un jeune auteur belge d'une vingtaine d'années qui n'est pas méchant, qui ne veut faire de tort à personne, mais qui croit naïvement ce qu'on disait aux jeunes belges dans les années 1920 et 1930. Ces premiers albums nous font moins visiter le monde réel, que le monde tel que se l'imagine l'auteur (dans des histoires qu'il se raconte sur le monde, tel un enfant).

 Mais tout cela évolue au fil des albums, les histoires prennent une construction complexe, elles deviennent riches en interactions humaines et en caractères, elles deviennent subtiles dans leur manière d'entremêler le réalisme et l'émerveillement, le quotidien et le mystérieux, le scientifique et le magique (le magique par petites touches délicates). Les dessins se colorent, s'affinent et s'embellissent. L'humour devient très drôle. Et enfin l'auteur fait des efforts pour se documenter sur les pays dont il parle, pour montrer la vraie beauté de leurs paysages, de leurs formes d'art, et de leurs populations aux moments du XXème siècle où elles vivent ; et à des moments il finit par se moquer lui-même des préjugés qu'il avait eus dans ses premiers albums.

 L'évolution normale d'un enfant vers l'âge adulte est donc reflétée par les Tintin qu'il lit, s'il en lit : agrandissement de son monde, rencontres d'amis, découvertes de lieux, expérience du mal ou du bizarre, maturation de l'humour et de la curiosité, affinement du goût et de la compréhension du monde, naissance de l'esprit critique et atténuation des préjugés.

 Et au cours du XXème siècle, la mentalité collective occidentale gagne elle aussi une certaine maturité, largesse de connaissances sur le monde, la science ou les autres civilisations, et ses préjugés s'estompent.

 La lecture des Tintin est encore une bonne manière de découvrir et admirer la beauté des lieux, des arts et des gens du XXème siècle, à travers un regard occidental. Ces albums témoignent aussi de certaines manières occidentales du XXème siècle d'être amical, policé ou parfois énervant ou ridicule, ou du goût prononcé de la civilisation occidentale pour les voyages, les énigmes et les inventions. On ne peut aimer les Tintin que malgré leurs errements, de même qu'on ne peut aimer l'Occident que malgré les errements de la mentalité collective occidentale, en se disant que malgré ces errements ils ne cherchaient pas à faire du mal, gardaient un bon fond, et ont des charmes qui leur sont propres. Mais n'est-ce pas aussi de cette seule manière, qu'on peut aimer un être humain ?


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35 réactions à cet article    


  • voxagora voxagora 1er octobre 2012 10:06

    .

    Voilà une manière pure et dénuée de toute démagogie de dire les choses,
    en faisant simplement appel à l’intelligence et à la franchise.

    • bacchus bacchus 1er octobre 2012 10:37

      très bon article,

      on peut en effet comparer tintin à l’evolution de l’homme au cours de sa vie.

      Et malgré le coté très simplet et naif des premiers épisodes, les lire 90 ans apres leur sortie est très instructif sur l’evolution des mentalités. Ils reflètent parfaitement la façon dont la société européenne décrivait les « mondes lointaint » comme les colonies, la russie et son communisme « bolchevique », ou rappel comment la violence sur les animaux paraissait légitime et banal.


      • Emmanuel Aguéra Emmanuel Aguéra 1er octobre 2012 10:44

        Bonjour,
        pour résumer... Aimer Tintin = aimer l’Occident = aimer l’être humain...
        Je ne suis pas très bien, je dois dire... pour rester civilisé.
        Il manque un volet sociologique à cet article... dommage, c’était le plus intéressant. J’ajoute avant tout procès en ignorance, qu’aucun de ces albums n’a échappé à mon enfance curieuse... Mais enfin, il y a eu par exemple, Goscinny, depuis... Pour ne citer que lui...
        Se montrer ou montrer quelque chose ou quelqu’un comme candide ou « innocent » ne doit pas déresponsabiliser pour autant. Mais déresponsabiliser prouve le contraire de la candeur et de l’innocence...
        Je me connais... je m’arrête donc avant d’être méchant.


        • samuel_ 1er octobre 2012 11:43

          Aimer Tintin c’est comme aimer l’Occident

          Aimer l’Occident c’est comme aimer un être humain

          Pour ses qualité et malgré ses défauts

          C’est comme et non pas c’est égal.


        • Emmanuel Aguéra Emmanuel Aguéra 1er octobre 2012 22:15

          et vous des cours de langues...


        • Innsa 1er octobre 2012 10:51

          Avez vous d’autre bandes dessinées, d’autres livres, d’autres oeuvres d’art qu’il faut inconditionnellement aimer si on aime l’occident ?

          Et Titeuf ? si on aime Titeuf on aime l’occident ?
          Et Kirikou ? si on aime Kirrikou on déteste l’occident ?
          Il y a des albums deTintin que j’aime bien et d’autres beaucoup moins... comment dois je me classer ?
          J’aimais les Marvel, les Blueberry, Corto Maltese, XIII, etc. quand j’étais jeune... J’aime l’occident ou pas ?
          Signe des temps, mes enfant aiment bien les Mangas ... comment les classer ? moi j’aime pas du tout...

          « Aimer les « Tintin », aimer l’Occident »
          Nom monsieur. Aimer les « Tintin », c’est Aimer les « Tintin » point barre.

          • samuel_ 1er octobre 2012 11:40

            Vous faites du mauvais esprit...

            Aimer les Tintin c’est comme aimer l’Occident.

            Tintin appartient à l’Occident du XXème siècle et le reflète, il en est un symbole

            Voila tout.


          • COVADONGA722 COVADONGA722 1er octobre 2012 11:28

            bonjour Innsa peut etre l’auteur a t il voulu parler de ceux qui detestent et veulent prohiber
            les tintins par haine de l’occident.

             la description de l’évolution d’une bd en fonction des courants de pensée et des préjugés me semble pertinente non ?yep Corto «  la ballade de la mer salée » quid aujourd’hui de l’ universalité la tolerance et la decouverte des autres pronée dans les 70s/80 confrontées au communautarismes sectaires et adeptent de l’interdit et de la censure.


            • jack mandon jack mandon 1er octobre 2012 11:31

              Samuel,

              Une parcelle de notre inconscient collectif, l’enseignement d’une époque,
              C’était le temps de la mesure,

              C´était au temps où Bruxelles rêvait
              C´était au temps du cinéma muet
              C´était au temps où Bruxelles dansait
              C´était au temps où Bruxelles bruxelait.

              C’est bon de se souvenir, d’accepter et de sourire à son enfance.

              Merci.


              • eric 1er octobre 2012 12:12

                Comme tous les grands succes du cinema, de la literrature ou de la bande desinnee comiques, Tintin est une oeuvre, de droite, marquee par une pensee chretienne, qui est celle d’une possible fraternite entre tous les etres humains. En jargon d’aujourd’hui, eloge et illustration de la « mixite sociale » C’est cela, pour l’essentiel, que lui reproche un courant de pensee dont le fond de commerce est de pretendre que cela ne peut pas exister. Tintin, est une insulte a la lutte de classe...Apres, on decline. On hulule au racisme, alors que le nombre d’abrutis blancs n’a rien a envier au nombre d’abrutis noir. Que l’amitie de Tintin pour Tchang est limite au dela de l’amitie etc...
                Il y a une seconde raison forte. Dans Tintin au pays des soviets, un jeune belge de 23 ans decrit par le menu et avec beaucoup de realisme, une realite qui n’a commencee a etre tres vaguement admise par une petite moitie de notre population qu’en gros et en partie qu’avec les « nouveaux philosophes » c’est a dire avec pret de 50 ans de retard.

                Mais, et c’est la que je m’eloignerai paradoxalement de vous, peut on aimer l’occident en en excluant les anti « tintin »dont le moins que l’on puisse dire, c’est que pour le meilleur et pour le pire, ils font partie de son histoire depuis au moins deux siecles ?
                Or, dans tintin, on trouve presque de tout. Mais, ni sous forme de caricature, ni sous une autre forme, on ne trouve reellement representes, en tant que tels, les profils types ou les groupes humains qui symbolisent ce que l’on nomme en general, « la gauche ».
                Comme ils sont tres nombrilistes, tres persuades d’etre le moteur des evolutions des societes humaines, cette absence deliberee ne peut que les choquer. Peuvent ils se reconnaitre dans le dernier tintin dans le revolutionnaire d’operette dont nous connaissons tous le passe ?
                Quoi que l’on pense du bolchevisme, du socialisme et de leurs avatars, cela fait partie de l’occident. Je ne dis pas qu’on est oblige d’aimer, mais les occulter completement serait nier qu’ils font partie denotre histoire et donc de nous. En cela, Tintin montre un occident idealie, exempt de contradictions ou d’aburdites. On aimerait bien....


                • lulupipistrelle 1er octobre 2012 12:40

                  Et oui, aimer Tintin , c’est aimer l’Occident... et pourquoi n’aimerait-on pas l’Occident ?

                  Je connais des tintinophiles non-européens qui se sont passionnés pour notre Europe, après la lecture des albums de Hergé... De même mes enfants (qui connaissaient par coeur tous les tintins avant de savoir lire) ont voulu apprendre le mandarin dès 7 ans... grâce au Lotus bleu...


                  • arobase 1er octobre 2012 12:44

                    ça sert à quoi d’aimer l’occident ? détester ou mépriser les autres ? 


                    • francesca2 francesca2 1er octobre 2012 13:03

                      POurquoi il y a toujours cette équation chez toi mon Sampiero lorsqu’on parle d’occident ?

                      Dirais-tu la même chose d’un marocain qui aime son Pays ? 
                      Dirais-tu au marocain ça sert à quoi d’aimer le Maroc ? détester ou mépriser les autres ? 


                    • samuel_ 1er octobre 2012 13:09

                      Pour moi, l’amour de soi ou de ce qui ce rapporte a soi, comme son pays, n’est ni ignorance (ethnocentrisme), ni haine des autres (racisme)...

                      Dans sa plénitude l’amour des autres est une invitation a l’amour de soi, car celui qu’on aime avec plenitude nous aime en retour, et car celui qui nous aime nous invite a nous aimer.


                    • arobase 1er octobre 2012 13:43
                      peut-être qu’il y a tujours sous la cendre un charbon qui rougit ! que rien n’est innocent, que l’homme déteste l’harmonie.il préfère la tension, l’adrénaline, et en toutes circonstances il s’arrange pour la créer.

                      mais oui ma belle. je me demande toujours pourquoi on cherche midi à 14 heures. aimer l’occident ? les orientaux aiment l’orient ? soit ! et après ? 

                      j’aime mon quartier, mon village, ma région, mon pays, l’italie, la toscane (d’ou venait mon ancêtre) la planète....après ça on parle de quoi ? smiley
                      ciao bellissima.

                    • samuel_ 1er octobre 2012 13:48

                      @ arobase

                      je suis heureux de vous l’entendre dire smiley


                    • Stof Stof 1er octobre 2012 13:43

                      Le mot « Occident » définit généralement ce qui n’est pas l’Orient, et plus récemment le bloc de l’Est, c’est à dire le communisme.

                      En fait, au XXème siècle il n’y avait pas de pays communistes à l’ouest. L’Occident se définissait comme le bloc des non-communistes. Et éventuellement des non-anciens colonisés (le Sud ou le Tiers-Monde).


                      • arobase 1er octobre 2012 13:45

                        nous y voilà, ça vient, ça va s’éclaircir..... smiley


                      • Robert GIL ROBERT GIL 1er octobre 2012 13:53

                        voici il n’y a pas si longtemps un article a propos de la civilisation et le choc des civilisations :

                        http://2ccr.unblog.fr/2012/02/07/civilisation-occidentale/


                        • Robert GIL ROBERT GIL 1er octobre 2012 13:55

                          j’ai oublié de preciser que c’etait a propos de la civilisation occidentale, bien sur


                        • carmina carmina 1er octobre 2012 17:22

                          même pas une petite remarque sur le racisme et les clichés de tintin au congo ?

                          (Congo ou on coupait quand même les mains -adultes et enfants - de ceux qui ne voulaient pas ramasser le caoutchouc pour les blancs).
                          Moi aussi j’aime bien Tintin,mais quand même.
                          Et je ne parle pas de l’antisémitisme dHergé ds certains albums sous forme de commerçants aux grosses lèvres et doigts et nez crochus...

                          • Aldous Aldous 1er octobre 2012 17:43

                            Et pas que sur les africains... Tintin est un petit belge perclus de préjugés et d’orgueil.


                            Les Slaves y sont tous des bandits, les Grecs des escrocs, les Russes des assassins, les amérindiens des imbéciles, les arabes sont soit barbares soit idiots, les Japonais des militaristes cruels...

                            Sans parler de l’univers social selon RG : Les serviteurs en livrée bien serviles, les petites gens bien stupides (le boucher, le vrp), des princes révérés comme des êtres supérieurs.

                            Bref, le monde vu par les yeux d’un petit bourgeois de Namur ou de Liège...

                            Heureusement, C’est bien dessiné et scenarisé.

                             

                          • samuel_ 1er octobre 2012 18:45

                            "Les albums sont remplis de préjugés sur les étrangers : ceux d’un jeune auteur belge d’une vingtaine d’années qui n’est pas méchant, qui ne veut faire de tort à personne, mais qui croit naïvement ce qu’on disait aux jeunes belges dans les années 1920 et 1930.", disais-je...

                            C’etait un petit mot sur les prejuges qu’on trouve, particulierement dans les premiers albums.

                            Dire des albums d’Hergé qu’ils sont racistes, c’est aller plus loin que dire qu’ils contiennent des prejuges, dus au fait qu’il a cru naivement ce qu’on lui a dit, mais sans vouloir faire du tort a des gens, sans mechancete, et en etant particulierement susceptible de croire sans verifier, puisqu’il avait dans les 25 ans, dans les annees 1930 en Belgique (sans internet, tele, avec juste une presse, un message des institutions et un environnement familial belges des annees 1930).

                            Il n’y a jamais de mechanceté dans Tintin. Il n’y a pas de racisme gentil. Pour parler de prejuges denues de mechancete, et inherents a la nature humaine (et non seulement potentialite de l’homme occidental), le mot ethnocentrisme me parait mieux convenir. Un mot pour parler de ce qui est mechant et un mot pour parler de ce qui n’est pas mechant, car il faut distinguer ce qui est mechant et ce qui ne l’est pas.

                            Herge prend ensuite du recul par rapport aux prejuges et au racisme.
                            Dans Le lotus bleu, il decrit le comportement mechant d’un homme d’affaires occidental vis a vis des asiatiques (comme dans La condition humaine de Malraux). Tout est symbole dans un univers de narration litteraire, et cet occidental est dans un Tintin, un symbole de choses qui se passent avec la colonisation.
                            Tout au long des Tintin, Herge ridiculise les inspecteurs Dupont et Dupond en les faisant s’habiller en costume traditionnel du pays ou ils vont, croyant ainsi passer inaperçus ; mais a chaque fois ils ne passent pas inaperçus, et les populations locales se moquent d’eux, parce qu’ils se trompent en s’imaginant que les populations de ces pays correspondent aux cliches qu’ils en ont.
                            Il y a aussi, dans Les bijoux de la castafiore, la tendance un peu trop rapide du capitaine Haddock a croire avec trop de certitude que les tziganes ont volé les bijoux disparus, dementie ensuite par les faits.


                          • samuel_ 1er octobre 2012 20:43

                            ... Et pour finir, je rajouterais qu’Hergé dessinait les populations des pays ou voyage Tintin avec respect et empathie pour elles. Son regard n’est jamais mechant, et en prenant de la maturite il devient tendre et respectueux. Pour moi c’est exagere de le traiter de raciste.


                          • samuel_ 1er octobre 2012 20:50

                            ... Et puis enfin, le personnage de Tintin devient au cours de ses voyages ami avec plein d’etrangers. C’est le heros de l’histoire, celui dont le regard sur le monde est le plus celui que le lecteur est invité a avoir aussi. Chaque relation d’amitie dans laquelle Tintin s’engage est une invitation au lecteur a etre amical avec les etrangers et non pas raciste.


                          • carmina carmina 1er octobre 2012 21:17

                            parfaitement d’accord avec vous sur toute la ligne,

                            quand mes enfants les ont lu ,j’ai du leur montrer du doigt certaines choses. c’est un document historique à ce titre qui permet de voir un peu l’évolution de nos sociétés sur le siècle.
                            mais ne soyons pas trop béas devant l’oeuvre et le personnage.c’est tout ce que je voulais préciser
                            Hergé était quelqu’un qui aurait du d’avoir l’esprit critique car c’était un élève brillant.
                            mais il y avait surtout un grand conformisme chez lui
                            il était nationaliste, admirait l’uniforme et l’autorité et avait beaucoup trop d’amis collabo pendant la guerre.

                          • carmina carmina 1er octobre 2012 21:18

                            (le message précedent s’adresse à Aldous)


                          • carmina carmina 1er octobre 2012 21:21

                            jamais méchant, je suis d’accord, mais condescendant oui !


                          • Qaspard Delanuit Gaspard Delanuit 1er octobre 2012 21:48

                            Voilà un article qui me rappelle de bons souvenirs, moussaillon ! Car si je les relis encore aujourd’hui, je ne peux plus les lire pour la première fois. 


                            • Emmanuel Aguéra Emmanuel Aguéra 1er octobre 2012 22:17

                              Et à l’auteur, s’il en reste un peu... ok jouons sur les mots « comme » vous voudrez...
                              alors... « Aimer l’Occident c’est comme aimer un être humain »... vous expliquez ou on va boire un coup ?


                              • samuel_ 1er octobre 2012 22:33

                                C’est l’aimer pour ses qualités et malgré ses défauts.

                                Et je rajouterais que ça ne peut etre que quelque chose de reciproque. On ne peut aimer l’occident que s’il nous aime, et il ne peut nous aimer que si nous l’aimons.


                              • Emmanuel Aguéra Emmanuel Aguéra 2 octobre 2012 08:26

                                Un peu comme le bon dieu alors... ?
                                 smiley smiley smiley smiley


                              • samuel_ 2 octobre 2012 10:59

                                C’est ça, un peu comme un bon dieu.

                                Mais en fait tous les dieux ne sont pas aimés comme ça. Certains sont aimes mais n’aiment pas en retour, ils sont des dieux pour lesquels on se sacrifie. Par exemple le dieu des pharisiens que combattait jesus, le dieu des theologiens de la sorbonne que combattait rabelais, ou l’europe de jacques delors. Le fait de concevoir l’amour de dieu comme reciproque, et dieu comme un objet auquel on n’a pas a se sacrifier, et qui nous aime en retour, n’est pas si evident que ca, et est revolutionnaire.

                                Comme un bon dieu, ou comme un objet envers lequel on a une relation ethique.


                              • Mister_Will Mister_Will 1er octobre 2012 23:26

                                Article intéressant mais dont le titre est peut-être un peu propice aux interprétations chères aux partisans du choc des civilisations.
                                J’ai lu et relu les aventures du « petit reporter » étant jeune (avec Astérix aussi dont on pourrait parallèlement dire que l’aimer, c’est comme aimer la France) et je les relis encore avec mon fils à l’occasion. Avec le recul et malgré un côté un peu désuet, il est intéressant en effet de voir à travers le prisme des ses aventures les péripéties du XXe siècle. Toutefois, pourquoi limiter à l’Occident ce que pourrait nous faire aimer la lecture de Tintin ?
                                On a souvent entendu des reproches à l’encontre d’Hergé sur les clichés, les préjugés, voire le racisme dans ses albums... Tintin au Congo nous parait tellement hors du temps quand dans une case de la BD un « indigène » dit à son fils « Tu vois li zouli bateau ? Ca yen a bateau qui transporte Missié Tintin » (de mémoire, je n’ai pas l’album sous la main). Or, si aujourd’hui une telle représentation pourrait paraître raciste, il faut quand même se replacer dans le contexte de l’époque !
                                D’autre part, Hergé n’a jamais mis dans un même sac telle ou telle population : la majorité des ses histoires mettent en avant les valeurs du courage, de l’honnêteté et de l’humanisme. Que ce soit soit en Afrique, en Amérique, en Chine, au Tibet, au Proche-Orient ou en Syldavie (!), il y a toujours des personnages sombres et corrompus auxquels le héros fera face, souvent grâce à l’aide de seconds rôles au sens moral juste (mais pas dénués de défauts comme par exemple Mr de Oliveira) et de tous horizons.
                                Enfin, il faudrait être aveugle pour ne pas comprendre combien Hergé a toujours dénoncé ce qui aujourd’hui fait toujours cruellement l’actualité : la cupidité, la guerre, les trusts économiques, les trafics d’armes, de drogues ou d’êtres humains...
                                Pour exemple, je conseillerai de relire Tintin au pays de l’or noir, mais aussi Coke en Stock et Le Crabe aux pinces d’or, ou encore L’affaire Tournesol et L’île mystérieuse ...
                                Souvent Tintin affronte les bandits communs (les frères Loiseau du Secret de la Licorne) ou de plus grande envergure (le névrotique Rastapopoulos) quand ils ne sont pas à la solde de puissances financières (le Dr Muller, d’abord faux-monnayeur dans L’île noire puis « agent » d’une société pétrolière dans L’or noir), de puissances étrangères ou de syndicat du crime.
                                Enfin, remarquons qu’aucun personnage des aventures de Tintin n’est un héros parfait : Tournesol est sourd, Haddock est alcoolique, la Castafiore est une star qui chante faux, les Dupont(d) je n’en parle même pas ... Quant à notre héros, s’il n’avait pas l’aide de tous ces second rôles (sans oublier Milou dont la curiosité est parfois un défaut, parfois une issue), il ne se serait jamais sorti de ses multiples aventures.
                                Alors finalement, aimer Tintin, c’est peut-etre simplement aimer l’humanité quand elle s’entraide, se soutient et lutte contre l’injustice.

                                Je rajoute ce lien que j’ai trouvé pour me remémorer le nom d’Allan Thompson, qui fournit les dossiers criminels des aventures du jeune reporter à la houpette.

                                Bon, tout ça m’a donné soif : et yodlohoooo ..une bouteille de rhum ! smiley


                                • samuel_ 1er octobre 2012 23:58

                                  "Alors finalement, aimer Tintin, c’est peut-etre simplement aimer l’humanité quand elle s’entraide, se soutient et lutte contre l’injustice.", dites-vous

                                  Je suis d’accord avec vous sauf sur le mot simplement, qui veut dire un peu : exclusivement. L’occident est une partie de l’humanité, et une forme particuliere que prend l’humanite. A travers Tintin on peut a la fois aimer le tout, l’humanite (qui se trouve dans Tintin comme vous l’avez tres bien dit), mais aussi la partie qui prend forme particuliere, l’occident (qui se trouve aussi dans Tintin parceque c’est une oeuvre situee dans l’occident et impregnee de lui). Aimer le tout n’empeche pas d’aimer la partie.

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