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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Antoine de Bary, le peintre de l’extrême

Antoine de Bary, le peintre de l’extrême

C’est dans l’Ariège, le 11 septembre 1936, aux Bordes-sur-Arie que nait Antoine de Bary. Son enfance est celle du voyage, il passe deux années à Madagascar à Tananarive où la vocation d’artiste, de peintre le saisit. Il a 13 ans. Et depuis il court le monde et invente chaque jour l’art.

C’est au cours de ses études secondaires, dans une pension où il a finit par se poser qu’un professeur de dessin le forme et lui donne définitivement le goût des arts plastiques. Il fait en même temps du sport de compétition dont il gardera la passion pour l’exploit, l’aventure et le danger qui caractériserons sa carrière de plasticien.

C’est à 20 ans, en 1956 qu’il entre à l’Ecole nationale des Arts décoratifs à Paris. Puis il rejoint l’atelier de Gromaire, qui a 40 ans est au sommet de son art, un art unique, ami de Rouault et Dufy, il se tient à l’écart de tous les courants. Il explore pour son compte personnel. Antoine de Bary, malgré le peu de temps qu’il passa en sa compagnie a su garder le même esprit. Il se méfie des écoles et des chapelles.

La guerre d’Algérie, malheureusement le rattrape et il part faire son service militaire jusqu’en 1962. Avant de partir, il fait une grand rencontre qui va changer sa vie Marie-Odile, qu’il épouse an 1957. Aujourd’hui disparue, elle sera sa muse et son axe central, muséologue, elle investit de son côté l’art de la présentation et de l’exposition, tout en s’attachant à l’histoire et à la mémoire. Consultante, elle intervient sur de nombreux musées ; elle est l’auteur de deux ouvrages qui font référence : L’interprétation. Guide technique à l’usage du concept d’interprétation, éditions Atout France, 1999 et Manuel de muséographie. Petit guide à l’usage des responsables de musées, éditions Séguier, 1998. Ils auront, ensemble deux filles Pauline et Isabel.

Puis c’est une autre rencontre qui va le faire encore avancer, celle de Jean-Luc Perrot qui va lui enseigner le travail du verre émaillé aux usines Boussois. Son travail et sa réflexion sont en mouvement, à 31 ans il réalise sa première exposition à Anvers à la galerie Kontackt. 1966, c’est un départ en compagnie de Philip Martin avec qui il expose dans plusieurs galeries françaises et étrangères.

1973, c’est l’année de son installation à Chaudenay en Bourgogne avec toute sa famille, mais à deux pas du TVG pour pouvoir circuler, voyager et vaquer à ses affaires. Il y découvre l’espace pour son travail. C’est aussi la rencontre avec Le Creusot à deux pas où il débute un nouvel apprentissage, celui de sculpteur/assembleur. Travaillant avec Marie-Odile sur des projets de musées, j’ai fait le voyage jusqu’à Chaudenay le temps d’un wek end. J’ai rencontré Antoine et je suis reparti avec un cadeau pour ma fille qu’il avait croisé à Paris, un tableau-collage en hommage à Arthur Rimbaud qu’elle garde toujours précieusement.

Il réalise, en 1976, le Film du cinéma qui sera aussi le point de départ de son projet des Mâts pour des Oasis, qu’il présente au centre Pompidou sous forme de 54 panneaux.

Toujours en prise avec les questions de société qui le taraude, il commence son travail sur les travailleurs immigrés, particulièrement sur les marocains arrivés en 1939 et leurs fiches d’identité. C’est suite à la découverte fortuite dans un atelier abandonnés du Creusot qu’il tombe sur un millier de ces fiches, l’émotion est profonde, elle laisse des traces, sa vie a changé.

Il renonce aux expositions dans des galeries, il veut autre chose, plus d’espace et plus de sens à la fois ; le multimédia est une réponse, en partie, à ses questions. Ce sont les faits de sociétés qui centralisent son attention et son interprétation. L’idée des anonymes abandonnés et oubliés, le poursuit, il y travaille.

Il organise une première exposition itinérante sur l’immigration qui s’intitule La Rupture (photomontages, assemblages, collages, etc…). Ensuite il s’attaque au thème et au paradoxe du risque et de la sécurité, ce terrain là donnera l’exposition Diable Blanc avec le soleil du dernier terrain. C’est aussi la découverte du funambule Michel Brachet, surnommé justement le Diable blanc.

Il voyagera au Mali en 1988, où il rencontrera Alpha Oumar Konaré, président de la république malienne de 1992 à 2002. Il exposera au Mali (1990) et développera ses mâts-totems (sculpture faite d’un tronc d’arbre dans lequel il incruste une boîte en ébène contenant une feuille d’or décorée d’une porcelaine), dont la symbolique porte l’idée du rassemblement. Du Mali au Québec (1993), à l’Espagne (Aragon 1995) il multipliera ses projets de Mâts. Désormais c’est à l’espace qu’il en veut, il l’investit et projette ses Mâts-Totem en France (Morvan 1999) désormais, mais aussi en Allemagne (Brême 1996) et en Pologne.

Toujours plus loin, toujours plus fort et c’est l’aventure du Musée hors les murs en 2001, créer des œuvres dans les lieux publics, aller en direction de ceux qui n’ont pas l’occasion de voir des œuvres d’art, entamer le dialogue avec eux, l’art en mouvement et en discussion. Ce sera l’occasion pour lui de céder 265 pièces à une quarantaine d’établissements publics en Bourgogne.

2003, il entreprend le projet Quatorze millions d’hommes et de femmes se déplacent chaque jour dans le monde…à l’écomusée de la Bresse Bourguignonne.

Maintenant il travaille à Terres et trésors en hommage à l’Afrique, 21 quadriptyques destinés à voyager.

Antoine de Bary vit aujourd’hui à Montreuil, en Seine Saint-Denis en France. Il envisage toujours le monde comme un projet à l’action…


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5 réactions à cet article    


  • La mouche du coche La mouche du coche 8 août 2013 10:27

    Beurck. smiley Vous n’avez pas de jolies choses à nous montrer plutôt que de nous parler de vos copains, qui sont parfaits pour l’apéro mais pas plus. smiley


    • Pelletier Jean Pelletier Jean 8 août 2013 14:03

      A chacun ses goûts vous n’êtes obligé à rien....

      - :)


    • La mouche du coche La mouche du coche 8 août 2013 20:05

      Ce qu’il fait est très très beau. 


    • télé ton destin télé ton destin 8 août 2013 13:39

      Intéressant, dommage qu’il n’y ait pas quelques images au coeur de l’article
      pour donner une vision de cette « peinture de l’extrême ».

      Une invitation à se faire une idée par soi-même en cherchant peut-être ?
      La crainte d’une réaction réfractaire pour un public trop critique sans doute ?

      Des courbes et des couleurs, un peu de flou,
      j’aime assez, quelques liens pour les curieux :

      1, 2, 3, 4.

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