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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > C’est un bel Album, c’est une belle Histoire ...

C’est un bel Album, c’est une belle Histoire ...

Le récit d'une rencontre.

La Loire et l'amitié leur donnent le « LA »

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Tout a commencé lors d'un Festival de Loire. Un raconteur d'histoire récitait une poésie et des chanteurs réputés lui soufflèrent à l'oreille qu'ils aimeraient bien obtenir de lui quelques chansons. L'idée suivit son chemin et trois textes partirent au hasard de la toile pour satisfaire la demande des Fils de Galarne …

Le temps a passé ; bien de l'eau a coulé sous le pont Royal sans que la moindre réponse n'arrive au beau parleur. La déception passée, celui-ci se fit à l'idée que jamais la musique ne serait son domaine. Chantant comme une batterie de cuisine et ayant si peu l'oreille musicale, il ne devait pas se formaliser d'une telle rebuffade.

D'autres le poussèrent alors sur de nouveaux chemins : celui des contes et des histoires de notre Loire. Il ne songeait plus à ce rêve qu'il croyait éphémère quand le destin prit un nouveau tour malin. Il y avait un temps magnifique sur la rivière, un temps à bivouaquer sur une île, à goûter au bonheur merveilleux d'une nature sauvage à quelques encablures de la grande ville.

La Sterne prit son envol, l'équipée pouvait débuter. Sur le chemin, deux malandrins tendirent la main pour profiter eux aussi d'une partie du programme. N'étant pas tout à fait mariniers, dormir sur le sable à la belle étoile leur paraissait bien peu confortable. Seule la veillée éclairée d'une somptueuse pleine lune recevait leur assentiment. Des petits joueurs vous-disais-je !

Il fut fait selon leur désir ; le marinier n'est pas exigeant quand il s'agit de partager son amour de la Loire. C'est vers la minuit qu'il fallut ramener à terre ceux qui préféraient un lit douillet à l'exaltation ligérienne. Le drame survint au port de La Binette, le si bien nommé. Le plus petit des deux, ignorant tout de l'art complexe du débarquement, sauta d'un pas tranquille du pont vers la rive.

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Hélas, l'homme n'était pas bien grand, les reflets de lune bien trompeurs et il tomba dans les bras d'une rivière qui, en cet endroit, se faisait bien assez profonde pour que notre lutin y plongeât tout entier. Nous le tirâmes de ce mauvais pas en l'agrippant par la barbe jusqu'à ce qu'enfin, il retrouve ses esprits tout autant que ses pieds, sur la terre ferme.

Voilà comment tout est né : d'un modeste pas pour le petit homme qui fit faire un grand pas pour la chanson de Loire. Cherchant à retrouver un peu de dignité, si cela était encore possible en ces circonstances déplorables, le naufragé prétendit qu'il rêvait de naviguer sur la Loire à bord d'une guitare. Drôle d'idée, il faut bien le reconnaître, qui eut des répercussions décisives.

L'écriveur lui répondit immédiatement : « J'ai ce qu'il te faut ! ». Le lendemain, une musique était glissée sur des paroles qui étaient restées en plan. La suite, vous la découvriez en partie, en partie seulement, sur ce premier opus de LaBouSol. Quatre-vingts autres chansons sont nées sous la plume maladive du Bonimenteur et autant de mélodies sont sorties du cerveau enchanté du guitariste malhabile qui avait de son côté écrit quelques chansons.

Le groupe historique était constitué d'un chanteur et d'un accordéoniste. Le chanteur avait pris du recul et le roi du piano à bretelles devint le manager d'un groupe à géométrie variable au gré des disponibilités. Il s'équipa d'une remorque pour faire de cette petite bande, un groupe digne des orchestres de « baloche » d'antan. La légende allait naître !

Les musiciens ne parvinrent pas à suivre le rythme diabolique des deux acolytes. Des textes émergeaient du cerveau maladif du parolier, bien plus nombreux que les séances consacrées aux répétitions. Il est vrai, qu'en prime, ils étaient réclamés un peu partout sur leur bout de Loire pour faire les pitres et animer les fêtes locales. Le manager ne savait plus où donner du contrat !

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Plus de cinquante concerts, l'espace de quinze mois et, petit à petit, l'envie de graver sur le marbre ce parcours fulgurant. Il y avait bien des obstacles pourtant et cet étrange refus de la Sacem de les reconnaître ne fut pas des moindres contrariétés. Puis arriva l'épreuve de l'enregistrement, le juge de paix pour les musiciens quand le moindre écart s'entend sans coup férir.

L'homme du studio fit des merveilles, mit parfois la main sur le manche de la guitare pour montrer la voie. La galette n'était pas bretonne mais sentait bon les embruns et le plaisir du bel ouvrage. Le rêve allait pouvoir devenir réalité. Il fallait encore trouver un éditeur pour faire du CD un objet à contre-courant des habitudes.

Un livre-disque, voilà une idée qui est bonne quand les paroles ne sont pas réduites au simple rôle de faire-valoir. Le Bonimenteur mit ses camarades en relation avec les éditions du « Jeu de l'oie » et promesse fut faite de boucler l'entreprise avant Noël. Un pari un peu fou quand on sait le travail de l'ombre que nécessite un petit ouvrage avec de belles photographies.

Le groupe voyait l'échéance approcher et se demandait si le délai allait être tenu. Il le fut d'extrême justesse puisque le 23 décembre, cinquante exemplaires étaient hâtivement préparés par leurs soins. Un petit stock, juste de quoi satisfaire les proches et les voisins, en attendant, qu'en début janvier, le gros du tirage soit enfin disponible.

Voilà, c'est à vous d'établir votre jugement. Les dés sont jetés et il n'est plus temps d'y rien changer. Les musiciens sont fiers d'avoir ainsi rejoint leurs homologues chanteurs mariniers. Les Fils de Galarne ont sorti leur troisième album : « Enfin ! » juste avant leurs compères de LaBouSol, preuve étant qu'il y a heureusement de la place pour tout le monde.

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Quant au drôle d'écriveur bougon, il regrette l'absence sur le disque de quelques chansons qu'il apprécie tout particulièrement. Il va n'avoir de cesse de harceler les musiciens pour qu'un nouveau disque voie le jour. Ne pas se reposer sur ses lauriers, apporter toujours quelque chose de nouveau, voilà le secret pour lui de la réussite. Il doit passer à juste titre pour quelqu'un de vraiment pénible et jamais content. C'est ce qui le fait avancer. Il faudra faire avec !

Historiquement leur.

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